Les dix prétextes les plus populaires pour boire de l’alcool en URSS

Quiconque pouvait trouver une excuse pour boire absolument n'importe quel jour de l’année sous l’URSS. Et pourtant, il y avait des raisons «en or»  que même les épouses et les patrons pouvaient comprendre…

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Après avoir touché son salaire

Jour de paye - Fin de mois

Les citoyens soviétiques, en règle générale, n'avaient pas beaucoup d'argent. On peut éventuellement y voir la cause du fait qu’actuellement, alors que règne l'économie de marché, un grand nombre de personnes sont perdues sur le plan financier - elles ne savent tout simplement pas comment gérer l'argent, qui manquait constamment. Donc si les gens recevaient leur salaire ou leur prime, ils pouvaient boire le jour même et le « boire » presque complètement… Nous ne vivons qu’une fois (Le reste était prêté à des connaissances).

Vendredi et samedi

L’arrivée du week-end était une sainte excuse pour boire. Le vendredi soir était le moment le plus tumultueux, quand il y avait la plus longue file d'attente au stand de bière. Avec la fierté du travail bien fait, on pouvait boire sans mauvaise conscience, et en plus ne pas s’inquiéter de la gueule de bois - après tout, demain on ne travaille pas !

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Mercredi

Ça ne saute pas aux yeux, pas vrai ? Le mercredi s'appelle aussi « petit vendredi », c'est-à-dire une « répétition » en vue du festin du vendredi ; vous pouvez vous remonter un peu le moral, terni par la conscience du fait que vous devrez encore travailler pendant deux jours entiers ! Cependant, une raison de boire pouvait être trouvée non seulement pour n'importe quel jour de la semaine, mais aussi pour n'importe quel jour de l'année. Il y avait même des recueils humoristiques entiers intitulés « 365 raisons de boire », qui répertoriaient des prétextes « spéciaux » pour chaque jour - le jour du comptable, le jour de la prise de la Bastille… Les prétextes ne manquaient pas.

Fin de la journée de travail

« J'ai eu une journée difficile » : quelle femme soviétique n'a pas entendu une telle phrase ! Elle signifiait en réalité : « Laisse-moi tranquille ». En URSS, les gens n'avaient qu'un maigre choix de divertissements après le travail – et souvent pas d’argent pour s’y adonner. Par conséquent, pour beaucoup, se détendre après une dure journée à l'usine ne semblait possible que d'une seule manière – en buvant un verre. Et beaucoup traitaient même cela avec compréhension…

Rencontre avec un ami

Boire seul était considéré comme de mauvais ton - et même les gens qui buvaient beaucoup disaient parfois : « Je ne suis pas alcoolique au point de boire seul ! ». Mais si vous rencontriez un ami et si, par hasard également, vous ne vous étiez pas vus depuis longtemps... c’était un motif sacré. De plus, ceux qui refusaient de boire avec un ami – même pour une bonne raison – pouvaient être pointés du doigt. « Tu ne me respectes pas ? » est la phrase préférée des ivrognes soviétiques, immortalisée dans le film de Leonid Gaïdaï Le Bras de diamant.

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Si vous avez un rouble en poche

« Penser pour trois » est une phrase qui véhicule toute une série de codes culturels et historiques. D'abord, elle confirme une fois de plus que boire seul ne vaut rien. Deuxièmement, elle fait référence à la campagne anti-alcool lancée par Nikita Khrouchtchev dans les années 1960. Avant cela, il était possible de boire un petit verre de vodka et de manger un sandwich dans une cave à vin de manière civilisée et à petit budget. Après la réforme, cependant, la restauration collective a cessé de vendre de l'alcool fort. Désormais, on devait acheter une bouteille entière, qui, bien sûr, était impossible à boire seul. Par conséquent, une personne recherchait deux « compagnons de boisson », parfois même rencontrés au hasard. Une bouteille de vodka coûtait 2 roubles et 87 kopecks, ainsi chacun mettait un rouble et on achetait une collation sans prétention avec la monnaie (par exemple, du fromage fondu). On buvait la bouteille sur des bancs dans les parcs ou juste devant le magasin (cette habitude est restée à ce jour chez beaucoup de gens, malgré l’interdiction de boire dans les lieux publics).

Voyage en train

« Et immédiatement, il but » - cette phrase culte de l'écrivain spécialiste de la consommation d'alcool dans les trains de banlieue Venedikt Erofeïev est devenue un véritable mème. Son œuvre postmoderne Moscou-sur-Vodka est une véritable odyssée évoquant un homme qui se rend auprès de sa bien-aimée et boit avec divers compagnons rencontrés au hasard de son périple. Le train de banlieue était un lieu pratique pour boire – cela se déroulait après le travail, il y faisait chaud et les compagnons de bouteille ne manquaient pas. En général, une bouteille de vodka pouvait « s’évaporer » avant même le départ du train.

Anniversaire d'un collègue ou d'un membre de la famille

Au travail, on pouvait commencer à boire à la santé des collègues dès le matin. Les patrons fermaient souvent les yeux - après tout, il n'y avait pas d'autre forme de « team building » en URSS. On se cotisait souvent pour acheter un cadeau d'anniversaire, et la personne qui fêtait son anniversaire pouvait faire un beau geste et dépenser l’argent en boissons pour ses collègues. De plus, il y avait une coutume consistant à « dresser la table », c'est-à-dire apporter à boire en l'honneur de son propre anniversaire ou de la naissance d’un enfant. Au sein de la famille, boire à la santé d’un parent pour son anniversaire était une chose sacrée. En règle générale, les anniversaires étaient célébrés à la maison, et non dans les cafés ou les restaurants, vous pouviez donc facilement vous allonger sur le canapé pour vous détendre. Dans l'ensemble, les repas de funérailles étaient très similaires aux anniversaires. Tout se réunissaient à table, buvaient et mangeaient – mais on ne trinquait pas. À la fin de la soirée, ils pouvaient aussi s'amuser en se remémorant des histoires amusantes sur le défunt.

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Achat important

Une autre raison de « dresser la table » était l'achat de quelque chose de nouveau, surtout quelque chose de cher : un appartement ou une voiture. C’était l’occasion de se vanter et de partager votre bonheur avec les autres (et en quelque sorte de vous excuser de disposer d’une telle somme pour cet achat afin que les autres ne soient pas envieux). De plus, c’était considéré comme un bon présage - un symbole que la chose servira pendant longtemps et fera le bonheur du nouveau propriétaire.

Nouvel An et jours fériés

Il est difficile de trouver une meilleure occasion de boire que les jours fériés. Le Jour du défenseur de la patrie (23 février), vous deviez boire à la santé des hommes qui ont servi dans l’armée, et le 8 mars, aux charmantes dames. Logiquement, la raison la plus répandue pour boire était le Nouvel An - le film soviétique culte L'ironie du sort évoque même incident survenu pendant la consommation d'alcool la nuit de la Saint Sylvestre - c'est toujours l'un des films les plus populaires auprès des Russes.

Pourquoi les Russes aiment tant la vodka ? Trouvez la réponse dans cette autre publication.

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