Quel rôle pour les femmes dans l’armée russe ?

Crédit : Sergueï Piatakov / Ria Novosti

Crédit : Sergueï Piatakov / Ria Novosti

Début mars, une source au sein du ministère de la Défense a informé l’agence de presse Interfax que les femmes pourraient servir à bord des navires de surface de la Marine russe dès 2019. Toutefois, la Marine russe a démenti cette information, ravivant le débat sur le rôle et la place des femmes dans les forces armées russes.

Les dames servent dans les rangs de l’armée russe depuis longtemps. La Marine russe a souligné qu’il ne s’agissait pas de discrimination, les femmes servant actuellement dans les unités de liaison, les corps médicaux et les forces côtières de la Marine.

L’espace confiné des navires de guerre et, plus encore, des sous-marins, rend généralement impossible la création de conditions de vie confortables pour les personnes de sexes différents, comme en témoignent les scandales réguliers qui frappent l’US Navy.

Les navires américains sont plus modernes que les navires russes, et le confort de l’équipage y est soigné dès la phase de la conception, ce qui ne permet pas d’éviter des situations fort désagréables. En témoigne l’histoire, révélée récemment, de l’adjudant-chef de seconde classe du sous-marin Wyoming, 24 ans, qui filmait ses coéquipières dans les douches et les vestiaires, et diffusait ces enregistrements. 

Toutefois, les femmes russes n’ont pas de raisons de se sentir exclues par l’armée, car celle-ci leur réserve des tâches de première importance. Ainsi, le 15 mars dernier, Tatiana Chvetsova, ministre adjoint russe de la Défense, a annoncé que plus de 220 jeunes femmes seraient admises dans les écoles militaires cette année, alors que le corps de cadets pour filles compte déjà près d’un millier d’élèves.

« D’ici dix ans, les jeunes filles qui s’engagent actuellement sur la voie de l’éducation militaire arriveront peut-être dans l’armée et, à terme, y occuperont des postes clés. Notre objectif est de préparer une bonne relève, une véritable réserve de cadres pour nos forces armées », a souligné Mme Chvetsova.

En effet, cette relève sera utile. D’autant qu’un grand nombre de femmes servent déjà dans les forces armées russes – qui comprend plus de 35 000 dames : 2 600 d’entre elles sont officiers et 72 occupent des postes de commandement.

Responsables et endurantes

Les recherches médicales réalisées à l’époque de l’URSS montrent qu’à masse corporelle égale, les femmes sont effectivement légèrement plus faibles que les hommes. Toutefois, elles possèdent des caractéristiques psychophysiques qui leur offrent un certain nombre de capacités inaccessibles à leurs collègues hommes : elles sont plus endurantes, résistent mieux au stress physique et émotionnel, sont scrupuleuses et minutieuses.

C’est pourquoi, habituellement, les femmes dans les forces armées servent dans les troupes de communication, dans les services d’information et de communication, ainsi que dans les ressources humaines et les services psychologiques et médicaux.

Contrairement aux autres armées du monde, l’armée russe n’a jamais fait de distinction entre les postes de combat et les autres. Au cours de ces dernières années, 710 femmes russes ont participé à des opérations militaires. Par ailleurs, il est vrai que les femmes sont traditionnellement protégées sur le champ de bataille, comme en temps de paix.

En temps de guerre, les commandants s’efforcent d’éviter de les envoyer en première ligne si ce n’est pas indispensable, alors qu’en temps de paix, ils peuvent fermer les yeux sur le port de maquillage ou de bijoux. À part cela, leur quotidien et leurs entraînements diffèrent peu de ceux des hommes. Elles exécutent des marches forcées de 15 km, lancent les grenades, s’exercent au tir avec tous types d’armes et s’entraînent même à se jeter sous les blindés.

La seule dérogation officieuse qui leur est accordée est l’absence de certaines formes de punition – le corps de garde (ou « gnouf ») et les exercices physiques pénibles comme les courses de plusieurs kilomètres en gilet pare-balles ou masque à gaz. 

Les femmes se sont même frayé un chemin dans les corps d’élite. L’école des troupes aéroportées de Riazan recrute déjà des femmes qui deviendront bientôt officiers et assumeront le commandement des troupes de plieurs de parachutes et aideront à l’envoi de véhicules de combats et de parachutistes. Tout comme les 383 femmes qui servent déjà dans la célèbre 76e division aéroportée de Pskov, elles devront apprendre à effectuer des débarquements en parachutées.

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