Le siège de la forteresse suédoise de Nöteborg (l’ancienne forteresse russe connue sous le nom d’Orechek), située à la source de la Neva, fut, lors de la grande guerre du Nord (1700-1721), l’une des premières épreuves sérieuses pour la toute récente armée russe, créée par l’empereur Pierre le Grand.
Les rangs russes étaient considérablement plus fournis que la garnison suédoise (12 500 hommes contre 450). Malgré tout, l’assaut fut sanglant et difficile. C’est seulement après 13 heures de combat que les Suédois se rendirent et reçurent le droit de fuir vers leur forteresse la plus proche. Ils perdirent 200 hommes, tandis que les pertes du côté russe s’élevèrent à plus de 500 soldats.
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La prise de la forteresse ottomane de Bender fut l’un des évènements majeurs de la guerre russo-turque (1768-1774), et permit à la Russie de prendre le contrôle de la région de la Moldavie. Après deux mois de siège, le 16 septembre 1770, l’armée russe, forte de 33 000 hommes et conduite par le général Piotr Panine, lança un assaut contre la garnison ottomane composée de 12 500 soldats.
Les tirs d’artillerie enflammèrent les remparts et aidèrent considérablement les assaillants. Après que des brèches furent ouvertes dans les murailles, des combats éclatèrent au sein de la forteresse et durèrent toute la nuit, jusqu’à la reddition du bastion. Les Ottomans perdirent plus de 7 000 hommes, tandis que les pertes de l’armée russe furent de 1 700 soldats, les plus importantes qu’elle eut à endurer durant cette guerre.
L’une des plus solides fortifications de l’Empire ottoman, Izmaïl, se situait sur les rives du Danube, dans la région de Boudjak, une importante place stratégique proche de la mer Noire. La forteresse, réputée imprenable, accueillait une garnison de 35 000 hommes et 260 pièces d’artillerie. Cependant, elle fut assiégée et capturée par l’armée russe le 22 décembre 1790, dans le cadre de la guerre russo-turque (1787-1792).
Bien que le général en chef russe Alexandre Souvorov possédait moins de soldats que ses ennemis (31 000), il réussit à attaquer la forteresse depuis trois angles différents, notamment par la voie du Danube, ce qui prit les Ottomans au dépourvu.
Les pertes ottomanes furent énormes: plus de 26 000 soldats tués, contre 2 000 du côté russe.
Plus long siège de la Première Guerre mondiale, celui de la forteresse austro-hongroise de Przemyśl par les troupes russes s’étendit du 17 septembre 1914 au 22 mars 1915.
Le bastion était en effet parfaitement préparé à un tel défi : 130 000 soldats répartis dans 44 forts, équipés d’obusiers 150mm et de mortiers de 210mm. Les troupes russes furent quant à elles estimées à plus de 300 000 hommes.
Les assauts russes et les tentatives autrichiennes de lever le blocus furent infructueux jusqu’à ce que les Russes ne se procurent de l’artillerie lourde. Souffrant des tirs d’obus et manquant d’approvisionnement, les austro-hongrois tentèrent un dernier coup en voulant se frayer un passage le 18 mars. Cependant ils y perdirent 4 000 hommes et durent se rendre quatre jours plus tard.
Durant toute la période du siège, la Russie perdit 115 000 soldats, contre 86 000 pour l’Empire austro-hongrois.
Principale base des troupes ottomanes dans le Caucase, Erzurum possédait une longue ligne de fortification située au milieu d’inaccessibles montagnes. Elle fut assiégée par l’armée russe à l’hiver 1916. Le commandant russe, le général Nikolaï Ioudenitch, prit rapidement conscience que la forteresse ne pourrait être capturée par un assaut direct et opta pour un plan plus audacieux.
La nuit du 11 février, durant une tempête de neige, les troupes russes se lancèrent ainsi à l’assaut en tenue de camouflage hivernal. Les soldats ottomans ne purent les voir correctement et durent tirer au hasard, causant peu de pertes. Cela permit aux Russes d’atteindre les fortifications ennemies avec succès. Ils prirent les forts un à un jusqu’au 16 février, jour de la chute d’Erzurum.
Toute la campagne d’hiver de l’armée russe, qui entraîna la prise d’Erzurum, lui couta 2 300 hommes, tandis que les Ottomans perdirent plus de 66 000 soldats. Pour les Russes, la route vers le cœur de l’Empire ottoman était à présent dégagée.
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Lorsque l’avancée soviétique vers Königsberg débuta, le 6 avril 1945, la ville avait déjà été transformée en solide bastion de 15 forts, de nombreuses casemates, des usines militaires souterraines, arsenaux et entrepôts. Les opposants étaient en nombres à peu près équivalents : 137 000 Soviétiques pour 130 000 Allemands.
Après que l’aviation soviétique eut supprimé les principaux pôles de résistance, les troupes terrestres entamèrent une offensive qui dura quatre jours. Pas à pas, les unités d’assaut appuyées par les tirs d’artillerie capturèrent des pans de la ville. Après la prise du port et de la gare ferroviaire, ainsi que la rupture de l’importante ligne de fer Königsberg-Pillau, la garnison allemande était au bord du gouffre. Elle déposa les armes le 9 avril.
Les troupes soviétiques capturèrent Königsberg en évitant trop de pertes : elles perdirent 3 700 hommes, tandis que les victimes allemandes furent beaucoup plus nombreuses : plus de 42 000.
La capture la plus importante de l’histoire de militaire de la Russie est celle de Berlin, en 1945. Les troupes allemandes avaient transformé le centre-ville en une forteresse des plus imprenables.
Les rues étaient parsemées de barricades de 4 mètres d’épaisseurs, les maisons reconverties en bases arrière, et de nombreux bunkers furent construits. Les défenseurs se servirent intensément du réseau de métro de la ville pour leurs manœuvres secrètes et pour se protéger des tirs aériens et d’artillerie.
Plus de 120 000 soldats et miliciens allemands défendirent la capitale du Troisième Reich. Les troupes soviétiques, aux côtés desquelles se tenait l’armée populaire polonaise, étaient quatre fois plus importantes (460 000), mais étaient limitées dans leur usage des tanks et unités de blindés dans les rues étroites de Berlin.
Les féroces affrontements de rues débutèrent le 25 avril et prirent fin le 2 mai, lorsque la garnison du général Helmuth Weidling se rendit. Les Soviétiques perdirent plus de 100 000 hommes, tandis que les pertes allemandes furent de 75 000.
Forteresses d’un autre temps, les kremlins sont de véritables symboles de la Russie. Découvrez les plus beaux d’entre eux dans ces deux publications (1ère partie et 2ème partie).
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