Comment s'entraîner comme un membre des forces spéciales russes?

Kirill Koukhmar /TASS
Du sang, de la sueur et des courbatures deviendront vos compagnons de tous les jours pour devenir le meilleur, raconte notre correspondant et réserviste dans les troupes «spetsnaz».

Russia Beyond désormais sur Telegram! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr

À 25 ans, j'ai quitté mon emploi et j’ai rejoint l'armée pendant un an. Au bureau de recrutement militaire, mon dossier s’est retrouvé sur la table de personnes qui s’occupaient de la sélection des « appelés » dans les forces spéciales. Comme j'étais plus âgé, plus intelligent et physiquement développé, j'ai été choisi pour servir dans les troupes « spéciales ».

Le matin à l’armée

Le cycle d’entraînement dans l’armée russe commence par un lever à 5h30 (dans certaines branches et types d’armées, le lever peut avoir lieu jusqu’à 7 heures, mais jamais plus tard !). Le dimanche seulement, vous êtes autorisé à faire la grasse matinée jusqu’à… 6 heures.

Les jours de semaine, notre matinée se déroulait sous les cris du commandant de « Compagnie, debout ! », suivis d’une rafale d’AK ou de l’explosion d’une grenade assourdissante. Après cela, vous avez 60 à 120 secondes (selon la période de l'année, en été - 60 secondes ; en hiver - 120 secondes) pour enfiler votre pantalon et vous rendre au lieu de rassemblement situé devant la caserne au sein de votre troupe.

Arctique impitoyable: comment la Russie teste les limites de ses forces spéciales 

La course

Une fois que les appelés sont en rang, les commandants mènent un rapide échauffement et vous envoient en formation pour une course de 10 kilomètres.

Le seul moyen d'éviter une telle corvée de bon matin est de se réfugier à l'hôpital ou de se porter volontaire pour laver la caserne accueillant 180 soldats. Une alternative assez peu glamour, n’est-ce pas ?

Dans le même temps, pour votre « bon » service, vous pouvez être « récompensé » le dimanche par une marche similaire de 10 kilomètres avec équipement complet - mitrailleuse, casque, gilet pare-balles et sac à dos (environ 30 kg de poids supplémentaire).

En général, la course sur terrain accidenté est ponctuée par les cris de « flash à droite ! » Cela signifie que l'« ennemi » a lancé une grenade ou un obus d'artillerie qui fonce sur vous depuis votre droite : vous devez sauter brusquement dans la direction opposée en vous couvrant la tête avec vos mains et continuer votre mouvement vers l’avant en rampant sur le sol.

Le fait de ramper est très efficace pour entraîner les petits groupes musculaires et les ligaments.

Il y a trois façons de ramper : à plat ventre, sur le dos et en traversant un champ de mines (le soldat se couche, tâte les aspérités avec ses mains, s’étire vers l'avant, et tâte les bosses à nouveau. S’il trouve quelque chose de suspect à la surface, il se déplace sur le côté).

Je tiens à dire tout de suite que toutes ces situations semblent bien pires dans l’imagination et sur le papier que dans la réalité. Courir 10 kilomètres tôt le matin n'a rien d'exceptionnel. Surtout quand vous n'avez pas le choix et que vous entraînez votre corps à supporter de telles charges.

Entraîner la résistance de son corps

La série d’exercices suivante sert à développer l'endurance, la force « explosive » et éveille en vous une haine insupportable contre l'entraîneur (ou ses supérieurs) qui vous oblige à la mener à bien.

La raison est simple : les séries sont exécutées jusqu'à ce que le sergent se lasse de vous torturer ou que vous tombiez mort de fatigue sur le terrain de rassemblement. Et ce bien que la « mort » ne soit pas une raison valable pour terminer l'entraînement dans l'armée…

Après une course de 10 km, vous pouvez vous reposer pendant 5 minutes et réaliser un cycle d'exercices exécutés sans repos les uns après les autres.

Lire aussi : Trois jours dans les Forces spéciales, ou comment survivre dans l'armée russe 

Le cycle « armée » ressemble à ceci:

Sauter depuis la position assise (10 répétitions);

Pompes sur les poings (30 répétitions);

Tractions sur la barre transversale (10 répétitions);

Sauter depuis la position assise (10 répétitions);

Pompes sur les poings (30 répétitions);

Tractions sur la barre transversale (10 répétitions);

Abdos (jusqu’à l’épuisement).

Repos entre les cycles - 5 minutes. Les cycles sont réalisés jusqu’à l’épuisement total.

Augmentation de la charge

Au fil du temps, vous vous habituez à l'entraînement ainsi qu’à la course. De plus, le meilleur moyen de s’endurcir est d’augmenter le nombre de pompes d’une répétition par jour. Il est préférable de fixer un plan d’entraînement une semaine à l’avance et de le suivre sans faillir.

Vous ne pouvez pas compléter le nombre de mouvements requis ? Rien de terrible. Vous pouvez faire plusieurs tentatives au cours de la journée. L'essentiel est la constance et la discipline.

Le « principe des 21 jours » s'applique ici. Dès lors que vous réalisez une routine au même moment de la journée pendant cette période, l'entraînement devient une habitude et le corps ne peut plus s’en passer.

Dans cette autre publication, nous parlons des épreuves qu'il faut passer pour devenir officier des forces d’élite 

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

À ne pas manquer

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies