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L’An-2, biplan soviétique, a effectué son premier vol en 1947. Il s’est avéré voué à être l’un des modèles les plus réussis jamais développés par le secteur aéronautique de l’URSS. En 1992, il est même entré dans le livre Guinness des records pour être le seul avion dans le monde à avoir été en production permanente depuis 45 ans.
Initialement, le biplan a été nommé SKhA (l’abréviation russe pour Avions agricole d’Antonov) et destiné à un usage agricole. Il a cependant également trouvé des applications dans la flotte aérienne civile, le transport de fret, la lutte contre les incendies, les forces armées et dans de nombreux autres domaines. Pourtant, l’An-2 restera toujours connu sous le surnom de « koukourouznik » (de koukourouza, qui désigne le maïs).
À la fin des années 1940, lorsque le biplan est apparu, il semblait déjà être un anachronisme. De manière générale, les avions de cette époque étaient des monoplans, pourvus de trains d’atterrissage rétractables destinés à améliorer l’aérodynamisme et à augmenter la vitesse. Cependant, comme l’An-2 était conçu pour l’épandage des champs, moins il était rapide, mieux c’était. L’avion est capable de développer une vitesse maximale de 258 km/h.
Selon le directeur général de l’entreprise aéronautique Rusaviaprom, Alexeï Krioukov, le design du biplan est devenu irremplaçable pour un petit avion de transport. « Le design de l’An-2 offre des caractéristiques uniques telles que des décollages et atterrissages courts, une basse vitesse, une bonne puissance en montée et une capacité de charge élevée. Il peut transporter jusqu’à 1.5 tonne, y compris des marchandises volumineuses », affirme-t-il.
Le biplan est réputé pour sa fiabilité, sa facilité d’utilisation et de réparation. L’essentiel est toutefois qu’il est capable d’atterrir et de décoller sur des pistes courtes et non aménagées. Cela a un intérêtparticulier pour la Sibérie et l’Extrême-Orient russe, qui ne comptent pas beaucoup de grands aéroports.
L’An-2 achemine facilement et rapidement des passagers vers les lieux d’habitation inaccessibles, qui prendraient de nombreuses heures à atteindre en véhicule tout-terrain ou en bateau à moteur. Actuellement en Russie, l’An-2 compte jusqu’à 300 appareils de modifications variéesen service pour le transport de passagers et de fret.
Krioukov remarque que :« L’An-2 restera en service pour encore 10 à 15 ans, car sa durée de vie est de 20 000 heures ». Le fait est que de nombreux avions An-2 des entreprises de transport aérien ont encore une durée de vie suffisante, ayant accumulé seulement de 3 000 à 5 000 heures de vol.
L’on n’a pas fabriqué ce biplan seulement en Union soviétique, mais aussi en Chine et en Pologne – 18 000 appareils environ au total. La production de l’An-2 s’est terminée dans les entreprises soviétiques au début des années 1970 et dans les usines polonaises en 2002, tandis qu’à Shijiazhuang, en Chine, il est toujours fabriqué sous le nom de Yunshuji Y-5.
De célèbres acteurs soviétiques et un certain nombre de chefs d’État ont pris les avions An-2. Parmi eux, figuraient l’homme d’État vietnamien Ho Chi Minh, le chef du Gouvernement révolutionnaire populaire de la Grenade, Maurice Bishop et le roi Mahendra du Népal.
Au milieu des années 1950, en exerçant la fonction de secrétaire du Comité central du Parti communiste du Kazakhstan, Léonid Brejnev, futur leader de l’Union soviétique, est également monté à bord de l’An-2. « Il était irremplaçable pour se déplacer. Les pilotes choisissaient un lieu d’atterrissage depuis les airs et pouvaient atterrir à tout moment dans la steppe près de n’importe quel sillon, tracteur ou engin agricole », a-t-il remarqué.
En tant qu’avion militaire de transport, le biplan An-2 est en usage actif dans une vingtaine de pays. Il a participé à au moins 40 conflits armés, de la guerre de Corée au conflit du Haut-Karabagh de 2020.
La modification contemporaine la plus réussie de l’avion soviétique est le biplan TVS-2MS. En plus de tous les mérites de son prédécesseur, il bénéficie de caractéristiques améliorées, en étant plus confortable pour les pilotes et les passagers. De plus, il est moins bruyant et il utilise du kérosène, carburant bon marché, plutôt que de l’essence d’aviation.
Cette version de l’avion est produite en série depuis 2015, et jusqu’à présent, environ 30 appareils ont été fabriqués. « L’on explique ce nombre [faible] par l’application d’un moteur à grande endurance, qui entraîne une multiplication du prix du TVS-2MS comparé à l’An-2. Néanmoins, le TVS-2MS coûte considérablement moins cher que ses analogues importés », précise Alexeï Krioukov, dont l’entreprise Rusaviaprom produit actuellement ces avions.
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