En images: à quoi ressemblait la vie dans l’Asie centrale soviétique?

Histoire
ALEXANDRA GOUZEVA
Il y avait 16 républiques en Union soviétique, chacune d'entre elles possédant une saveur singulière, mais toutes bâtissant ensemble une seule et même nation communiste. De quoi cela avait-il l’air? Examinons aujourd’hui le cas des cinq républiques asiatiques: le Kazakhstan, le Kirghizstan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan et le Tadjikistan, au travers de photographies d’archives.

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Enfants

L'une des principales tâches de l'URSS était l'élimination de l'analphabétisme et de nouvelles écoles sont alors sorties de terre dans toute l'Union, y compris pour les adultes. L’on y enseignait tant le russe que les langues minoritaires. Les enfants apprenaient à aimer le Parti et Lénine dès leur plus jeune âge et de nombreux pionniers (l’équivalent soviétique des scouts) d'Asie centrale avaient non seulement l’opportunité de visiter la capitale de leur république respective, mais aussi Moscou.

Kolkhoziens

La collectivisation, c'est-à-dire l'unification des fermes paysannes individuelles en fermes collectives, n’a pas épargné les républiques asiatiques. L’on a alors assisté à des flux de populations de toute l’Union vers le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan et le Tadjikistan. Ces citoyens ont ainsi conquis les terres vierges et développé l'agriculture.

Travailleurs

L'industrialisation de l'Asie centrale battait également son plein. Des chemins de fer, des usines, des centrales hydroélectriques et des canaux ont été construits ici. D'ailleurs, les travailleurs locaux les plus efficaces – ceux que l’on appelait les stakhanovistes – étaient continuellement encouragés depuis Moscou, puisque leur étaient accordés des prix et l’on écrivait à leur sujet dans les journaux et les magazines de toute l'Union.

Coloris national

Les autorités de Moscou soutenaient le développement de l'artisanat local et appréciait la production de produits « exotiques ». Grâce aux républiques de l'Union, les habitants de la partie centrale de l'URSS pouvaient ainsi acheter des tapis, qu'ils aimaient accrocher au mur, et déguster de délicieux fruits. De leur côté, les Centrasiatiques pouvaient utiliser les inventions des concepteurs de la capitale – et par exemple écouter la radio même dans les steppes.

Architecture

Bien qu'il était impossible pour la plupart des citoyens soviétiques de voyager à l'étranger, beaucoup pouvaient parcourir les républiques de l'Union : les Moscovites pouvaient par exemple découvrir Alma-Ata ou Tachkent dans le cadre de circuits spéciaux. De nombreuses villes d'Asie centrale ont conservé leurs bâtiments historiques, mais de nouvelles villes ont alors été construites dans le style du modernisme ou du constructivisme soviétique.

Propagande

De nombreux toponymes d'Asie centrale ont été remplacés par des noms soviétiques. Ainsi, la ville kazakhe d'Akmolinsk (hier Astana et aujourd'hui Nour-Soultan) est par exemple devenue Tselinograd à l'époque soviétique. La capitale du Tadjikistan, Douchanbé, portait quant à elle le nom de Stalinabad. Dans chaque grande ville, se dressait systématiquement un monument à Lénine et de nombreux bâtiments étaient décorés de mosaïques de propagande dans le style soviétique. Les rues étaient également baptisées « rue de la Révolution », « rue Gorki », « rue de la Paix », comme dans de nombreuses autres villes d'URSS.

Vie quotidienne

L'Asie soviétique était majoritairement musulmane. Comme dans toute l'URSS, y a été menée une politique de suppression de la religion et de propagande de l'athéisme. Les mosquées étaient fermées, voire détruites. Cependant, le système religieux n'a pas été complètement anéanti, et l’on y trouvait des structures musulmanes officielles, qui étaient entièrement contrôlées par l'État. La prière n'était pas interdite, mais par exemple, les travailleurs étaient officiellement libérés du Ramadan. La collecte de fonds pour les pauvres était quant à elle totalement interdite – après tout, dans l'État soviétique, cela n'était prétendument pas nécessaire.

Il y avait de nombreux points de peuplement spéciaux pour les déportés en République soviétique kazakhe. C'est là-bas que les Allemands de la Volga et les Tatars de Crimée ont été réinstallés. En outre, on comptait plusieurs camps du Goulag au Kazakhstan, dont le plus célèbre était le Camp pour épouses de traîtres à la patrie d’Akmola, où les femmes étaient envoyées uniquement parce que leurs maris étaient condamnés comme « ennemis du peuple ».

C’est dans les steppes du Kazakhstan que le premier cosmodrome soviétique, Baïkonour, – que la Russie loue et utilise encore aujourd'hui – est apparu. C'est d'ici que Iouri Gagarine, Valentina Terechkova et Alexeï Leonov ont effectué leurs premiers vols dans l’espace.

Dans cet autre article, nous vous expliquons ce que les touristes étrangers étaient autorisés à voir en URSS.