Combinat chimique Maïak en 2016.
APLe 29 septembre 1957, dans la ville secrète de Tcheliabinsk-40, dans l’Oural, se produisit la première catastrophe nucléaire d’URSS, 29 ans avant l’accident de Tchernobyl.
En raison de l’explosion d’un container dans le dépôt de déchets radioactifs du combinat chimique Maïak (« le Phare »), on enregistra des rejets d’une activité totale de 20 millions de curies (à titre de comparaison, ce taux était à Tchernobyl de 50 millions).
Le nuage radioactif recouvrit une surface de 20 000 kilomètres carrés, dont une partie reste interdite au public encore de nos jours.
« Il était fréquent que divers incidents techniques, déficiences, parfois loin d’être sans danger, aient lieu au sein de l’activité principale, a écrit V. Tolstikov dans son livre La catastrophe nucléaire de 1957 dans l’Oural, À partir de là, on s’attendait naturellement à des désagréments. Mais en septembre 1957 le désastre est arrivé de manière inattendue d’un autre endroit, du dépôt de déchets radioactifs ».
Ce complexe d’entreposage des déchets se présentait sous la forme d’un sarcophage en béton fermé sous terre et avec des cellules destinées à accueillir 20 containers en acier inoxydable. À 16h22 la cellule numéro 14 explosa en raison d’un défaut du système de refroidissement.
À ce moment-là les habitants de la ville s’étaient réunis au stade pour assister à un match de football. Ils ne prêtèrent guère attention au bruit engendré, tout du moins jusqu’à ce que du côté de l’usine apparaisse une colonne de poussière et de fumée dont la forme rappelait celle d’une torche. Dans l’obscurité qui s’était par la suite installée, la fumée commença même à briller, raconteront par la suite des témoins.
Les conséquences pour les points de population voisins furent très lourdes. L’évacuation ne fut néanmoins entamée qu’entre 7 et 14 jours après. Durant ce laps de temps, les locaux furent exposés à une dose équivalente d’environ 50 rem.
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