Kvartirnik, ces concerts clandestins tenus dans les appartements à l’ère soviétique

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C’est le boom de la construction, initié à la fin des années 1950 par Nikita Khrouchtchev, qui a contribué à l’apparition de ce phénomène.

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Le déménagement des citoyens soviétiques des appartements communautaires, qu’ils partageaient avec d’autres familles, vers des logements petits mais indépendants a donné un élan à l’épanouissement de la « vie privée » sous différentes formes et a créé un espace pour le développement d’une contreculture.

Jouissaient d’une popularité particulière les concerts clandestins. Ils ont reçu le nom de kvartirnik – du russe « kvartira » (appartement). 

Durant ces soirées, se produisaient les artistes auxquels l’accès aux grandes salles de concert était fermé en URSS. Il s’agissait notamment de futures stars et idoles de millions de fans, tels Vladimir Vyssotski, Viktor Tsoï ou le groupe Akvarioum – la liste est longue.

D’autres kvartirnik voyaient se produire des poètes – ceux qui ne pouvaient éditer leurs recueils en URSS ou venaient d’entamer leur voie dans le monde littéraire.  

La tenue de ces rassemblements n’était pas sans risque – les organisateurs pouvaient se voir accuser d’entreprenariat clandestin, car l’entrée aux soirées était payante au bénéfice des artistes. Quant à ces derniers, ils pouvaient tomber sous le coup de la loi pénale portant sur le « parasitisme » – beaucoup d’entre eux vivaient de ces petits concerts et n’avaient pas de travail officiel. Les étudiants présents parmi le public risquaient enfin l’expulsion de leur établissement.

Pourtant, cela n’a pas empêché les kvartirnik d’attirer des foules de spectateurs, et ce, jusqu’à la chute de l’URSS. Pendant les années 1990, les artistes qui, encore hier se produisaient dans ces cuisines étroites, sont devenus des idoles nationales.

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