Cinq symboles emblématiques de la Perestroïka disparus à jamais

Ptitsyn/Sputnik
L'ère de la reconstruction de l'Union soviétique (Perestroïka) lancée il y a trente ans a marqué le début de réformes révolutionnaires du système communiste. Elle est maintenant considérée comme une période à part de l'histoire de la Russie. Bien qu'elle ait duré moins d'une décennie, la Perestroïka possédait ses symboles qui ont entièrement disparu avec cette époque unique.

1. Prohibition

L'une des mesures les plus controversées adoptées par les autorités pendant les années de la Perestroïka fut la campagne de prohibition. Elle a commencé deux mois après l'arrivée au pouvoir de Gorbatchev en 1985 et a duré deux ans.

L'alcoolisme sévissait à la fin de l'URSS, mais les mesures prises par les autorités semblaient beaucoup trop radicales - forte augmentation des prix,  fermeture des magasins d'alcool, limitation des heures de vente de l'alcool, interdiction des boissons lors des festivités - comme les mariages - et même destruction des vignes dans plusieurs régions de l'URSS. Combinées avec des difficultés économiques telles que la pénurie de produits dans les magasins, de telles mesures ont rendu les gens amers. Cela a également nui aux recettes fiscales du gouvernement.

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La politique a également stimulé la contrebande. Comme Gorbatchev l'admis plus tard lui-même, la campagne a intensifié la production d'alcool maison. La liqueur maison était produite à plein régime avec l'aide de machines comme celle-ci. Dans le même temps, la campagne a considérablement augmenté l'espérance de vie et réduit les taux de mortalité en Union soviétique.

2. Journaux à grand tirage

La Perestroïka était le temps de la glasnost - une notion signifiant transparence qui impliquait principalement la liberté de la presse. Des informations jusqu'alors hautement censurées et contrôlées ont commencé à circuler librement au sein du public. De ce fait, le tirage de certains journaux a considérablement augmenté. Ce fut le cas de l'hebdomadaire Argumenty i Fakty (Arguments et Faits) dont les chiffres de diffusion sont entrés dans le Livre Guinness des records, en atteignant 33,5 millions d'exemplaires en 1990 - le plus grand tirage de l'histoire à ce jour. La demande du public pour des contenus non censurés était telle que le journal était lu par 100 millions de personnes.

Quelque chose de similaire est arrivé à l'époque aux magazines mensuels littéraires soviétiques. Jusqu'à la Perestroïka, ils étaient populaires mais n'avaient jamais circulé par millions. La glasnost a forcé les gens à se précipiter aux kiosques pour mettre la main sur le dernier numéro de ces magazines qui ont réimprimé des romans auparavant censurés en URSS. Le magazine littéraire le plus célèbre était Novy Mir (Nouveau monde). Sa diffusion en 1991 a été un record avec 2,7 millions d'exemplaires. Aujourd'hui, il ne se vend qu'à 7 200 exemplaires.

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3. Vidéocassettes

Perestroïka était une époque où les cassettes vidéo et magnétoscopes ont déferlé sur l'URSS. Peu de gens pouvaient se permettre d'acheter un magnétoscope et ils étaient en outre difficiles à obtenir, de sorte qu'à la fin des années 1980, les salles vidéo se sont multipliées comme des champignons. Il s'agissait de petits lieux publics qui projetaient habituellement des films sur un simple magnétoscope. Cette activité était bon marché et était extrêmement populaire parmi les jeunes. On pouvait y voir des films hollywoodiens qui faisaient déjà partie de la légende. De la sorte, Rambo et Rocky sont devenus une partie indissociable de la vie d'un adolescent soviétique ordinaire à cette époque.

4. Jean délavé à l'acide

La Perestroïka a bouleversé non seulement la façon dont les gens buvaient, lisaient et se divertissaient, mais aussi leur apparence. Presque tout le monde portait des jeans délavés à l'acide. Les jeans n'étaient pas aussi répandus en URSS qu'en Occident, mais la demande était forte. Lorsque les frontières ont ouvert au cours de la Perestroïka, un nouveau type de « navetteur » a rempli la niche. Les jeans polonais Mawin sont devenus extrêmement répandus.

Des jeans délavés à l'acide étaient également produits dans le pays par une nouvelle classe d'hommes d'affaires - des personnes travaillant dans les coopératives, un nouveau format économique approuvé par Gorbatchev qui impliquait plus de liberté économique. Les citoyens soviétiques qui voulaient tester leur esprit d'entreprise produisaient des jeans délavés à la maison avec de l'eau de Javel, puis les vendaient. En conséquence, un grand nombre de citoyens soviétiques ont commencé à porter de tels jeans.

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5. Coupons

Les coupons étaient probablement l'élément le plus mémorable - et omniprésent - de l'ère de la Perestroïka. Les réformes économiques de Gorbatchev ont été un échec et l'économie du pays s'enfonçait dans une crise profonde. L'un des signes les plus visibles de ce phénomène a été un déficit croissant de produits et de biens à la fin des années 1980. Le pic de ce système a été atteint en 1988-1992. Ensuite, de nombreux produits et biens ont été distribués en échange de coupons : viande, beurre, sucre, savon, détergents, etc. Chaque région avait ses propres taux. Habituellement, une ration pour un mois comprenait 1 kilogramme de sucre et un kilogramme de farine, 15 paquets de cigarettes et deux kilos de viande par personne. Tout a disparu en 1992 lorsque les prix ont été libéralisés et que le déficit s'est évanoui.

Pour en savoir plus sur la Perestroïka, n'hésitez pas à vous diriger vers notre publication dédiée aux cinq principaux changements induits par les réformes de Mikhaïl Gorbatchev.

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