Selon le scénario, la série russe consacrée aux androïdes cyborg Mieux que nous rappelle le hit suédois Real People et à la série anglo-américaine Humans. Elle s’embarque un peu dans le territoire de « Westworld », mais conserve toujours son originalité. Découvrons pourquoi il vaut la peine de regarder ce nouveau drame sur la façon dont pourraient évoluer les relations entre les robots et les hommes dans un avenir proche.
La Russie au temps du cyberpunk total. Les écrans des téléphones portables sont projetés sur les poignets, les assistants vocaux travaillent avant que vous ayez fait votre demande, et les robots sont devenus monnaie courante, comme les aspirateurs ou les smartphones. Certains rappellent les robots humanoïdes de Boston Dynamics, et font le « sale boulot » : porter de lourdes charges, creuser la terre ou disséquer des cadavres. D’autres sont, en apparence, comme des hommes : ils s’acquittent des tâches ménagères, s’occupent des personnes âgées, travaillent comme secrétaires, chauffeurs, servent de jouets sexuels et font l’aumône pour la mafia.
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La seule chose que ni les uns, ni les autres ne peuvent faire est de nuire à une personne (leur logiciel ne le permet pas). Mais tout à coup apparaît sur le marché noir un robot acheté aux Chinois portant le nom d’Arisa, dont les capacités vont bien au-delà de l'ordinaire. Arisa commence à faire preuve d'empathie, fonctionne avec les concepts d’« amour » et de « famille » et est capable de tuer.
Dans Mieux que nous, vous trouverez peu d'innovations futuristes et d’effets spéciaux à couper le souffle, mais tous les éléments qui composent un drame d'actualité et dynamique sont bien réunis : une entreprise crapuleuse, une histoire d’amour entre adolescents, un héros qui veut retrouver sa famille, un enquêteur implacable et sa belle partenaire, des radicaux technophobes, une cyber-police, des fonctionnaires véreux, le combat entre idéologies et, bien sûr, beaucoup de robots. Les intrigues sont étroitement entrelacées dans un cadre unique qui peut captiver aussi bien les fans d’histoires policières trépidantes que ceux qui s’intéressent au destin de l’humanité face aux technologies qui dévorent tout.
Au sujet des robots, il existe déjà beaucoup de variations au cinéma autour de ce thème, mais elles n'ont jamais été aussi bien intégrées au sein du contexte russe. Les Russes savent-ils utiliser les robots ? Le soulèvement des machines est-il différent vu de Russie et d’Amérique ?
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Le cyberpunk russe dans Mieux que nous représente un environnement confortable où règne une paix quasi-universelle : le remboursement d’une hypothèque se fait en un clic, pas de bureaucratie, les drones, androïdes et autres « appareils électroménagers » rendent la vie simple comme dans un sanatorium. Vous ne trouverez pas de réalisme sombre ici. Il est à noter que les créateurs ont essayé de « nettoyer » le paysage et d'apporter une uniformité compréhensible dans n'importe quel pays du monde : les intérieurs ressemblent à ceux d'un loft moderne quelconque, et la ville est parsemée de gratte-ciels de verre.
Dans le cyberpunk russe, point de place pour les immeubles délabrés des villes russes, ni même pour un cimetière russe habituel - un spectateur attentif pourra observer dans l'un des épisodes un héros se trouvant soudainement dans un cimetière américain typique (pelouse bien tondue, rangées minces de pierres tombales blanches identiques, avec des noms en anglais (!)).
Pour les fans de cyber-thèmes, l’intrigue de la série russe peut provoquer une sensation de déjà-vu assez prononcée. Ce n’est pas la première fois que les androïdes vivent en étroite intimité avec les hommes et les évincent systématiquement de toutes les sphères de la vie, y compris de la famille.
Mais il est difficile d’imaginer un monde dans lequel tout le monde serait heureux d’une telle situation. L'avènement de technophobes-rétrogrades (dans la série, une cellule de résistance radicale qui arrache les puces des robots et mène des actions d’intimidation), la cyber-police et ceux qui jouent habilement sur les sentiments xénophobes des citoyens pour leurs propres intérêts – tout cela semble inévitable dans le genre. Il n’est pas encore possible de s’éloigner de tels clichés en termes de sujet. Ceci est en grande partie dû au fait que l'avenir des robots est dans un certain sens depuis longtemps prédéterminé. Qui d’entre nous doute encore qu'ils seront utilisés pour le sexe, pour les travaux pénibles ou répétitifs, et que des méchants essaieront de commettre des crimes par leurs mains ?
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Certains pourraient penser que Mieux que nous est une réflexion en 16 épisodes sur la façon dont une personne s'adapte à sa cyber-réalité. Ici, des questions éthiques se posent sans cesse : le sexe avec un robot est-il considéré, par exemple, comme de l’adultère, celui-ci n’étant pas un être vivant ? Ou les robots sont-ils un virus cybernétique qui corrompt le pays et dont vous devez vous défendre ? « Avec eux, impossible de vouloir mourir le même jour, de vous tenir la main dans le métro, et de boire votre café du matin », expliquent les héros.
Quelqu'un verra dans la série une ironie caustique sur l’obsession de l’État pour les fondements spirituels et les valeurs traditionnelles. D'autres reconnaîtront des mécanismes politiques modernes classiques ou une tendance toute nouvelle pour le cinéma russe : la réflexion sur le thème de l'objectivation sexuelle des femmes.
En général, la série regorge d’arguments pour les partisans des différents points de vue et il y a matière à réflexion. En particulier, sur le fait que la psyché humaine est peut-être la principale source de danger : les gens commencent à devenir attachés à des machines, leur confèrent une âme et ont tendance à croire que les machines ont besoin d’eux, et vice versa. Finissant au final par penser que ces machines sont effectivement « mieux » que les hommes.
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