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Les besoins de la cour impériale de Russie étaient satisfaits par toute une armée de marchands et d’entreprises manufacturières privées. Recevant des commandes en plus haut lieu, ils produisaient et fournissaient une grande variété d’articles de luxe et du quotidien à l’empereur et aux membres de sa famille : confiseries, bijoux, nourriture et alcool, meubles et autres.
À partir de la première moitié du XIXe siècle, ceux qui collaboraient régulièrement et accomplissaient parfaitement leur travail ont commencé à recevoir le titre de « Fournisseur de la Cour de Sa Majesté Impériale ». Ce titre était très prestigieux : le commerçant pouvait apposer les armoiries russes sur ses logos et ses publicités. De plus, une telle distinction était incroyablement rentable, car les Romanov n’économisaient pas sur leur train de vie. Il était cependant possible de perdre ce titre, notamment en cas de changement de propriétaire de l’entreprise, ou si les livraisons étaient irrégulières.
Il y avait plusieurs dizaines de fournisseurs officiels. Parmi eux figuraient des commerçants et des entreprises étrangers - pneus Michelin, montres Tissot et Breguet, voitures allemandes DMG…
Découvrez les produits que ces fournisseurs ont proposé pendant de nombreuses années à la cour de Russie.
L'œuf Palais Alexandre / L'œuf Palais Alexandre 300e anniversaire des Romanov
shakko (CC BY-SA 3.0)Le nom de Fabergé est connu dans le monde entier. Pendant plus de 30 ans, le joaillier a créé les fameux œufs de Pâques, qu’Alexandre III puis Nicolas II offraient à leurs épouses.
Don de l'empereur Nicolas II à l'impératrice Alexandra Feodorovna pour Pâques 1906
Sinelshchikov (CC BY-SA 4.0)En outre, la société Fabergé fabriquait un vaste éventail de précieux accessoires pour la famille impériale : cendriers, étuis à cigarettes, vases, montures d’icônes, coupes, boîtes et autres objets distingués.
L’histoire de ce joaillier est unique. C’était un paysan serf auprès de princes, qui ont décelé son talent et l’ont envoyé étudier la joaillerie. Les affaires d’Ovtchinnikov se portaient si bien qu’il a pu acheter sa liberté et ouvrir une usine.
Ses produits en émail - services, salières, vases… - étaient du goût du futur empereur Alexandre III. En conséquence, l’entreprise d’Ovtchinnikov a fourni la cour pendant plus de 40 ans.
>>> Pavel Ovtchinnikov, un serf devenu bijoutier de la cour impériale
De 1899 jusqu’à la révolution de 1917, la maison de commerce de Pavel Buhre l’une des rares entreprises à fournir des montres aux têtes couronnées de Russie.
Pendant cette période, la maison horlogère a produit plusieurs milliers de montres sur commande de la cour - montres de poche, horloges murales, montres de voyage et autres.
« L’usine et partenariat commercial d’Abrikossov et fils » était l’un des principaux producteurs de chocolat du pays. Abrikossov a été le premier en Russie à recouvrir les fruits secs d’un glaçage au chocolat ; auparavant, de tels délices n’étaient qu’importés de l’étranger. Il produisait également du caramel, des biscuits et diverses friandises.
Le magnat de la confiserie possédait une usine et plusieurs magasins à Moscou. En 1899, il a obtenu le titre de fournisseur de la cour. Après la révolution, l’usine Abrikossov a été nationalisée et rebaptisée confiserie Babaïevski. L’entreprise est toujours en activité.
>>> Découvrez notre projet spécial consacré à la Société A. Abrikossov
Au milieu du XIXe siècle, le confiseur allemand Theodor von Einem a ouvert sa propre usine à Moscou. On y fabriquait du sucre en morceaux, des caramels, des chocolats, des biscuits et d’autres produits de confiserie. Ses friandises étaient appréciées par les dames de la famille impériale, à qui il livrait ses marchandises.
Malgré son succès et les médailles obtenues lors d’expositions internationales, la société Einem n’a reçu le titre officiel de fournisseur de la cour qu’en 1913, après la mort de son créateur. Nationalisée après la révolution, l’usine fonctionne toujours sous le nom d’Octobre rouge.
>>> Du chocolat aux autos: ces Allemands qui fournissaient la cour impériale russe
Emballages de chocolats produits par la maison de commerce A. Siou et Cie.
Domaine publicLe Français Adolphe Siou s’est d’abord essayé à la fabrication de parfums. Toutefois, il est devenu célèbre en tant que propriétaire d’une usine de confiserie. Les magasins de la maison de commerce A. Siou et Cie., ouverte par Adolphe, puis ceux de la compagnie de ses fils, Siou fils et Cie, étaient présents dans tout l’Empire russe. L’assortiment était immense : biscuits, cacao, caramel, marmelade, gaufres, pain d’épices et bien plus encore. En 1913, à l’occasion du 300e anniversaire de la dynastie Romanov, l’entreprise a lancé son produit le plus célèbre - les biscuits Ioubileïny (Jubilée), et reçu le titre de fournisseur de la cour impériale.
À l’époque soviétique, l’usine a été rebaptisée « Bolchevique » et a continué à produire des biscuits, qui sont devenus une marque. Ces biscuits existent encore aujourd’hui - de nombreux enfants en Russie en raffolent.
Le parfumeur français Alphonse Rallet a ouvert son entreprise à Moscou en 1843. Il produisait du parfum, de la poudre, du rouge à lèvres, du savon et, 12 ans plus tard, il est devenu fournisseur de la cour impériale, un titre confirmé à plusieurs reprises. De ce fait, sur le flacon du parfum « A. Rallet et Co » figurait l’aigle à deux têtes de l’Empire russe.
À propos, le parfumeur de cette société, Ernest Beaux, a ensuite créé le célèbre Chanel N°5 pour Coco Chanel. Vraisemblablement, la senteur qui a servi de base était le Bouquet de Catherine, qu’il avait créé pour le tricentenaire de la maison Romanov.
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Publicité, 1893
Domaine publicLa marque de vodka russe Smirnoff est connue dans le monde entier ; elle a été inventée en exil par Vladimir Smirnov, le fils de Piotr Smirnov, le « roi de la vodka » de Russie. L’usine de ce dernier produisait de la vodka, des vins et des liqueurs. En outre, Smirnov s’occupait du commerce de vins importés.
À partir de 1886, il devient fournisseur de la cour impériale. Il possédait pratiquement un monopole sur la fourniture de vin de Cahors aux églises et monastères orthodoxes de Russie (ce vin était utilisé comme vin de messe, ndlr).
Les Elisseïev étaient une dynastie de marchands. Au début du XIXe siècle, ils possédaient plusieurs magasins à Saint-Pétersbourg et commercialisaient des produits importés - vin, café, thé, riz, fromage et autres. En 1857, les fils du fondateur ont créé la maison de commerce frères Elisseïev. Ils achetaient du vin à l’étranger, puis le faisaient fermenter et le mettaient en bouteille en Russie.
Сaves de vins russes et étrangers au magasin Elisseïev, 1913
Karl Fischer/Domaine publicIls possédaient sur l’île Vassilievski à Saint-Pétersbourg une cave à vin qui était considérée comme l’une des meilleures d’Europe. Les vins fermentés par les Elisseïev ont reçu des prix internationaux, et en 1874 ils sont devenus fournisseurs de la cour.
Étiquette du vin de Lev Golitsyne
Domaine publicLe prince Golitsyne a été un pionnier de la production de vins pétillants en Russie. L’un de ses produits a même été remarqué par les Français lors de l’Exposition universelle de Paris en 1889. En Crimée et sur la côte de la mer Noire, Golitsyne a créé toute une industrie viticole : il a planté plusieurs variétés de raisin et construit une cave souterraine dotée d’un système de tunnels. Son vin pétillant a été servi lors du couronnement de Nicolas II en 1896 – on l’appelle désormais Koronatsionnoïe (« vin de Couronnement »).
Cave à vin de Lev Golitsyne
Domaine publicIl a ensuite reçu le titre de fournisseur de la cour impériale. Aujourd’hui, du vin mousseux est produit selon sa recette ancienne sous la marque Lev Golitsyne, en mémoire du « père » des vignerons russes.
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