Les monuments à la gloire de Joseph Staline, de la prolifération à la disparition

Si son visage n’est aujourd’hui que peu visible dans les rues de Russie, il était autrefois omniprésent. Russia Beyond vous propose de revivre la destinée des monuments à la gloire de celui qui a été l’un des dirigeants les plus controversés de l’histoire.

Dans les années 1930, les monuments à Staline étaient une partie intégrante de toute ville ou village soviétique. Des milliers ont été érigés à travers le pays et s’y sont dressés dans les gares, parcs et places. Néanmoins, lors du 20ème Congrès du Parti communiste, en 1956, le culte de Staline a été rejeté et le processus de déstalinisation a débuté. Ainsi, en l’espace de quelques années seulement, la plupart de ces monuments ont été détruits et effacés des mémoires.

Staline était souvent représenté aux côtés de Lénine. De nombreuses copies ont été faites du monument Lénine et Staline à Gorki (ancien nom de l’actuelle ville de Nijni Novgorod), présentant les deux leaders communistes assis et discutant sur un banc. Le Petit père des peuples appréciait d’ailleurs tout particulièrement ce monument.

Lorsque la déstalinisation a commencé, la statue de Staline a été retirée du monument « Lénine et Staline à Gorki ». Mais le résultat paraissait étrange : Lénine assis seul dans une pose ridicule et s’adonnant à un monologue. Il a donc été décidé d’enlever également Lénine.

Le monument à Staline le plus populaire et le plus copié était situé sur les berges du canal de Moscou, reliant la Moskova à la Volga. Il est devenu le modèle de beaucoup d’autres statues érigées à travers la nation.

Le monument à la gloire de ce personnage historique se dressant au parc VDNKh, dans la capitale, faisait régulièrement son apparition dans les films soviétiques. Suite à la déstalinisation, il a cependant été supprimé de certains d’entre eux.

Durant la Seconde Guerre mondiale, presque tous les monuments à Staline situés dans les territoires occupés par les nazis ont été détruits par ces derniers. Ils ont toutefois été restaurés suite à la victoire.

Le culte de Staline a atteint son apogée juste après ce conflit majeur. La majorité des monuments au Grand Guide des peuples ont été érigés à cette époque.

En dehors de Lénine, Staline était fréquemment représenté accompagné de l’écrivain soviétique Maxime Gorki ou du maréchal Kliment Vorochilov.

Le plus grand monument à la gloire de Staline était situé à Stalingrad (l’actuelle Volgograd), et dominait, de ses 24 mètres de haut, l’entrée du canal Volga-Don. Démantelé en 1962, il a été remplacé par une statue de 27 mètres en honneur à Lénine, aujourd’hui l’un des plus hauts monuments au monde.

En dehors de l’URSS, d’imposants monuments (mais aussi des petits) à la mémoire de Staline ont été érigés en Allemagne, Hongrie, Tchécoslovaquie, Chine et États-Unis.

Le plus grand monument à Staline en dehors de l’Union soviétique se trouvait ainsi à Prague. Haut de 15,5 mètres et long de 22, il était d’ailleurs la plus imposante statue d’Europe. Il n’est cependant resté en place que sept ans, avant d’être détruit aux explosifs en 1962.

De nos jours, il ne reste plus de grands monuments célébrant la mémoire de Staline. Néanmoins, de petites statues et des bustes ont été retrouvés et restaurés par des enthousiastes locaux. Ils font à présent principalement partie de collections privées ou de musées.

Dans cet autre article, découvrez pourquoi les Soviétiques ne voyaient pas en Staline un tyran.

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