La nouvelle loi n’interdit pas entièrement les VPN (réseaux virtuels privés), qui sont une technologie offrant aux utilisateurs plus de la confidentialité et l’accès à des serveurs proxy rendant possible la dissimulation de leur adresse IP. Néanmoins, le texte restreint l’accès à des sites illégaux.
Selon Alexandre Jarov, directeur de Roskomnadzor, environ 30 des proxys et VPN les plus populaires, tels que cameleo.ru et 2ip.ru, ont d’ores et déjà accepté de se plier à ces nouvelles limitations.
« Ils ont tous affirmé être prêts à se conformer à cette loi ; il n’y a pas eu de malentendu entre nous », a-t-il assuré. Jarov admet cependant que les nouvelles régulations pourraient ne pas impacter les petits VPN, puisqu’il en existe une trop grande quantité en Russie pour que les autorités ne puissent les contrôler.
« Il y a des centaines de milliers de petits VPN et de logiciels artisanaux ; il n’est pas difficile de mettre au point un tel service, concède-t-il. La loi se focalise essentiellement sur les compagnies les plus populaires ».
La liste des sites bloqués sur le territoire de la Russie comprend principalement des casinos en ligne, des sites pornographiques ainsi que des services de streaming ne possédant pas de licence. Certains Russes s’inquiètent toutefois du potentiel blocage des plateformes politiques de l’opposition. Par exemple, par le passé, le site du leader de l’opposition, Alexeï Navalny, navalny.com, a déjà à plusieurs reprises été bloqué par Roskomnadzor.
Bloquer un site n’est pourtant pas une mince affaire. Par exemple en juin dernier, Roskomnadzor, service fédéral de surveillance des télécommunications et des médias, a bloqué accidentellement Google.ru, le plaçant sur liste noire pour approximativement trois heures. Un certain nombre de fournisseurs Internet ont alors tout naturellement restreint l’accès de leurs utilisateurs.
L’année dernière, Google avait également été bloqué suite à une décision de justice contre un bookmaker russe, qui avait lui-même été bloqué en raison d’un différend avec les autorités russes au sujet d’une taxe. Il avait en effet été déclaré que Google redirigeait de manière déloyale les utilisateurs vers la page web de ce bookmaker.
Jarov remarque néanmoins que la loi stipule « assez clairement » qu’elle ne s’applique pas aux services de VPN utilisés par les sociétés opérant en Russie. Les compagnies peuvent faire appel à des agences d’application de la loi et expliquer qu’un VPN est nécessaire pour leur propre fonctionnement technologique et n’est utilisé que par un nombre précis d’employés.