Irina Zviaguelskaïa, professeur à l'Institut des relations internationales de Moscou et collaboratrice de l'Institut d'orientalisme, affirme que l'opération russe, qui a renforcé les positions de Bachar el-Assad et de son armée, a poussé la communauté internationale à entamer des négociations. « L'engagement russe a modifié l'équilibre des forces et a ouvert la voie aux négociations », a-t-elle indiqué à RBTH. Les négociations sont difficiles, mais ce n'est qu'après l'engagement de la Russie qu'elles sont devenues possibles ».
L'entrée de la Russie dans le conflit syrien a prouvé que Moscou et Washington, malgré des relations compliquées, peuvent coopérer et trouver une compréhension commune de la situation en examinant des problèmes de principe, a-t-elle poursuivi. Un exemple en est la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies qui a été élaborée avec une participation active des deux pays et qui prévoit un règlement de paix global. En outre, a-t-elle ajouté, la Russie a réussi à empêcher un renversement du régime par la force, ce qui risquait de précipiter la Syrie dans un chaos total, comme ce fut la cas pour la Libye.
L'arabisant Leonid Issaïev, de la chaire de politologie de la Haute école d'économie, souscrit à cet avis et relève un autre résultat intermédiaire positif de l'opération russe en Syrie. « Il n'y a plus aujourd'hui de guerre éclair de Daech en Syrie, ni d'ailleurs en Irak, a-t-il fait observer. Il est plutôt question pour Daech de tenter de défendre les territoires accaparés précédemment ».