Neuf choses à savoir sur Requiem pour un massacre, un des meilleurs films de guerre de l'histoire

L. Luppov/Sputnik
Ce film, l’un des plus insoutenables consacrés à la Seconde Guerre mondiale, vous hantera pendant longtemps…

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Requiem pour un massacre est souvent considéré comme le meilleur film de guerre de tous les temps et est à coup sûr le film soviétique le plus populaire au monde. Le film évoque un court épisode de la Seconde Guerre mondiale du point de vue d'un adolescent biélorusse. Suivant ce dernier tout au long de son périple, Requiem pour un massacre nous plonge dans les monstruosités de la guerre. Le réalisme est au rendez-vous, et le film rappelle que rien n'est plus horrible que les actes sombres que l'humanité accomplit en temps de guerre.

Si vous n'avez pas encore regardé ce film, vous devez absolument le faire (regardez Requiem pour un massacre ici sous-titré en anglais). Et que vous l'ayez déjà vu ou non, ces neuf faits vous aideront à apprécier encore plus cet chef-d’œuvre. Mais attention, le dernier point dévoile une partie de l’intrigue !

1. Des balles réelles ont été utilisées pendant le tournage

Tout au long du tournage de Requiem pour un massacre, de vraies balles ont été utilisées. Parfois, elles volaient juste au-dessus de la tête des acteurs, rendant leurs regards terrifiés encore plus authentiques. Et la scène où un tir de mitrailleuse abat une vache a été réalisée sans effets spéciaux.

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2. Le niveau sonore du film change

Après une scène de bombardement cauchemardesque, le personnage principal, Floria, devient sourd. En regardant le film, vous entendrez que le son est coupé et qu’il y a un léger bruit de sonnerie. En plus de cela, pendant le reste de Requiem pour un massacre, la qualité audio est réduite - nous aidant à pénétrer dans l’univers terrible du personnage.

3. L'acteur incarnant Floria a traversé l'enfer

Alexeï Kravtchenko, l'adolescent qui a joué Floria, a vraiment traversé l'enfer pendant le tournage. Le réalisateur Elem Klimov a tourné Requiem pour un massacre par ordre chronologique sur une période de neuf mois. La comparaison entre l'apparence de Kravtchenko au début et la fin du film reflète ce qu'il a vécu.

Kravtchenko commence Requiem pour un massacre comme un jeune garçon en bonne santé. Il le termine avec l’apparence d’un spectre émacié et en lambeaux, avec des cheveux gris, des yeux choqués et les rides d'un homme ayant quatre fois son âge.

Cette transformation et la haute qualité du maquillage étaient si réalistes qu'il y avait même des rumeurs selon lesquelles les cheveux de Kravtchenko seraient devenus gris tout seuls. En fait, une peinture spéciale, en plus d'une fine couche d'argent, a été utilisée pour teindre ses cheveux. Il était difficile de rendre à ses cheveux leur aspect normal, et Kravchenko a dû garder ces cheveux dans cet état pendant un certain temps - même après la fin du tournage.

De plus, soumis à un régime alimentaire proche de la famine pour les dernières scènes du film, Kravtchenko n’avait vraiment plus que la peau sur les os.

4. Le réalisateur Elem Klimov voulait hypnotiser Floria

Le réalisateur, Elem Klimov, a tenté de faire hypnotiser Kravtchenko par un psychothérapeute avant les scènes les plus violentes de Requiem pour un massacre. Il craignait que ces terribles expériences ne portent atteinte à son jeune esprit. Comme l'a déclaré Klimov dans une interview (disponible sur YouTube sous-titrée en anglais), « [le rôle de Kravtchenko] aurait pu avoir une fin très triste. Il aurait pu atterrir dans un asile d'aliénés. »

Finalement, Kravtchenko a refusé d'être hypnotisé. Il a fini par vivre toutes ces scènes choquantes pour de vrai.

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5. La qualité de l'image de Requiem pour un massacre est sombre et granuleuse

Requiem pour un massacre a été entièrement tourné avec un éclairage naturel. Pour cette raison, les scènes tournées dans des endroits naturellement plus sombres, comme les forêts, ont été capturées avec une pellicule différente. Au final, l'image du film est sombre et granuleuse. Cette qualité se marie bien avec le sujet sombre qu'il évoque.

6. Le titre du film était à l'origine Tuer Hitler

À l'origine, le film devait s'intituler Tuer Hitler. Cependant, cela a été jugé inapproprié à l'époque. Au lieu de cela, Klimov a choisi le titre Idi et smotri (Viens et regarde), inspiré du sixième chapitre du Livre de l'Apocalypse. Ce sombre passage de la Bible se termine par la phrase: « Car le grand jour de sa colère est venu ; et qui pourra subsister ? » (Apocalypse 6:17).

7. Klimov lui-même a connu la Seconde Guerre mondiale

Né et élevé à Stalingrad, Elem Klimov a été évacué de la ville alors qu'il était enfant, au moment où la tristement célèbre bataille de la Seconde Guerre mondiale y faisait rage. Lors d'entretiens, il a confirmé que son expérience en temps de guerre avait influencé Requiem pour un massacre.

En plus de cela, son coscénariste, Ales Adamovitch, a vécu la Seconde Guerre mondiale de la même manière que Floria dans Requiem pour un massacre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Adamovitch avait le même âge que Floria dans le film. De plus, lui et sa famille ont rejoint la résistance en Biélorussie contre les nazis.

8. La Biélorussie a souffert plus que tout autre pays pendant la Seconde Guerre mondiale

La plupart des gens savent que l'Union soviétique a subi les plus lourdes pertes en vies humaines pendant la Seconde Guerre mondiale. Cependant, tout le monde ne se rend pas compte que la République soviétique la plus touchée en termes de pourcentage était la Biélorussie. Selon le livre de l'historien russe Vadim Erlikman Pertes de population au XXe siècle, la Biélorussie a perdu 25% de sa population totale pendant la guerre, principalement à cause des décès de civils. Le nombre total de morts en Biélorussie aurait dépassé 2 millions.

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Lorsque vous regardez Requiem pour un massacre, ayez ces statistiques à l’esprit. L'intrigue du film n'est pas un incident isolé - elle s'est produite des milliers de fois en quelques années en Biélorussie. Dans les derniers instants du film, lorsque le groupe de partisans soviétiques s'éloigne, ses combattants ne sortent pas d'une victoire ou d'une défaite. Ils passent juste d'un enfer à l'autre.

SPOILER - La scène de la grange incendiée a vraiment eu lieu

Parmi toutes les scènes choquantes de Requiem pour un massacre, celle qui met le plus à rude épreuve le spectateur est l'horrible séquence de l'église incendiée. Une brigade SS, avec l'aide de collaborateurs locaux, rassemble un village entier dans une église et les brûle vifs.

Aussi horrible que soit la séquence, elle ne contient aucune exagération. Ce type d'atrocités commis par les nazis contre les juifs et les Slaves est bien documenté sur le front de l'Est. Avant le générique à la fin de Requiem pour un massacre, on peut lire : « 628 villages biélorusses ont été incendiés avec tous leurs habitants ».

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