Les Russes prennent goût aux voyages en solo

Plus individualistes, ils suivent la tendance mondiale.

Plus individualistes, ils suivent la tendance mondiale.

ZUMA Press / Global Look Press
La tendance à voyager seul, et plus largement à vivre seul, gagne en popularité auprès de la jeune génération du monde entier. Les plus « branchés » sont les Américains, les Britanniques et les Néerlandais. Mais les Russes leur emboîtent le pas.

Les Russes voyagent de plus en plus souvent en solo. Selon le site de réservation de vols et d'hôtels Skyscanner, les personnes voyageant seules au départ de la Russie ont constitué 61% du total en 2015, et déjà 64% l’année dernière. Dans ce contexte, les réservations en groupe ont baissé, passant de 39% en 2015 à 36% en 2016, d’après le même site.

« Nous ne calculons pas +l’indice de solitude+. L’accroissement du nombre de voyageurs individuels prouve que les Russes n’ont plus peur de voyager en solo », a indiqué à RBTH Dmitri Khavanski, directeur des relations publiques de Skyscanner en Russie.

L’augmentation des vols en solo à l’intérieur du pays en 2016 est même plus importante que sur les vols internationaux, a-t-il fait remarquer.

Une tendance mondiale

Voyager en solo est aujourd’hui très tendance dans le monde touristique. Selon le comparateur de prix Momondo, actif dans trente pays, les touristes seuls sont particulièrement nombreux chez les Néerlandais (89%), les Britanniques (84,5%) et les Américains (82,7%). « À l’issue de l'année 2016, les Russes réalisant des vols en solitaire ont constitué 69,5% du total », a déclaré à RBTH Irina Riabovol, représentante de Momondo en Russie.

Toutefois, il ne faut pas oublier que ces données concernent non seulement les départs en vacances, mais également les voyages d’affaires, a-t-elle ajouté. « En Russie, des voyages en solo sans finalité d'affaires ont été effectués depuis le début de l’année par 41% des personnes interrogées, dont 43% ont dit avoir éprouvé un sentiment d’indépendance grâce à cela », a-t-elle noté.

Les experts soulignent que les touristes qui organisent des voyages individuels le font d’habitude eux-mêmes grâce à différents sites et services. Selon l’une des plus grandes agences de voyage russes, ANEX Tour, les réservations en solo ne constituent que 9% de toutes les ventes.

« Cependant, on assiste réellement ces dernières années à une augmentation du nombre de touristes seuls, les destinations les plus populaires pour ce genre de déplacements étant la Thaïlande, le Vietnam et la Turquie », a annoncé à RBTH le service de presse d’ANEX Tour.

Voyager en solo, vivre en solo

La géodésiste Natalia Makartchouk, 29 ans, de Kaliningrad (chef-lieu de la région la plus occidentale de Russie), a déjà organisé toute seule ses visites aux Pays-Bas, en Italie et en République tchèque. Elle souligne que les dépenses liées à de tels voyages sont réduites car, seule, elle a beaucoup plus de chances de s’entendre au sujet d’une nuit gratuite sur Couchsurfing ou d’une réduction sur Blablacar.

« Pour moi, le grand atout d’un voyage en solo est qu’il ne faut pas concerter les dates, le nombre d’étoiles de l’hôtel, l’itinéraire ou le programme de divertissements », a-t-elle fait observer.

Les voyages en solo sont surtout l’apanage de la jeune génération, constate Olga Kouzina, experte du Laboratoire des études économiques et sociales à la Haute école d’économie. Selon elle, la Russie suit la tendance mondiale des voyages en solo, qui est particulièrement en vogue dans les pays développés, notamment en Grande-Bretagne. « Bien que pour la Russie ce ne soit pas encore très caractéristique », a-t-elle ajouté.

Selon elle, un voyage en solo ne signifie absolument pas que la personne en question n’a pas d’amis ou n’est pas en couple. Bien au contraire, ce sont précisément ces gens qui éprouvent le besoin de rester seuls de temps en temps, a-t-elle dit.

Du point de vue économique, la vie en solo présente des avantages sur le marché du travail, étant donné que les jeunes reçoivent aujourd’hui de plus en plus de propositions pour un emploi en intérim ou un projet temporaire à l’étranger. « Dans les pays développés, nous voyons se former des marchés du travail ouverts où, par exemple, un plombier polonais peut facilement aller gagner sa vie à Londres », a-t-elle conclu.

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