Ce n'est pas la première biennale internationale de Taus Makhacheva, 36 ans : depuis 2011, elle participe à des expositions similaires à Moscou, Liverpool, Charjah et Venise. Aujourd'hui, ses œuvres, qui se basent principalement sur des références au passé historique et au présent du Daghestan, terre de ses ancêtres, sont très prisées à l’occasion d’expositions en Europe, en Asie et en Amérique.
« L'histoire de mon arrivée à la Biennale de Lyon est longue : Alfred Pacquement, ancien directeur du Musée national d'Art moderne au Centre Pompidou, m'a demandé d'envoyer mon portfolio pour participer à la résidence artistique SAM Art Projects de Paris. Et j'ai gagné ! Mais cette année, ils ont décidé d'organiser non pas l’exposition habituelle des œuvres finales réalisées dans le cadre de la résidence au Palais de Tokyo, mais une collaboration avec la Biennale de Lyon ». C'est ainsi que l'une des jeunes artistes les plus talentueux de Russie, Taus Makhacheva, a commencé à travailler sur son projet pour la capitale des Gaules en septembre dernier.
Au cours de cette année, elle est venue ici plusieurs fois, et lors de l'une de ces visites, elle s’est rendue au lycée La Martinière Diderot, où elle a apprécié le cours de création de costumes.
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« Ici, ils apprennent l'histoire à travers un savoir-faire, celui d’apprendre à confectionner des crinolines du siècle dernier, ou des cols du XVe siècle. Cela m’a impressionnée et j'ai décidé d’en faire quelque chose », dit Makhacheva. En parallèle, elle a entendu l'histoire de la montgolfière Le Flesselles, qui survolait déjà Lyon en 1784. « Aussi, après avoir regardé assez de broderies et de crinolines, et après avoir lu les souvenirs de leurs contemporains, j'ai décidé de combiner toutes ces histoires », explique-t-elle. La construction qui en résulte, s’élevant dans les airs de l'un des ateliers de l’ancienne fabrique, nous rappelle effectivement tout cela : ici, ce qui semble être deux crinolines assemblées, tressées de dentelle, prennent la forme d’un véritable ballon.
Cet artiste de 35 ans est né et a grandi à Moscou, où il a également commencé son activité artistique. Plus tard, il a étudié à l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam, puis a poursuivi ses études en France. Depuis près de cinq ans, il vit à Marseille et réalise des sculptures et installations fantastiques et surréalistes à partir de ce qui l'inspire, de la mythologie antique à la dramaturgie. Des effets théâtraux sont d’ailleurs également présents dans son projet en plusieurs parties élaboré pour la Biennale de Lyon.
« Les curateurs ont proposé de réaliser des œuvres sur le thème du paysage dans le sens le plus large du terme. J'ai donc décidé de montrer le paysage intérieur, ce qui m'occupe, ce à quoi je pense, ce qui se passe dans ma tête et dans mon cœur », confie Yudaev.
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Dans un cube de verre, autour d’une montagne blanche sur laquelle a pris place une divinité orientale, circule un petit train. « Le bruit du train, c'est ce que j'entends tous les jours quand je me réveille chez moi, à Marseille », souligne l'artiste. Tout près se trouve une imposante guérite, datant de l'ancienne usine Fagor et conservée au milieu de l'atelier. Il y a attaché des bulles de plâtre, et maintenant elle apparaît tel un château dans les nuages ou une métaphore du cerveau de Yudaev. Celui-ci s’apprête en outre à y réaliser à l’intérieur une installation-imitation de son propre atelier. Sous le plafond, l’on peut apercevoir d'énormes allumettes dotées d’ailes : « C'est un hommage à Philip Guston », explique l'auteur.
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