Les cinq cosaques les plus illustres de l’histoire de la Russie

Russia Beyond (Pavel Balabanov/Sputnik ; Musée Russe ; Collection royale)
Ermak a offert la Sibérie à la Russie, Emelian Pougatchev a déclenché un soulèvement à grande échelle contre le gouvernement du tsar et Vassili Sourikov est devenu l’un des plus grands peintres russes.

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Les cosaques se sont illustrés dans l’histoire de la Russie non seulement en tant que défenseurs des frontières de l’État, courageux guerriers et explorateurs intrépides, mais aussi en raison de leur penchant pour la rébellion.

Cependant, la guerre n’était pas la priorité de tous les cosaques. Certains ont laissé une empreinte notable sur la culture russe.

Ermak

« Il était d’apparence noble, digne, de taille moyenne, puissant, large d’épaules ; il avait un visage plat mais agréable, une barbe noire, des cheveux bruns et bouclés, des yeux brillants et vifs, miroir d’une âme passionnée et forte ainsi que d’un esprit pénétrant » : c’est ainsi que l’historien russe Nikolaï Karamzine a décrit l’ataman (chef) cosaque Ermak Timofeïevitch.

En 1581, Ermak, à la tête d’une importante armée cosaque, entreprit une campagne contre le khanat de Sibérie - l’un des fragments restants de l’immense puissance mongole disparue. La campagne militaire était soutenue par les riches marchands Stroganov, dont les possessions dans l’Oural étaient régulièrement la cible des Tatars.

En novembre 1582, les cosaques ont pris la capitale du khanat, Kachlyk (près de la ville moderne de Tobolsk), forçant le khan Koutchoum à fuir dans la steppe. Les princes ostyaks, vogouls et autres se tournèrent immédiatement vers Ermak pour faire allégeance au tsar russe.

Ermak n’est pas parvenu à écraser complètement Koutchoum et a été tué en 1585 dans une embuscade tendue par son ennemi. Cependant, la route de la Sibérie était ouverte pour l’État russe ; dans le sillage les cosaques, de nombreux contingents militaires dirigés par les commandants de l’armée du tsar ont poursuivi son œuvre.

Stépan Razine

En 1667, le cosaque du Don Stepan (Stenka) Razine a rassemblé des amateurs d’argent facile et a commencé à dépouiller les marchands de la Volga. Il s’est par la suite embarqué en mer Caspienne avec trente navires et a ravagé la côte perse, vainquant dans la foulée la flotte du chah.

En 1670, l’ataman, devenu extrêmement populaire, a lancé une véritable guerre contre le gouvernement tsariste. Razine a été rejoint non seulement par des cosaques, mais aussi par des paysans qui fuyaient vers le Don l’oppression des propriétaires terriens, et même des Streltsy déserteurs. Son armée comptait plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Les rebelles ont pris, incendié et mis à sac des villes et exécuté en masse les boyards, les fonctionnaires et officiers tsaristes. À ceux qui le rejoignaient, Razine disait : « Désormais, vengez-vous des tyrans, qui jusqu’à présent vous ont tenus dans une captivité plus cruelle que les Turcs ou les païens. Je suis venu vous apporter à tous liberté et délivrance ; vous serez mes frères et mes enfants ».

Razine est parvenu à prendre Astrakhan, Tsaritsyne (actuelle Volgograd), Samara et Saratov, mais a finalement été vaincu et capturé. Le 16 juin 1671, il a été écartelé en public ; ses entrailles ont été jetées aux chiens et des parties de son corps ont été plantées sur des lances et exposées au public, pour dissuader les plus téméraires de songer à répéter son exploit.

Emelian Pougatchev

Le soulèvement de 1773-1775, qui était dirigé par un autre cosaque du Don, Emelian Pougatchev, a eu une résonance encore plus importante. Pougatchev est né dans le village de Zimovyskaïa (aujourd’hui - Pougatchevskaïa), d’où, selon certaines sources, était également originaire Razine.

Pougatchev affirmait être le souverain Pierre III qui aurait « survécu par miracle ». En juillet 1762, le monarque avait été renversé par sa femme, la future impératrice Catherine II. Peu de temps après ces événements, il est mort dans des circonstances mystérieuses.

L’imposteur a été soutenu par les cosaques de l’Oural, rejoints par différents mécontents : paysans, travailleurs des usines de l’Oural, ainsi que des Kalmouks, des Tatars, des Bachkirs, des Tchouvaches et d’autres. Jusqu’à 100 000 personnes ont été impliquées dans le soulèvement, bien que l’armée principale de Pougatchev ne comptât pas plus de 40 000 hommes.

Les rebelles proclamaient vouloir « venir à bout de ceux qui dévoient l’Empire et ruinent les paysans » et mettre sur le trône un « bon tsar » Ils ont pris de nombreuses forteresses et petites villes, où ils ont organisé des procès expéditifs contre les officiers et les fonctionnaires du gouvernement. À un moment donné, Pougatchev a même réussi à prendre la grande ville de Kazan (à l’exception de son kremlin).

En septembre 1774, les troupes rebelles ont été vaincues dans une bataille près de Tcherny Iar. Le « tsar des moujiks » s’est enfui, mais a finalement été livré aux troupes gouvernementales. Le 21 janvier 1775, Emelian Pougatchev a été exécuté sur la place Bolotnaïa à Moscou.

Matveï Platov

Fils d’un colonel cosaque, Matveï Platov a commencé à commander un régiment à l’âge de dix-huit ans. Il n’en avait pas cinquante lorsqu’il fut nommé chef (ataman) de toute l’armée des cosaques du Don.

Durant la guerre patriotique de 1812 contre Napoléon, Platov, à la tête des régiments cosaques, a couvert la retraite des armées russes, infligeant des coups douloureux aux Français. Lors de la bataille de Borodino, son détachement a effectué un raid éclair derrière les lignes ennemies, semant la confusion chez l’ennemi.

Les cosaques de Platov ont poursuivi sans relâche les restes de la Grande Armée lors de sa retraite de Russie et ont brillé lors de la campagne militaire russe en Europe en 1813-1814. « Les services que vous avez rendus à la Patrie n’ont pas d’analogues ; vous avez prouvé à toute l’Europe la puissance et la force des habitants du bienheureux Don... », a écrit le commandant en chef de l’armée russe Mikhaïl Koutouzov. 

Dans l’Empire russe, en Grande-Bretagne, en URSS et dans la Russie moderne, dix-sept navires ont porté le nom du célèbre commandant. De plus, une goélette anglaise porte le nom de la fille du chef, Maria.

Vassili Sourikov

Cependant, tous les cosaques ne se sont pas distingués dans le domaine militaire. Le peintre Vassili Sourikov a pour sa part apporté une énorme contribution à la culture russe.

Né en Sibérie, à Krasnoïarsk, Sourikov descendait d’une famille de cosaques du Don. « Nous sommes tous cosaques dans la famille. Jusqu’en 1825, c’étaient de simples cosaques, puis ils sont devenus officiers... Et mon grand-père Alexandre Stepanovitch était chef de régiment », a-t-il expliqué

Sourikov est devenu célèbre pour ses peintures historiques de grande envergure : Le Matin de l’exécution de Streltsy, La Boyarine Morozova, La Traversée des Alpes de Souvorov et d’autres.

Le thème des cosaques était également présent dans le travail de l’artiste. Au cours de ses voyages dans le Don, il a réalisé des croquis de cosaques locaux, et Conquête de la Sibérie par Ermak et Stepane Razine font partie de ses tableaux les plus célèbres.

Dans cette autre publication, découvrez comment les cosaques russes sont devenus la hantise des troupes de Napoléon en 1812.

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