Ces indigènes qui peuplaient la région de Vladivostok avant l'arrivée des Russes et des Chinois

Iouri Mouravine/TASS
Le Primorié, une région de l'Extrême-Orient russe ayant aujourd'hui Vladivostok pour capitale, a été rattaché au pays il y a plus de 150 ans. Qui peuplait ces terres avant l'arrivée des Russes et Chinois et y vit encore aujourd'hui?

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Les droits sur cet article, initialement publié en 2015, sont la stricte propriété du journal Rossiyskaya Gazeta.

Vers le milieu du XIXe siècle, quand les Chinois, puis les Russes, débarquèrent sur le territoire actuel du Primorié, il accueillait déjà les Udèges, les Nanaïs, les Orotches et les représentants de plusieurs autres peuples. Autrefois, on les appelait « allogènes », aujourd'hui – « minorités autochtones » d'Extrême-Orient. Ils appartiennent à la famille des peuples toungouses (outre les minorités ci-dessous, on compte également les Taz, issus des mariages entre les Chinois et les indigènes du Primorié). Certains se sont urbanisés depuis longtemps, d'autres vivent toujours dans la taïga. Ce sont les habitants autochtones du Primorié, rattaché à la Russie il y a plus de 150 ans.

Depuis toujours, la chasse et la pêche constituaient les principales occupations des habitants de la taïga du Primorié. Les chasseurs étaient d'excellents pisteurs et de bons tireurs. Les pêcheurs apparaissaient quant à eux comme des virtuoses du harpon et descendaient les rivières dans les canots qu'ils taillaient en bois (les petites barques s'appelaient « omorotchka », les barques de plusieurs places – « bati »). Ils confectionnaient leurs vêtements en peaux d'animaux et même en peau de poisson. Ceux qui vivaient près de la mer chassaient les animaux marins. Au XIXe siècle, les indigènes établirent des relations commerciales avec les Chinois et les Russes, à qui ils achetaient des armes et de la poudre en échange de fourrures. Toutefois, avec la civilisation, l'opium, l'alcool et la variole pénétrèrent dans la taïga.

L'explorateur, scientifique et écrivain Vladimir Arseniev raconta la vie des indigènes du Primorié au monde dans son livre Dersou Ouzala, intitulé ainsi d'après son ami et guide d'origine nanaïe. Arseniev qualifiait les autochtones du Primorié de « communistes primitifs ». Il estimait que leur mode de vie, ainsi que les relations entre eux et le monde étaient plus justes et naturels que les coutumes européennes. Pour les indigènes du Primorié, tout était vivant, ils utilisaient le mot « humain » pour les animaux, le Soleil, le feu…

Aujourd'hui, le Primorié compte peu d'autochtones – entre 1 500 et 2 000 personnes. Ils vivent principalement dans les districts nord de la région – de Terneï, Krasnoarmeïski et Pojarskoïé. Ces zones conservent encore une taïga sauvage pleine d'animaux (élans, cerfs, ours et tigres), et ne connaît presque pas la civilisation.

Bien que les populations parlant l’udège soient désormais très rares, de nombreux Udèges mènent toujours un mode de vie traditionnel. Les plus célèbres villages indigènes sont Krasny Iar  (près de 500 habitants) et Agzou (près de 150 habitants). Bien que ces bourgades soient difficiles d'accès, Krasny Iar organise tous les ans un festival de la culture udège, qui réunit de nombreux visiteurs, notamment japonais et coréens.

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