Dans quelles régions de Russie règne la meilleure égalité des sexes?

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Une vaste étude met en lumière les disparités existant dans les domaines les plus divers, allant des postes de responsabilité à la charge mentale ménagère.

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Moscou, les Républiques d’Adyguée, de l’Altaï, de Kalmoukie et de Mordovie, ainsi que le district autonome de Tchoukotka s’imposent comme les régions de Russie affichant les meilleurs indicateurs en termes d’égalité des sexes, apprend-on d’une étude du projet Esli byt totchnym (« Pour être exact »). À l’inverse, les mauvais élèves en la matière s’avèrent être la République d’Ingouchie et les régions de Magadan et d’Irkoutsk.

Pour en venir à de telles conclusions, les analystes ont pris en compte un vaste éventail de statistiques, allant de l’espérance de vie des hommes et des femmes, leur âge moyen lors du mariage, leur taux de présence dans la science, leur pourcentage d’emploi et de chômage, leur salaire moyen, le nombre d’accidents professionnels, le temps consacré aux soins à l’égard d’autrui, ou encore leur représentation parmi les dirigeants économiques et institutionnels.

Parmi les principaux indicateurs, il est notamment intéressant de se pencher sur la différence d’espérance de vie des deux sexes. À cet égard, c’est dans le district autonome de Iamalo-Nénétsie que l’écart est les plus important : les femmes y vivent en moyenne 14,4 ans plus longtemps que les hommes. Viennent ensuite les Républiques de Carélie et de Mari El (11,8 ans), ainsi que les régions de Vologda (11,7 ans), de Novgorod et Magadan (11,6 ans). À l’autre bout du classement, l’on trouve deux républiques du Caucase, région connue pour ses records de longévité : le Daghestan (6,1 ans) et l’Ingouchie (7,2 ans). En troisième position se hisse Moscou (7,4 ans).

Ensuite, si la moyenne nationale de différence de salaire en fonction du sexe s’élève à 31%, la disparité est ici aussi forte en fonction des régions. Ainsi, tandis que ce nombre est de 42,3% en Transbaïkalie, de 40,5% dans la région de Mourmansk, et de 39,1% dans celle d’Arkhangelsk, il est de 1,6% en Ingouchie, de 4,4% en République de l’Altaï, de 12,7% en Kabardino-Balkarie, de 13,5% en Kalmoukie, de 14,7% en Tchétchénie et de 15,2% au Daghestan. Les bons résultats dans ces régions sont toutefois à nuancer par le fait qu’ils sont souvent une conséquence de revenus globalement plus bas et donc plus lissés.

En ce qui concerne l’entreprenariat, la République de Mordovie s’avère être la seule région de Russie où les femmes sont plus nombreuses que les hommes (51% contre 49%) à créer des entreprises. Elle devance ainsi le district autonome de Tchoukotka (46% de femmes), et les Républiques du Touva (44%), d’Adyguée et de l’Altaï (43%). En bas du classement, l’on trouve le Daghestan et la Tchétchénie (25%), l’Ingouchie et le Tatarstan (29%), ainsi que la région de Magadan (30%).

Par contre, au sein des organes étatiques, la situation apparaît très largement en défaveur des hommes, qui ne sont majoritaires aux postes de dirigeants que dans 4 des 85 régions de Russie : il s’agit de la Tchétchénie (77% d’hommes), du Daghestan (71%), de l’Ingouchie (64%) et de la Kabardino-Balkarie (55%). Les femmes, de leur côté, représentent une majorité écrasante dans les régions de Vologda, Kemerovo et Perm (77% de femmes), ainsi que de Tver et Ivanovo (75%).

Enfin, pour ce qui est du nombre d’heures passées par jour à prendre soin d’autrui (enfants, parents, proches malades, etc), les régions les plus inégalitaires sont l’Ingouchie (0,5h pour les hommes, 3,9h pour les femmes), les régions de Magadan (1h/4,3h), de Briansk (1,5h/3,4h) et de Koursk (1,5h/3,4h). Celles s’approchant le plus de l’équilibre sont le district autonome de Iamalo-Nénétsie (5,7h pour les hommes et 6,4h pour les femmes), ainsi que les régions d’Ivanovo (2,4h/3,1h), du Kamtchatka (4,3h/6h) et d’Oulianov (2,9h/4h).

Dans cet autre article, nous nous intéressions à l’existence, en Russie, d’un sexisme anti-hommes.

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