Épave de l'avion A-321 qui s'est écrasé samedi en Egypte.
EPALes autorités compétentes de la Fédération de Russie s’abstiennent de désigner une version du crash de l’avion de ligne russe Airbus-321, qui effectuait un vol entre Charm el-Cheikh et Saint-Pétersbourg samedi le 31 octobre.
Le ministre des Transports Maxime Sokolov indique que seul le décryptage des boîtes noires permettrait de déterminer les causes du drame. Les enregistreurs ont déjà été retrouvés, cependant, il n’a pas encore été décidé si le décodage se ferait en Égypte ou en Russie.
Pour le moment, l’Agence fédérale du transport aérien n’a aucune raison de considérer que le drame a été provoqué par une défaillance technique, une erreur de l’équipage ou une action particulière. « Tant que nous n’avons pas d’informations fiables sur les circonstances du drame, il est inutile d’avancer ou d’étudier des versions », indique l’Agence.
Les versions
Selon des informations publiées précédemment dans la presse, le crash de l’avion a été revendiqué par les terroristes de l’État islamique [organisation interdite en Russie], mais le ministère des Transports a démenti cette version en indiquant que « cette information ne pouvait pas être jugée fiable ». Aucune « activité suspecte » n’avait été enregistrée par les autorités égyptiennes non plus, a informé le premier ministre égyptien Chérif Ismaïl.
Dans un entretien avec Kommersant FM, Victor Gorbatchev, directeur général de l’association de l’aviation civile Airport, a précisé que les conditions climatiques ou météorologiques comme, par exemple, la foudre, n’auraient pas pu provoquer le crash, car selon les rapports du Centre hydrométéorologique de Russie, il faisait beau et la visibilité était de 10km. Il estime que l’accident est probablement dû à une panne extraordinaire (incendie du moteur), mais n’exclut pas une erreur de l’équipage.
Cependant, Magomed Tolboïev, pilote d’essai et président honoraire du Comité interétatique d'aviation (MAK), « peine à croire que l’entretien technique n’était pas suffisant ». Dans un entretien avec Kommersant, il a indiqué que même avec une panne de moteur, l’avion pouvait parfaitement continuer son vol. Par ailleurs, il aurait contacté les services terrestres, et cela n’a pas été le cas. « Cela montre qu’un imprévu s’est produit à bord de l’avion », estime M. Tolboïev.
Le signal de SOS
Le crash de l’avion de ligne russe Airbus-321, qui effectuait un vol entre Charm el-Cheikh et Saint-Pétersbourg, est survenu dans la péninsule du Sinaï. 224 personnes dont sept membres de l’équipage se trouvaient à bord de l’avion appartenant à la compagnie Kogalymavia. Dans la soirée du jour du drame, les autorités égyptiennes ont confirmé qu’il n’y avait pas de survivants.
L’avion est disparu des radars 23 minutes après le décollage. Initialement, les autorités aériennes ont annoncé que, peu avant la disparition de l’avion, le commandant de bord avait signalé des défaillances et avait demandé un atterrissage d’urgence au Caire. Toutefois, la BBC, citant la déclaration du ministre égyptien de l’Aviation civile, a ensuite nié les informations sur la demande d’atterrissage d’urgence, les signales de SOS de la part de l’équipage et les indications des problèmes à bord. Selon les informations du portail en ligne Flightradar, avant sa disparition des radars, l’avion avait brutalement descendu de 1,5km.
Un officier des services de secours égyptiens a informé l’agence Reuters qu’après sa chute, l’avion s’était disloqué en deux parties : « la petite partie de queue qui a brûlé, et une plus grande partie qui s’est écrasée contre les rochers ». La plupart des victimes ont été retrouvées dans un rayon de 5km du lieu du crash dans un état carbonisé. Le premier ministre égyptien a déjà confirmé que 129 corps avaient été retrouvés. « Aujourd’hui, les secouristes poursuivront le retrait des débris des lieux du crash et nous allons les expédier immédiatement par avion à Saint-Pétersbourg », a déclaré Vladimir Stepanov, vice-ministre russe des Situations d’urgence dans la matinée du 1er novembre. Des spécialistes du ministère des Transports, du Comité d’enquêtes russe et du Comité interétatique d'aviation (MAK) se trouvent actuellement en Égypte. Les proches des victimes recevront une indemnisation d’un montant de 2 millions de roubles.
Deux enquêtes pénales ont été lancées suite au crash par le Comité d’enquêtes de Russie. Les enquêteurs ont commencé les perquisitions de la compagnie aérienne Kogalymavia. La compagnie Kogalymavia, renommée ensuite Metrojet, a été créée en 1993. D’après les informations de la presse russe, les avions de cette compagnie ont connu plusieurs incidents dont le plus grave remonte au 1er janvier 2011. L’avion Tu-154 appartenant à la compagnie a alors entièrement brûlé en 10 minutes à l’aéroport de Sourgout sans avoir pu décoller. L’accident a fait trois victimes.
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