Les réalisations ont-elles été à la hauteur des attentes?
ReutersRBTH répond aux principales questions concernant les relations russo-américaines actuelles.
À ce jour, les deux présidents ne se sont entretenus par téléphone qu’une fois. Poutine et Trump ont parlé le 28 janvier. Selon les informations de Reuters, la conversation a duré 45 minutes. Lors de la conférence de presse du 16 février, Trump a déclaré que la discussion avait été « très agréable ».
Le Kremlin donne une lecture moins émotionnelle et affirme que la « conversation s’est déroulée sur un ton positif et pragmatique ». Les deux leaders ont pu aborder tous les problèmes mondiaux les plus urgents, de la situation en Ukraine jusqu’au programme balistique de la Corée du Nord. Ils ont également parlé de la « coordination réelle » des opérations américaines et russes visant à anéantir l’État islamique en Syrie.
Poutine et Trump ont convenu de charger leur personnel de définir une date et un lieu pour une rencontre en tête-à-tête.
Pour le moment, « rien de concret » concernant ce que les dirigeants ont qualifié de « rétablissement des liens commerciaux et économiques » dans leur conversation. Un but qui ne peut en aucun cas être atteint sans la levée des sanctions introduites par les États-Unis contre la Russie suite à la crise ukrainienne.
Seule chose réalisée à ce jour en matière de sanctions, le département du Trésor des États-Unis a levé l’interdiction imposée aux entreprises américaines d’entrer en contact avec le FSB (Service fédéral de sécurité, ndlr) pour être autorisés à exporter des produits technologiques en Russie. Selon les informations de la presse russe, les sanctions contre le FSB ont compliqué les exportations de produits électroniques en Russie – par mesure de sécurité, le Service contrôle les importations de tous les dispositifs de cryptage.
Decouvrez l'entretien avec Fedor Loukianov, rédacteur en chef Russie in Global Affaires magazine. Сliquez pour afficher des sous-titres en français :
Désormais, Trump et son entourage en parlent différemment. Lors de la campagne électorale, le candidat républicain à la présidence avait déclaré que le rattachement de la Crimée à la Russie était le résultat du choix des habitants de la Crimée. Par ailleurs, Trump avertissait alors le public américain que les tentatives de restituer la péninsule à l’Ukraine risquaient de déboucher sur une troisième guerre mondiale.
Il y a quelques jours, la Maison Blanche a changé de ton sur la Crimée. Son porte-parole Sean Spicer a déclaré que le président « attendait de la Russie une coopération dans la désescalade de la situation en Ukraine et la restitution de la Crimée ». Ensuite, Trump a publié ce tweet : « La Crimée a été prise par la Russie pendant qu’Obama était en poste. Obama a-t-il été trop mou avec la Russie ? ».
Lors de la campagne électorale, Trump avait remis en question le principe fondateur de l’organisation, exprimé dans l’article 5, sur la défense collective d’un des membres de l’Alliance en cas d’agression contre ce dernier. Il avait déclaré que l’attitude américaine vis-à-vis de cet engagement pourrait être révisée si les pays-membres n’augmentaient pas leur contribution au budget de l’alliance.
Cependant, lors de la réunion des ministres de la Défense des pays de l’Otan à Bruxelles, le nouveau patron du Pentagone James Mattis a déclaré, le 15 février, que l’Alliance demeurait un socle fondamental pour les États-Unis et pour toute la communauté transatlantique.
Comme dans les déclarations de Trump sur l’Otan, le général a accordé une place centrale, dans son discours, au besoin d’augmenter le budget de l’Alliance. Quant à la Russie, le patron du Pentagone s’est éloigné de la rhétorique conciliante à l’égard de Moscou, qui distinguait Trump pendant la campagne électorale, et déclaré que les États-Unis allaient adopter une « position de force » avec la Russie.
Malgré la discussion entre Poutine et Trump sur la nécessité de conjuguer leurs efforts dans la lutte contre les islamistes radicaux en Syrie, le nouveau patron du Pentagone a exclu toute coopération militaire avec la Russie.
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« Nous ne sommes actuellement pas en position de collaborer au niveau militaire, mais nos dirigeants politiques s’impliqueront et tenteront de trouver un terrain d’entente et un moyen d’avancer, pour que la Russie respecte son engagement et puisse revenir à une sorte de partenariat avec l’Otan », a déclaré Mattis à Bruxelles.
La Maison Blanche affirme que le conseiller de Trump à la sécurité nationale Michael Flynn a été limogé car il avait menti au vice-président sur le contenu de ses discussions avec l’ambassadeur de Russie à Washington. Récemment, les informations sur ces discussions ont été anonymement fuitées dans la presse. Flynn nie cependant cette information dans son communiqué sur sa démission. Dans son entretien, il affirme n’avoir jamais « dépassé les bornes ».
Lors d’une conférence de presse jeudi dernier, Trump a nié que la démission de Flynn ait pu être liée à des tentatives secrètes de trouver un accord avec Moscou.
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