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1. Denchtchik (serviteur d’un officier)
Dans l'armée impériale russe, un denchtchik était un homme d'armes qui était affecté à un officier en tant que serviteur personnel (dérivé du mot russe день, « jour », signifiant serviteur au quotidien). Les denchtchiks recevaient un salaire officiel versé par l'armée. Habituellement, les denchtchiks étaient embauchés parmi les soldats. Ils étaient responsables de l’uniforme de l’officier, de ses armes et effets personnels, de son cheval, etc. Le denchtchik exécutait les ordres de l’officier, le protégeait et, surtout, lui tenait compagnie pendant les épreuves de la guerre.
Les officiers, colonels et généraux de haut rang pouvaient même avoir des denchtchiks issus de la noblesse, et ces derniers pouvaient être promus au rang de caporal ou sergent. Cependant, le poste a été supprimé dans l'armée impériale russe à partir de 1881.
2. Raïochnik (opérateur de « cinéma » portable)
Aucun mot français n'existe pour désigner ce métier russe très particulier. Un « raïok » (раёк, « un petit paradis ») était un genre de cinéma portable - une grosse boîte en bois avec des lentilles grossissantes à l'avant et un rouleau de papier attaché à des cylindres à l'arrière. Le « raïochnik » (un opérateur du raïok) tournait la poignée, faisant « défiler » les images, et racontait des blagues rimées liées à ce que les spectateurs voyaient. En fonction du public, un raïochnik pourrait installer différents cylindres avec des images de différents types.
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Les premiers raïoks racontaient généralement des histoires liées à la Bible comme l'expulsion d'Adam et Eve du jardin d'Eden, d'où son nom. Plus tard, différents sujets sont apparus. Un contenu « mignon » était destiné aux enfants, tandis que des images de batailles et de pays étrangers étaient disponibles pour les adultes, qui pouvaient même visionner des images obscènes ou pornographiques.
Le raïok était destiné aux gens du peuple et était populaire dans les foires russes et lors des fêtes nationales. L'engin, ainsi que les raïochniks, sont devenus obsolètes vers la fin du XIXe siècle, avec l'alphabétisation croissante de la population et le développement de la photographie.
3. Bourlak (haleur de barge)
Les « bourlaks » étaient des hommes qui tiraient des barges et d’autres navires sur les rivières de l’Empire russe aux XVIIe et XXe siècles. Les bourlak se rassemblaient en « artels » - des groupes de travail de 10 à 100 hommes qui avaient leur hiérarchie, leurs règles et leurs techniques. Ils tiraient les navires à l’aide de cordes en chanvre attachées au navire ; la corde était reliée à des ceintures de cuir qui étaient enroulées autour de la poitrine et des épaules du bourlak.
Pourquoi ne pas utiliser des chevaux à cette fin ? Parce qu'à cette époque, très peu de rivages étaient bordés de routes qui permettaient de faire circuler efficacement des chevaux. Parfois, une barge pouvait être tirée par jusqu'à 300 bourlaks !
Les fleuves étaient le principal moyen de transport de marchandises dans la Russie impériale ; quand les chemins de fer (et les bateaux à moteur à vapeur) sont apparus au milieu du XIXe siècle, le métier de bourlak a décliné et a finalement disparu.
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4. Marchand d'eau
Dans les villages russes, l'eau potable était accessible à tous à partir des puits. Dans les villes, la situation était plus compliquée. La première canalisation d'eau n'est apparue à Moscou qu'à la fin du XVIIIe siècle, tandis que l'eau du robinet dans les appartements des villes n'est devenue largement disponible qu'au début du XXe siècle. Jusque-là, les habitants des villes russes devaient acheter de l’eau à des « marchands d’eau », qui conduisaient des voitures à deux chevaux avec des réservoirs : des réservoirs verts avec de l’eau de rivière (pour le lavage du linge, etc.) et des réservoirs blancs avec de l’eau potable. De plus, les porteurs d’eau à pied transportaient des barils plus petits et se rendaient dans les endroits que les voitures ne pouvaient pas atteindre, transportant de l’eau sur des traîneaux en hiver ou des charriots tirés à la main en été.
5. Ofenia (marchand ambulant)
Les « ofenias » étaient des vendeurs ambulants avant l’apparition des chemins de fer en Russie. Mais ce n'étaient pas des marchands ambulants qui sillonnaient les villes en vendant livres, bonbons, nourriture et autres petits articles. Être ofenia était une occupation russe unique, et presque tous étaient concentrés dans plusieurs villages des régions de Vladimir et Nijni Novgorod.
Les ofenias voyageaient à pied dans toutes les régions du pays, y compris les plus reculées. Leurs principaux produits étaient des livres et des icônes. Beaucoup de ces icônes étaient des icônes de Vieux croyants, interdites par l'État et qu’il était illégal de produire. Les ofenias contactaient des peintres d'icônes clandestins qui produisaient de telles icônes et les transportaient secrètement dans des villages reculés de Vieux croyants, où ils pouvaient les vendre à des prix très élevés, car cela constituait une infraction pénale.
Les ofenias étaient parfois membres de la pègre. Ils ont créé une « langue ofenia » spéciale non écrite, une version déformée et argotique du russe utilisée pour communiquer entre eux en présence de personnes « non ofenia », et masquer le sujet de la conversation. Fait incroyable, ce langage est encore utilisé par certains Russes, car il est devenu la base de l'argot criminel russe contemporain, entremêlé avec de l'argot russe quotidien. Beaucoup de Russes d’aujourd’hui ne savent même pas qu’ils utilisent souvent la langue ofenia !
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