Une forte concentration radioactive de ruthénium 106 enregistrée dans l'Oural

Sciences & Tech
IGOR ROZIN
Des rapports concernant une fuite radioactive en Russie indiquent des concentrations «extrêmement hautes» d’isotopes radioactifs de ruthénium 106 dans différents points du pays. Ces taux seraient néanmoins toujours au maximum 100 fois inférieurs au seuil de dangerosité.

Les concentrations actuelles d’isotopes radioactifs de ruthénium 106 dans la région de Tcheliabinsk (1 404 km au sud-est de Moscou), dans le Sud de l’Oural, sont entre 100 et 10 000 fois inférieures aux niveaux susceptibles d’avoir un impact sur la santé humaine, assure le Service météorologique russe (RosHydroMet).

Dans un communiqué de presse, l’institution a cependant admis que les taux de concentration radioactive dépassaient ceux enregistrés ces derniers mois, lorsque la présence de ruthénium 106 était proche de zéro.

Les précédents niveaux d’isotopes radioactifs ont en effet été dépassés entre fin septembre et début novembre dans plusieurs endroits de la région de Tcheliabinsk. Dans le village d’Argaïach, elle a même dépassé de 986 fois le niveau du mois dernier, et à Novogornoïe de 440 fois. Ces deux localités sont en outre situées à proximité du complexe de recyclage des déchets nucléaires de Maïak.

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Plus tôt, le bureau russe de Greenpeace a annoncé son intention d’établir une demande auprès du Bureau du procureur de Russie pour examiner la possible dissimulation d’une catastrophe nucléaire.

Le 21 novembre, le service de presse de Maïak a quant à lui rapporté que l’extraction de ruthénium 106 des déchets nucléaires y a cessé depuis des années, et que cela n’a donc aucun lien avec l’augmentation des taux d’isotopes dans l’atmosphère.

Par ailleurs, un porte-parole du complexe a ajouté que des concentrations similaires avaient été enregistrées fin septembre en Slovaquie et en Roumanie, à environ 1 900 kilomètres de la région de Tcheliabinsk.

Enfin, Rosatom, l’organe principal de contrôle de l’industrie nucléaire russe, a nié la survenue de tout incident dans le pays qui aurait pu provoquer une fuite de ruthénium 106.

Dès le 6 octobre, le Bureau fédéral allemand pour la Protection Nucléaire avait également mis en avant une croissance de la concentration de ruthénium 106 en Allemagne entre le 26 septembre et le 3 octobre, insistant lui aussi sur le fait que cela ne représentait que des « niveaux très faibles ».