En Syrie, la paix en passe de devenir réalité

AP
La Russie et la Turquie ont intensifié leurs efforts de règlement du conflit syrien axés sur la cessation immédiate des hostilités sur l’ensemble du territoire du pays en guerre. La préparation de l’accord entre Damas et les groupes d’opposition, dont Moscou et Ankara pourraient être garants, a été annoncée hier par le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu. Si les parties hostiles parviennent à établir une trêve, elles pourraient passer à l’étape suivante et entamer des consultations politiques sur l’organisation de la Syrie d’après-guerre à Astana.

Le plan de règlement

La déclaration du ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu concernant cette nouvelle chance de réconciliation en Syrie a été précédée par la publication par l’agence turque Anadolu, de l’annonce selon laquelle Moscou et Ankara cherchaient à élargir la trêve déjà établie à Alep à l’ensemble de la Syrie.

Selon l’agence Anadolu, après les accords de cessez-le-feu dans les quartiers est d’Alep et la fin de l’évacuation des civils et des combattants de l’opposition, Ankara et Moscou ont élaboré un plan qui prévoit l’élargissement de la trêve à l’ensemble du pays. La chaîne de télévision Al-Jazeera a, par ailleurs, annoncé que certains groupes de l’opposition syrienne armée avaient déjà donné leur feu vert à la trêve.

Après la publication par l’agence de la fuite sur la préparation d’un plan de paix par Moscou et Ankara, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu a rapidement confirmé que les diplomates des deux pays avaient achevé la préparation d’un accord de trêve censé créer les conditions pour le lancement d’un processus politique.

Les positions des parties

Cependant, malgré un rapprochement rapide des positions de la Russie et de la Turquie sur la Syrie, observé ces dernières semaines, la question de l’organisation après-guerre du pays suscite toujours des divergences. L’annonce faite par Mevlüt Çavuşoğlu hier laisse entendre que l’opposition syrienne n’accepterait jamais que le président Bachar el-Assad reste au pouvoir. « Un processus de transition politique impliquant sa participation est impossible », insiste le ministre turc.

Face aux annonces par la presse et les responsables turcs d’un plan de paix déjà élaboré par Moscou et Ankara, la réaction de la Russie est beaucoup plus prudente. Néanmoins, le porte-parole du président russe Vladimir Poutine Dmitri Peskov confirme : « En effet, nous menons des consultations avec nos homologues turcs et discutons sur les différentes modalités d’un éventuel dialogue qui pourrait avoir lieu à Astana ». Rappelons que les parties au conflit devraient se réunir au Kazakhstan durant la deuxième quinzaine du mois de janvier. 

Même s’il serait prématuré de parler d’une nouvelle étape dans le règlement syrien, l’initiative de Moscou et d’Ankara n’est pas passée inaperçue en Occident. Le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères Sebastian Fischer a déclaré que Berlin soutiendrait une trêve nationale en Syrie, mais précise que les résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu doivent servir de base au règlement, quels que soient les membres du futur processus politique en Syrie.

Une coopération plus efficace

« Si l’information sur le plan élaboré par la Russie et la Turquie est confirmée, cela signifie que ces deux pays jouent désormais un rôle central dans le redémarrage du processus de paix en Syrie », explique au journal Kommersant Vladimir Sotnikov, directeur de recherche à l’Institut des études orientales de l’Académie russe des sciences. Pour lui, cet accord viendrait poursuivre les accords conclus dans le cadre des négociations tripartites entre les ministres des Affaires étrangères russe, turc et iranien, qui se sont tenues à Moscou le 20 décembre dernier.

Vladmir Sotnikov estime que l’approche adoptée par Moscou, qui négocie le sort de la Syrie avec Ankara et Téhéran, est plus viable que les accords précédents entre la Russie et les États-Unis. « Les Américains ont montré qu’ils ne maîtrisaient pas bien la situation en ce qui concerne les groupes d’opposition syriens qu’ils soutiennent de telle ou telle manière. En revanche, la Turquie et l’Iran sont tout à fait capables d’influencer efficacement les forces sous leur contrôle », précise l’interlocuteur de Kommersant.

Le texte est publié en version abrégée. Le texte intégral en russe est disponiblesur le site de Kommersant.

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