Pourquoi la Russie réduit sa présence militaire en Syrie

Des soldats russes en Syrie.

Des soldats russes en Syrie.

Maksim Blinov / RIA Novosti
Le 29 décembre, le président russe Vladimir Poutine a annoncé un cessez-le-feu en Syrie, ainsi qu’une réduction de la présence militaire russe dans la région. Cependant, les analystes militaires craignent que les efforts de paix ne profitent aux insurgés et ne débouchent sur une répétition des événements survenus à Palmyre il y a un mois.

La Russie est parvenue à établir un cessez-le-feu et a lancé un nouveau tour de pourparlers de paix entre l’opposition et le gouvernement syrien, a déclaré le président russe Vladimir Poutine le 29 décembre.

Le dirigeant russe a appelé les belligérants, ainsi que les pays capables d’influencer la situation, à soutenir l’initiative de paix et à se rendre aux pourparlers de paix qui se tiendront dans la capitale du Kazakhstan, Astana, fin janvier. Le président a par ailleurs indiqué que le contingent militaire russe en Syrie devait être réduit.

Pourquoi la Russie retire une partie des troupes

Le ministère russe de la Défense réduira le nombre de chasseurs et de bombardiers ainsi que les effectifs des groupes de déminage. Il pourrait en outre réduire le nombre de navires déployés au large de la Syrie, estiment les experts militaires que interrogés par RBTH.

« Les troupes russes ont obtenu des résultats remarquables et ont libéré Alep, deuxième plus grande ville de la Syrie. Ainsi, la direction a décidé de réduire les effectifs et de laisser les soldats se reposer après une année de combats sanglants », nous explique Leonid Ivachov, colonel général à la retraite et président du Centre international d’analyse géopolitique.

Le général doute cependant que l’arrêt de l’opération ait un effet positif sur le terrain militaire. « Il y a à peine un mois, les combattants ont utilisé les pauses humanitaires et le cessez-le-feu pour se regrouper et frapper l’arrière base de l’armée syrienne. Ils ont ainsi pu s’emparer de Palmyre. Il faut se battre contre ces gens jusqu’au bout », ajoute Ivachov.

Voie politique

La Russie veut régler le problème par des moyens politiques et réduire au minimum sa participation militaire au conflit tant que c’est encore possible, estime Pavel Zolotarev, major général à la retraite et directeur adjoint de l’Institut des Etats-Unis et du Canada auprès de l’Académie russe des sciences.

« Dans ce genre de conflits, il est facile d’intervenir, mais il est difficile de se retirer. L’administration russe ne veut pas reproduire les erreurs des Américains en Irak et en Afghanistan. C’est pourquoi il faut limiter les actions, si ce n’est avec un sentiment de victoire, du moins avec la conviction d’avoir accompli la mission qui était fixée », précise l’expert.

Il souligne que la lutte contre les combattants de Daech et du Front al-Nosra n’est pas terminée. « Nous ne pourrons échapper à des combats contre ces groupes », ajoute Zolotarev. 

Réagissez à cet article en soumettant votre commentaire ci-dessous ou sur notre page Facebook

Lire aussi :

La Russie, l’Iran et la Turquie dessinent l’après-guerre en Syrie

À l’Onu, Russie et Occident trouvent un terrain d’entente sur Alep

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies