Les matériels militaires occidentaux avec lesquels l’Armée rouge combattit l’Allemagne nazie 

Olga Lander/Sputnik
Au début de la Grande Guerre patriotique, l’Armée rouge manquait cruellement de matériels de transport puissants et fiables. Ses alliés lui livrèrent, entre autres, des automobiles et des camions en grande quantité.

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Durant la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni, le Canada et les États-Unis fournirent à l’Union soviétique au titre de l’aide militaire des dizaines de milliers d’unités de matériels militaires : chars, véhicules blindés, chasseurs et bombardiers, navires, camions, automobiles et motocyclettes.

Les camions Studebaker et les automobiles Willys (Jeep) furent pour l’URSS une aide inestimable, dans la mesure où l’Armée rouge manquait cruellement de ce type de moyens de transport.

S’ils ne furent pas ceux qui contribuèrent le plus à la force de frappe de l’Armée rouge, les matériels militaires occidentaux l’aidèrent incontestablement à vaincre la Wehrmacht sur le front de l’Est.

Chars

Sur toute la durée du conflit, les alliés occidentaux de l’Union soviétique lui fournirent plus de dix mille chars : des Mathilde, Cromwell, Tetrarch, Churchill, Valentine britanniques, des Sherman, des Stuart et des Lee américains. Ils furent engagés dans les batailles de Moscou, Stalingrad, Koursk et Berlin.

Les soldats de l’Armée rouge jugèrent à sa juste valeur le haut niveau de confort des chars occidentaux, supérieur à celui des chars de fabrication soviétique. Certains modèles manquaient toutefois de fiabilité et n’étaient pas nécessairement adaptés aux conditions dans lesquelles combattait l’armée soviétique.

Char soviétique Valentine

Les soldats soviétiques de char apprécièrent particulièrement les chars bas  britanniques Valentine et les chars élevés américains Sherman, qui étaient non seulement efficaces dans les combats, mais aussi confortables. Les chars de ces deux modèles constituèrent la grande majorité de ceux qui furent livrés à l’Union soviétique.

Chars soviétiques Sherman

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Chasseurs

Durant la Grande Guerre patriotique, les États-Unis et le Royaume-Uni fournirent près de quatorze mille chasseurs à l’Union soviétique. Malheureusement, beaucoup de ces appareils étaient obsolètes et, de ce fait, ne purent lutter à armes égales avec les Messerschmitt allemands de dernière génération.

Un aviateur soviétique près de son Hurricane en 1942

Ainsi, les huit mitrailleuses du Hurricane britannique furent tellement inefficaces que des soldats de la Wehrmacht envoyèrent à leurs ennemis un message au contenu très caustique. Ils les priaient de « ne pas rayer la peinture des ailes des avions allemands ».  Ces mitrailleuses furent remplacées par des armes soviétiques.

Un chasseur Airacobra en URSS

En revanche, le chasseur Airacobra  américain donna satisfaction aux pilotes soviétiques. Grigori Retchkalov (v.1919-1990) et Alexandre Pokrychkine (1913-1985), deux as des forces aériennes de l’Armée rouge, remportèrent de nombreuses victoires à bord de ces appareils.

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Bombardiers

Bombardiers soviétiques A-20

L’Union soviétique reçut de ses alliés occidentaux près de trois mille sept cents bombardiers. L’écrasante majorité de ces avions étaient américains. Le Royaume-Uni en fournit seulement une vingtaine.

Les pilotes soviétiques apprécièrent grandement les qualités des bombardiers américains A-20 et B-25 : ils étaient confortables, manœuvrables et efficaces. Ils firent la démonstration de leurs qualités sur la ligne de front soviétique, dans l’aviation navale, ainsi que dans l’aviation à long rayon d’action.

Avions RAF Hp.52 Hampden et Hereford

Les bombardiers britanniques Hampden étaient, quant à eux, de véritables « cercueils volants, selon l’expression du pilote Alexeï Goussev. Voler sur eux faisait peur, les approcher même faisait peur ... »

Véhicules blindés

Véhicule blindé de transport de troupes soviétique M3A1 Scout

Durant la guerre contre l’Allemagne nazie, l’Armée rouge n’avait pas à sa disposition de véhicules blindés de fabrication soviétique pour la bonne raison qu’on n’en avait presque pas mis au point en Union soviétique. Les alliés pallièrent donc utilement ce déficit.

Les États-Unis et le Royaume-Uni livrèrent à l’URSS plus de six mille véhicules blindés. Les véhicules semi-chenillés M2, M5 et M9 étaient surtout utilisés pour remorquer des armes d’artillerie. Les Universal britanniques et les M3A1 Scout américains étaient engagés dans des opérations de reconnaissance, de prise de contrôle des points de passage et de poursuite des troupes allemandes battant en retraite.

Véhicule blindé Universal

Fiables, fonctionnels et bien armés, les Scout étaient à n’en pas douter les véhicules blindés les plus appréciés dans l’Armée Rouge. Ce qui explique pourquoi c’étaient eux qui protégeaient les automobiles des commandants de haut rang.

Navires

Torpilleur Vosper

Les alliés de l’Union soviétique lui fournirent plus de cinq cents navires : grands et petits chasseurs de sous-marins, dragueurs de mines, embarcations de débarquement, patrouilleurs, vedettes-torpilleurs, remorqueurs, tankers et cargos. Ils jouèrent un rôle capital dans les opérations contre les Allemands en mer Baltique, du Nord et Noire, ainsi que contre les Japonais dans le Pacifique.

Après que l’industrie navale soviétique en Ukraine a été perdue, les livraisons de matériels occidentaux furent une aide irremplaçable pour la marine soviétique. Par ailleurs, la plupart des navires britanniques et américains étaient très performants et équipés de matériels dont les ingénieurs soviétiques n’avaient pas mis au point d’équivalents.

Les torpilleurs Elko en route vers l'Union soviétique

Certains des navires fournis par les Occidentaux ne suscitèrent pas l’enthousiasme du commandement soviétique. Ainsi, lors d’une conversation avec un représentant des chantiers navals de la Higgins Industries au sujet des vedettes-torpilleurs américains, l’ingénieur et contre-amiral Alexandre Iakimov (1904-1971), les jugea de la manière suivante : « Voici l’avis des personnels servant sur les vedettes-torpilleurs qui nous ont été livrés. Vosper : moyen ; Higgins : bien : Elko : très bien ».

Camions et automobiles

Canon à roquettes BM-13N sur camion Studebaker US6

Au début de la Grande Guerre patriotique, l’Armée rouge manquait cruellement d’automobiles. Celles qu’elles avaient à sa disposition ne se distinguaient pas par le niveau élevé de leurs caractéristiques techniques.

Ses alliés livrèrent à l’URSS près de quatre cents mille camions, remorqueurs, véhicules d’évacuation et véhicules terrestres militaires et véhicules amphibies. Ils étaient appréciés pour leur fiabilité, leur confort, leur manœuvrabilité, la puissance de leurs moteurs et leur excellente capacité de franchissement.

Véhicule militaire Willys

Les Studebaker, dont les États-Unis fournirent près de deux cents mille unités, furent très appréciés dans les rangs de l’Armée rouge. « Les ZIG étaient à deux essieux seulement. Quand la route était mauvaise, ils calaient. Les Studebaker étaient, eux, des tout-terrain à quatre roues motrices. Et ils étaient plus manœuvrables [que les ZIG – ndrl] », se souvenait Pavel Gouriévitch, lieutenant d’un groupe de mortiers.

Les soldats soviétiques aimaient aussi utiliser les Willys (Jeep). Elles étaient rapides (105 km/h), manœuvrables, de petite taille ce qui permettait de rester cachés plus facilement. Les officiers et les membres des unités de reconnaissance les appréciaient particulièrement.

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Motocyclettes

Harley-Davidson de l'Armée rouge

Au début de la guerre, l’Armée rouge manquait aussi de motocyclettes. Mettre en place de lignes de production dans les conditions de l’évacuation des usines en Sibérie s’avéra impossible.

Le Royaume-Uni et les USA fournirent à leur allié des motocyclettes, dont le meilleur modèle fut la Harley-Davidson WLA-42. L’Union soviétique en reçut vingt et un mille unités, ce qui en fit le modèle le plus utilisé dans l’Armée rouge.

La WLA-42 était fiable, confortable, avait une charge utile élevée, un moteur puissant qui pouvait être alimenté avec de l’essence de mauvaise qualité et une longue durée de service. Elle roulait mal hors route. Mais, sur route, elle atteignait les 110 km/h.

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