En images: Goudym, la ville soviétique qui menaçait la côte ouest des États-Unis

Sergueï Dolia
La ville fantôme de Goudym est l'une des nombreuses cités soviétiques top secrètes abandonnées par l'armée après la chute de l'URSS. Autrefois lieu de stockage de missiles nucléaires, elle est aujourd'hui reléguée à un endroit sinistre de la carte, visité occasionnellement par des amateurs d'histoire et des voyageurs curieux.

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Goudym (également connue sous le nom d'Anadyr-1 ou Magadan-11) était à la fois une base et ville militaire soviétique secrète, située sur la péninsule de Tchoukotka, dans l'Extrême-Orient russe. Aujourd'hui, c'est une coquille vide de bâtiments abandonnés.
Elle abritait des missiles RSD-10 Pionnier, prêts à être déployés à tout moment. Dotés d'ogives nucléaires, ils pouvaient atteindre plusieurs points de l'ouest américain, de l'Alaska à la Californie. Cependant, la cible principale était Kitsap, troisième base navale des États-Unis, près de Seattle.
Les missiles n'étaient pas conservés dans des silos, mais dans des lanceurs érecteurs de transport MAZ-547. Ils étaient protégés par un bataillon de chars, des unités d'infanterie et de défense NRBC, ainsi que par un régiment aérien situé sur l'aérodrome voisin.
La ville aurait été fondée après que le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev a menacé les États-Unis avec les célèbres mots: «Nous avons des missiles même en Tchoukotka!». Peu de temps après, en 1958, les militaires ont établi la base, qui a été mise en alerte rouge de 1961 jusqu'à sa fermeture.

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Officiellement, la ville s'appelait Anadyr-1, mais les gens l'appelaient Goudym, du nom de famille du colonel chargé de sa construction. Une fois le chantier terminé, il s'est tiré une balle, sans que personne ne sache réellement pourquoi.
Les militaires et leurs familles qui vivaient et servaient dans les conditions difficiles de la Tchoukotka étaient en contrepartie généreusement payés. Même en temps de crise, les commerces de Goudym étaient bien approvisionnés en marchandises.
Les casemates disséminées dans la région protégeaient la ville secrète des saboteurs et des éventuels débarquements ennemis.
La base a fonctionné jusqu'en 1987, date à laquelle le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) a imposé le retrait de toutes les armes de ce type.
En 2002, la ville a été complètement abandonnée par l'armée. Les citoyens restants ont été réinstallés dans les villes de Saratov et d'Engels, dans la partie occidentale de la Russie.
Aucun transport public ne dessert Goudym de nos jours. On ne peut s'y rendre qu'en voiture ou en taxi depuis le village d'Ougolnyé Kopi, près de l'aéroport d'Anadyr, capitale de la Tchoukotka. Dans tous les cas, seuls les conducteurs de véhicules tout-terrain peuvent traverser cette zone accidentée.

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