En comparaison avec les données enregistrées depuis 2005, la proportion de Russes regrettant la chute de l’URSS est actuellement à son point culminant, avance un récent sondage du Centre analytique Levada. En effet, ce taux est aujourd’hui de 66%, contre 58% en 2017 et 49% en 2012. Le record absolu (75%) avait toutefois été établi en l’an 2000.
Pour justifier cette opinion, les raisons les plus fréquemment évoquées sont la destruction du système économique planifié (52% des répondants), la perte du sentiment d’appartenance à une grande puissance (36%, taux toutefois le plus bas depuis le début des années 2000), l’essor du manque de confiance et de l’aigreur entre les individus (31%), la détérioration des liens entre les proches et amis (24%), la perte du sentiment que l’on est partout comme chez soi (24%) et la difficulté à voyager librement (13%).
« La population explique toujours sa nostalgie de l’URSS principalement par des représentations irrationnelles d’une puissante économie et de la prospérité de ces temps-là, oubliant les pénuries, les tickets de rationnement, d’autant plus sur fond de croissance de l’inquiétude vis-à-vis des problèmes de bien-être dans le présent », interprète la sociologue Karina Pipiya.
Fait par ailleurs étonnant, si la majorité des nostalgiques sont âgés de plus de 55 ans, la part des 18-24 ans, qui n’ont donc pas vécu en URSS, à partager ce sentiment, croît depuis deux ans.
Dans cette autre publication, nous vous dévoilons cinq choses qui mettent immanquablement les larmes aux yeux des Russes.