Le Salon 2018 du Livre de Paris déroulera le tapis rouge pour la littérature russe

La 38ème édition du Salon du Livre de Paris s’annonce riche en rencontres avec les belles-lettres russes. La Russie étant l’une des invités d’honneur, une délégation de 30 écrivains viendra incarner du 16 au 19 mars prochain le dynamisme de la littérature russe. Les noms des 19 premiers ont été dévoilés lors d'une conférence de presse tenue mardi à Paris.

Maria Stepnova, auteur de l’impressionnante saga Les femmes de Lazare, Andreï Guelassimov, auteur engagé à qui l’on doit Les dieux de la steppe, mais aussi Alexandre Sneguiriev, lauréat du prestigieux prix littéraire russe Booker, le romancier Evguéni Vodolazkine, auteur de Les quatre vies d'Arséni et bien d’autres encore feront le déplacement. Les noms des 19 premiers auteurs russes invités au 38e Salon du Livre de Paris, qui mettra à l’honneur la littérature dans la langue de Pouchkine, ont été dévoilés lors d’une conférence tenue à la Librairie du Globe, à Paris, libraire officiel du stand russe lors de la prochaine grand-messe de la littérature.

Découvrir la littérature russe contemporaine dans toute sa diversité

Les intervenants ayant d’ores et déjà pris part à l’événement ont souligné à l’unanimité la nécessité de mieux faire connaitre la littérature contemporaine russe aux français et francophones, et ont exprimé leur espoir de voir le prochain salon y contribuer.

Malgré les liens culturels et littéraires forts, historiques et passionnels, entre la Russie et la France, la littérature russe contemporaine reste trop peu connue du public, a fait ainsi noter Vincent Montagne, président du Syndicat national de l’édition lors son intervention à la Librairie du Globe. Seulement 113 titres ont en effet été traduits du russe en 2016, sur un total de 13 000 œuvres traduites cette même année en France.

D’un autre côté, 375 titres français ont été cédés à des éditeurs russes, a-t-il constaté. Les contrats de cessions de coédition en langue russe représentent 3 % du total des titres cédés en 2016. « À la vue de nos liens historiques, la marge de progression est significative et nous espérons que la mise en lumière des lettres russes pourra y contribuer. Permettre au public de découvrir le dynamisme des lettres et des éditions russes sous toutes ces formes, c’est notre objectif », a insisté Vincent Montagne.

« La littérature constitue une des bases essentielles des relations entre la France et la Russie et le Salon 2018 va nous permettre de découvrir la littérature russe contemporaine dans toute sa richesse et diversité », a promis Sébastien Fresneau, directeur de Livre Paris, rappelant que les lettres russes avaient déjà été à l’honneur au cours du 25e Salon du Livre en 2005, où le public avait entre autres pu découvrir des jeunes talents tels que Viktor Pelevine ou Andreï Guelassimov. En outre, Moscou a été la ville invitée du salon en 2012. Il a également noté que l’affiche du salon pouvait être perçue comme un clin d’œil aux créateurs russes, et notamment aux œuvres de Kazimir Malevitch.

Du passé au présent au travers de grands classiques

Pour la littérature russe, l’année 2018 est très riche en jubilés : le 200e anniversaire d'Ivan Tourgueniev, le 100e d'Alexandre Soljenitsyne, le 150e de Maxim Gorki, le 125e de Vladimir Maïakovski, ou encore le 80e de Vladimir Vysotski. Ces auteurs auront une place particulière dans la programmation des événements et de l’exposition des livres sur le stand de la Russie, a confié le directeur de l’Institut de traduction (Institut Perevoda, organisateur du stand russe), Evguéni Reznitchenko.

Hormis les classiques et les toutes dernières traductions des auteurs russes contemporains, la Russie présentera des livres sur l'histoire, la politique russe contemporaine, des albums d'art, des livres invitant à voyager à travers la Russie et dépeignant la Russie multinationale et multiconfessionnelle, ainsi que la littérature pour enfants et des livres sur la cuisine russe. Le stand russe du salon couvrira par ailleurs les thèmes du cinéma, du théâtre, de la science, de l'espace et du… football.

Anne Coldefy-Faucard, expert Livre Paris en littérature russe a avoué que, par rapport au salon de 2005 (où « entre les organisateurs français et les organisateurs russes, pour la participation de certains écrivains, les négociations se sont terminées par un véritable chantage »), cette année « les organisateurs, aussi bien français que russes, ont appris à parler tranquillement et librement, en exprimant chacun son avis sans qu’immédiatement les griffes ne soient sorties ».

Elle a souligné le rôle du travail effectué par l’Institut de Traduction à Moscou depuis des années pour favoriser ces bonnes relations. « On a maintenant des critères exclusivement littéraires, et non pas politiques, de qualité, on fait un vrai travail sur la littérature : on va voire une plus grande diversité d’écrivains, de genres, de styles, on a essayé de balayer très large pour satisfaire les goûts et les centres d’intérêt du plus large public possible », a souligné Anne Coldefy-Faucard.

Elle a également annoncé le lancement en France par l’Institut de la Traduction d’un énorme projet (qui a déjà commencé à être réalisé aux États-Unis et en Chine en anglais et en chinois respectivement), s’intitulant La bibliothèque russe et qui consiste à retraduire en français et à rééditer au minimum 100 textes littéraires de toutes les époques, considérés comme incontournables pour la littérature russe. Ce projet est financé par la Russie pour ce qui est de la traduction ou de la retraduction, des droits, de la fabrication et de l’impression.

Le comité scientifique de ce projet en France et l’Institut de la traduction de Moscou ont pris la décision de répartir sa réalisation entre différentes éditions, petites ou grandes, qui ont joué un rôle important dans la promotion des lettres russes. Les cinq premiers volumes de cette bibliothèque paraîtront durant le Salon et y seront présentés. Ce projet s’étalera sur une période allant de sept à dix ans et se présente comme très stimulant pour les traducteurs et les éditeurs, s’enthousiasme Anne Coldefy-Faucard.

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