Barack Obama.
ReutersLa Maison Blanche a annoncé une nouvelle série de mesures contre la Russie le 29 décembre. L’administration d’Obama a mis en application sa promesse de répondre à la supposée ingérence de la Russie dans le processus électoral américain lors de la campagne présidentielle.
La nouvelle liste noire comprend cinq services, dont Service fédéral de sécurité (services secrets) et la Direction général des renseignements de l’état-major russe, ainsi que six individus : des responsables des services secrets et deux hackers russes.
Oleg Demidov, consultant de PIR-Center explique à Kommersant : « La décision d’Obama crée un précédent d’utilisation d’un nouveau mécanisme de sanctions pour les États-Unis. Il s’agit du décret Sur la saisie des biens des personnes impliquées dans des activités illégales graves dans le cyberespace du 1er avril 2015. Le décret permet à l’administration américaine de sanctionner directement les compagnies et les individus impliqués dans les cyberattaques ».
« Il est possible que le nouveau locataire de la Maison Blanche suspende ou annule le décret. Cependant, les conséquences à long terme sont irréversibles : le mécanisme latent des sanctions liées aux cyberattaques est désormais un instrument actif de la politique extérieure des États-Unis », précise Oleg Demidov.
L’administration américaine ne s’est pas contentée d’élargir la liste noire. Elle a également déclaré persona non grata 35 diplomates russes dont l’activité « ne répond pas à leur statut diplomatique ou consulaire », souligne le Département d’État.
Les diplomates américains répondent : il s’agit d’une réponse à « l’ingérence de la Russie dans les élections américaines, mais aussi au harcèlement de diplomates américains à l’étranger, dont des cas ont été recensés au cours de ces quatre dernières années et ont connu une hausse considérable lors de ces 12 derniers mois ».« La décision en question fait clairement comprendre que ce comportement est inacceptable et aura des conséquences », indique le document publié par le Département d’État. Obama a, par ailleurs, souligné que les initiatives annoncées ne constituaient pas « une réponse exhaustive aux activités agressives de la Russie ». « Nous continuerons à prendre une série de mesure où et quand nous le jugerons nécessaire », a précisé Obama.
« À la veille de son départ, Obama a enfin pu exprimer le fond de sa pensée à l’égard de ses interlocuteurs sur la scène internationale, nous explique Fedor Loukianov, président du Conseil pour la politique étrangère et la défense. D’abord, il a pris la décision sans précédent de ne pas bloquer la résolution anti-israélienne au Conseil de sécurité de l’Onu. C’est le fruit de l’hostilité d’Obama à l’égard du premier ministre Benjamin Netanyahu. Aujourd’hui, nous assistons à une guerre diplomatique contre la Russie rappelant les années 1970 ».
Pour Loukianov, cette mesure sévère vise notamment à compliquer à la future administration la tâche consistant à rétablir les relations avec Moscou : « Trump devra partir d’un point encore plus bas que la veille. Car la Russie expulsera autant de diplomates et des sanctions de rétorsion seront également annoncées ».La réaction de Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, sur sa page Facebook a été vive : « Les gens qui ont occupé la Maison Blanche pendant huit ans ne sont pas une administration. C’est un groupe de ratés en politique extérieure, aigris et bornés. Aujourd’hui, Obama l’a reconnu officiellement ».
La première réaction du Kremlin a également été virulente. « Ces mesures, d’une nature si destructrice pour les relations bilatérales, sont décidées par une administration qui s’en va dans trois semaines. Cela s’apparente à l’expression d’une agression sans précédent », a indiqué aux journalistes le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov. Peskov a promis que l’introduction des nouvelles sanctions ne resterait pas sans réponse.
Le texte est publié en version abrégée. Le texte intégral en russe est disponible sur le site de Kommersant.
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