Khorovod: ce qu’il faut savoir sur la plus ancienne des danses russes

Culture
DARIA KRILOVA
Symbole de la danse populaire russe, le khorovod est une ronde des personnes se tenant par la main. Russia Beyond a recueilli tous les faits qu’il faut savoir sur cette ancienne danse-rituel.

Littéralement, « khorovod » signifie « marche derrière le soleil ». Cette danse ancienne faisait initialement partie d’un rituel païen – la vénération de Yarilo, ce puissant dieu-soleil. En conséquence, aussi bien la danse elle-même que les chants l’accompagnant étaient lents et solennels, incarnant l’adoration et la repentance.

Son nom initial a disparu

Cette danse n’a acquis son nom « khorovod » qu’au XVIe siècle, soit bien après l’adoption du christianisme par la Russie. Elle n’était alors plus perçue comme un rite païen, mais comme une distraction permettant aux jeunes de faire connaissance.

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Selon le dictionnaire de Vladimir Dal (1863), le « khorovod » est un rassemblement de la jeunesse villageoise en plein air donnant lieu à des chants et des danses.

Une multitude d’appellations

Cette danse si prisée par les Russes avait beaucoup d’autres appellations - « possolon », « kagarod », « tanok », « kroug » (cercle), « oulitsa » (rue)...

Avec le temps, le concept lui-même s’est élargi et a acquis une multitude de significations dans le folklore, l'ethnographie et le langage. Au sens large, le mot « khorovod » dénotait tous les passe-temps printaniers de la jeunesse villageoise.

Une vocation sociale

C’est lors des « khorovod » que les jeunes choisissaient leurs futures financées. Traditionnellement, les jeunes femmes sortaient dans la rue et se mettaient à chanter. Au fur et à mesure, les jeunes hommes les rejoignaient, violons et tambourins en main.

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Pendant les fêtes et les foires, on faisait des « khorovod » sur les places. Souvent, un jeune se mettait au centre, puis offrait un foulard à celle qui lui plaisait.

Des différences d’une région à l’autre

Chaque région russe avait ses particularités culturelles. Si dans le nord, les « khorovod » étaient connus pour leur discrétion, dans les régions centrales du pays, les rondes se distinguaient par leur joie et leur insouciance et étaient complétés par des chants et accompagnés d’applaudissements et d’autres mouvements pleins de vigueur. Quant au sud de la Russie, les khorovod y étaient particulièrement énergiques et rassemblaient un grand nombre de participants.

À chaque ronde son chef

La ronde était conduite par la « khorovodnitsa », une femme adulte et gaillarde qui menait la danse, inventait de nouvelles figures de danse et entonnait des chansons.

Un «ornement»

Il y a deux types de « khorovod » - ornemental et ludique. Dans le premier type, les jeunes dansent, tressant différentes figures-ornements, habituellement inspirées par la nature russe.

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Quant à la ronde ludique, elle a un sujet bien précis. Des rôles sont distribués parmi les participants qui incarnent à l’aide de gestes, mais aussi par la danse et les mimiques, différents personnages, dont des animaux.

Unir le peuple

Une chose reste inchangée à travers son histoire longue de plusieurs siècles : le sentiment d’unité et d’amitié que le khorovod procure à ses participants. En se tenant par la main, ils forment un ensemble soudé, peu importe que le but de la ronde soit la prière ou un simple divertissement.

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