Fausse Anastasia Romanova: cinq films sur la plus tristement célèbre usurpatrice de Russie

Culture
ALEXANDRA GOUZEVA
L’exécution de la famille impériale des Romanov est l’un des épisodes les plus énigmatiques et polémiques de l’histoire russe. Russia Beyond se penche sur certaines des plus importantes apparitions de la Grande-Duchesse Anastasia dans la culture populaire de ces 90 dernières années.

Lors d’une nuit de juillet 1918, l’histoire de la Russie a pris un tournant aussi radical qu’irrévocable. Le tsar Nicolas II et sa famille toute entière, sa femme, ses quatre filles et son fils, sont fusillés dans la cave d’une maison de Ekaterinbourg, où les révolutionnaires bolchéviques les avaient faits prisonniers. Le tsar avait abdiqué 18 mois auparavant, et n’était donc pourtant plus une menace pour les bolcheviks qui étaient alors au pouvoir depuis déjà 9 mois.

Cette énigmatique et sombre nuit a donné naissance à d’innombrables légendes, mythes et imposteurs ayant par la suite prétendu avoir survécu à cette brutale exécution. Les enquêtes officielles et recherches scientifiques ultérieures ont néanmoins indiqué que tous les restes des Romanov avaient été retrouvés et qu’aucun d’entre eux n’avait donc pu survivre, ni même leurs plus proches serviteurs. Ont toutefois persisté des rumeurs affirmant qu’aucune trace d’Anastasia, la fille cadette du tsar, n’avait été décelée dans le lieu de sépulture. Qui plus est, certaines personnes ont clamé avoir vu Anastasia blessée, mais en vie, plusieurs jours après ce sanglant épisode.

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Plusieurs fausses Anastasia ont alors tenté de prouver leurs soi-disant origines impériales, efforts n’ayant cependant jamais abouti. Leur histoire est néanmoins rentrée dans la culture populaire du XXe siècle.

Clothes Make the Woman – 1928 (L’habit fait la femme)

En 1928, soit seulement une décennie après cet assassinat, le réalisateur américain Tom Terriss a produit le premier film concernant Franziska Schanzkowska, plus connue sous le nom d’Anna Anderson, qui est certainement la plus célèbre des femmes à avoir prétendu être Anastasia. Il s’agit d’un long métrage romantique à propos d’un révolutionnaire communiste fictif, nommé Victor, qui sauve Anastasia de l’exécution. Plusieurs années après, alors que Victor travaille comme réalisateur à Hollywood, il reconnaît Anastasia, qui tente de percer en tant qu’actrice. L’homme décide alors de produire un film sur sa vie, avec eux deux jouant les rôles principaux. Ils finissent par se marier.

Anastasia, Die Falsche Zarentochter – 1928 (Anastasia, la fausse fille du tsar)

Il s’agit d’un autre film à propos d’Anna Anderson, également sorti en 1928, mais produit par le réalisateur allemand Arthur Bergen. Souffrant de la famine à Berlin au début des années 20, Anna Anderson est engagée comme figurante par une société de production cinématographique réalisant justement le film Anastasia. L’équipe du tournage cherche la véritable héritière impériale, et présente donc différentes femmes, y compris l’héroïne, au Grand-Duc Mikhaïl, oncle d’Anastasia. Mais il ne la reconnaît dans aucune d’entre elles. Anna Anderson rencontre alors un officier de le la Garde blanche, le lieutenant Volkov, qui se produit dans différents spectacles de la capitale allemande. Il arrange une entrevue entre la fausse Anastasia et sa soi-disant tante. Finalement Anastasia et Volkov restent ensemble, et elle abandonne son combat pour être reconnue comme fille du tsar.

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Anastasia – 1956

Au milieu des années 50, Buddy Adler, directeur du studio 20th Century Fox, décide de donner lui aussi son interprétation de la fascinante histoire de cette usurpatrice impériale.

Ici, l’action se déroule à Paris, avec le général Bounine à la tête d’un spectacle de variété, qui trouve une jeune femme prétendant être la Grande-Duchesse Anastasia. Bounine décide alors de tirer parti de la situation et de s’acquitter de ses dettes grâce à l’argent de la couronne. Il apporte l’autoproclamée Anastasia à sa grand-mère, l’Impératrice douairière Maria Fiodorovna. Celle-ci reconnait dans un premier temps sa petite-fille, mais l’intrigue apporte contre toute attente de nouveaux défis. Nous ne vous en dévoilerons toutefois pas plus, afin de ne pas gâcher votre plaisir si vous décidez de visionner ce film. Ingrid Bergman, qui y joue le rôle d’Anastasia, a par ailleurs reçu un Oscar et un Golden Globe pour son interprétation.

Anastasia: The Mystery of Anna – 1986 (Anastasia: Le mystère d’Anna)

Cette série de la chaîne américaine NBC se base sur le livre de l’allemand Peter Kurth L’énigme d’Anna Anderson, et a été filmée deux ans après la mort de cette mystérieuse usurpatrice, lorsque l’intérêt du public pour sa vie était à son apogée. Le long métrage capture la plus authentique version des faits réels, présentant les épreuves qu’a traversées Anna pour prouver, en vain, qu’elle était Anastasia. Ce n’est qu’après le tournage de ce film que les analyses ADN ont démontré qu’Anna n’avait en réalité aucun lien avec la famille impériale russe.

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Anastasia – 1997

Le film d’animation produit par 20th Century Fox est resté fidèle à l’œuvre de 1956 qui avait remporté un Oscar, mais a été réalisé sous la forme d’un conte. Y ont cependant été introduites de nombreuses erreurs historiques, notamment la surprenante apparition de Raspoutine comme personnage diabolique ayant entrainé la mort de la famille impériale. Toujours est-il que cette œuvre a rencontré un immense succès, et a même été adapté en jeu-vidéo. Sa bande sonore a été nominée aux Oscars, avec « Loin du froid de décembre » qui est encore aujourd’hui l’une des valses de dessin animé les plus reconnaissables.