Début avril dans les hauteurs du Daghestan, république montagneuse du Caucase russe, ont été réunis les vingt meilleurs agents du FSB (Service fédéral de sécurité) et du SOBR (Détachement spécial de réaction rapide) des régions voisines. Leur a alors été présenté un itinéraire, et leur a été confiée la mission de supprimer différentes cibles fictives durant leur progression, que ce soit à couvert du décor ou à bord de véhicules blindés. Le but de cet événement ? Déterminer la meilleure et la plus efficace unité spéciale du Caucase.
Après le briefing comprenant les instructions, les agents se séparent et regagnent leurs véhicules pour équiper leur bande de munitions, tous les combattants étant arrivés à bord de leur automobile de fonction, dans le coffre desquelles se trouvent des mitrailleuses Kalachnikov et près de 500 munitions de calibre 7,62 x 54 mm (Contrairement aux citoyens lambdas, les officiers du FSB d’une région russe combattant le terrorisme ont l’autorisation de se déplacer ainsi armés).
Entretemps, l’un d’entre eux explique la différence entre les gangs urbains et les terroristes en montagnes et au Proche-Orient. « Les bandits craignent la mort. Les extrémistes non. C’est une différence fondamentale, lorsque tu chasses des gens qui n’ont rien à perdre et pour qui la mort n’est que le début d’une nouvelle vie meilleure. Ils sont très fortement préparés psychologiquement par des professionnels. C’est en cela que réside la différence ».
Dix minutes plus tard, retentissent les tirs d’un fusil automatique. Il s’avère qu’il s’agit du signe du début de l’expédition pour l’élimination des « terroristes ». Un combattant se dissimule derrière le premier obstacle rencontré, sort sa mitrailleuse et tire une salve de 50 balles sur « l’ennemi ».
Un saut pour atteindre le second abri. En chemin, deux « terroristes ». Distance de 75 mètres. Nouvelle salve. Cibles éliminées. Nouveau saut vers le mur voisin, mitrailleuse à la main. L’ennemi est maintenant à 30 mètres. La mitrailleuse cède sa place à un pistolet Iaryguine. 32 tirs en position allongée, debout, accroupie. Le juge crie « Validé ». Sprint vers l’objectif suivant. Quatre ennemis, distance de 200 mètres. Les balles filent dans un sifflement mélodieux incessant. « Au pas de charge. Plus vite, plus vite ! ».
L’agent saute dans un véhicule blindé en marche. À toute allure, il se montre à la trappe et vide un nouveau chargeur sur l'«adversaire » dans une vieille auto. À la fin du tournoi, la voiture n’est plus qu’une passoire et un tas de ferraille.
Fin. Ennemi vaincu. Un homme à bout de souffle émerge de la zone de tir. Ses camarades de service l’accueillent, ainsi que d’innombrables jeunes garçons, amenés sur le polygone pour observer les unités spéciales en action.
Au final, le vainqueur désigné est un combattant des Spetznaz du FSB servant en Tchétchénie. Suivent ensuite des agents du FSB et du SOBR évoluant au Daghestan.
Ces individus ont passé les dix dernières années dans les montagnes du Caucase, luttant contre les islamistes radicaux. Selon les statistiques officielles du ministère russe de l’Intérieur, grâce à leur travail, il ne reste au Daghestan presque plus de terroristes. « Actuellement au Daghestan il n’y a pas une seule cellule active. Seuls huit terroristes sont encore recherchés », a en effet déclaré le ministre de l’Intérieur du Daghestan, Abdourachid Magomedov, faisant le bilan de l’année 2018.
D’après les agents eux-mêmes, les heurts armés sont effectivement devenus rares, bien qu’ils soient encore régulièrement envoyés en missions et opérations de patrouille dans les montagnes pour plusieurs semaines, afin de s’assurer de la sécurité de la région.
Ceci dit, le principal spectre d’action se réoriente à présent vers la lutte contre la propagande de l’idéologie terroriste.
« Au Daghestan les tentatives de faire renaître des cellules d’organisations terroristes internationales sont continues par le biais d’extrémistes revenant ici depuis le Proche-Orient », a nuancé le ministre.
Les autorités bannissent donc des groupes d’islamistes radicaux des réseaux sociaux, procèdent à l’arrestation des recruteurs, suivent l’évolution du mouvement et combattent les terroristes qui sont de retour au pays ainsi que les idéologues radicaux.
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