Trois espions soviétiques fictifs basés sur des héros bien réels

Histoire
NIKOLAÏ CHEVTCHENKO
Tous les trois ont fait de leur mieux pour saper les plans des nazis, mais ils n’y sont pas tous parvenus.

1. L'exploit de l'espion (Podvig Razvedtchika)

Un espion soviétique infiltre les forces nazies dans une ville ukrainienne occupée. Sa mission visant à obtenir la correspondance secrète d'un général nazi haut placé avec Berlin est mise en danger lorsque le contact de l'agent dans la ville est compromis. L'agent soviétique n'a plus d'autre choix que de kidnapper le général nazi.

Nikolaï Kouznetsov, le fils d'un paysan qui deviendra plus tard un célèbre espion décoré de la médaille de l'étoile d'or de l'Union soviétique, la plus haute distinction de l'époque, est l’homme bien vivant qui a inspiré le personnage principal du film.

Jeune homme, Kouznetsov découvre son talent pour les langues et maîtrise l'allemand, l'ukrainien, le polonais et d'autres langues. Le jeune linguiste n'a pas beaucoup utilisé ses compétences uniques et a continué à travailler dans l'agriculture quand il a été arrêté sur des accusations fabriquées de toutes pièces pendant les purges de Staline.

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Son talent pour les langues l'a cependant sauvé, et il s'est fait remarquer par le chef du contre-espionnage. Le contre-espionnage soviétique changea l'identité de Kouznetsov en le faisant passer pour un Allemand et l'entraîna dans un camp de prisonniers de guerre à Krasnogorsk (une ville voisine de Moscou).

Lorsque l'espionnage soviétique parvint à maîtriser les habitudes et les manières des soldats allemands, il fut envoyé derrière les lignes ennemies avec une mission audacieuse : éliminer un Reichskomissar nazi en charge des forces d'occupation en Ukraine, Eric Koch.

Bien que Kouznetsov, connu sous le nom de Paul Zibert pour les nazis, n'ait pas réussi à éliminer sa cible principale, l'espion soviétique a lancé une série d'éliminations de hauts officiers nazis très proches d'Eric Koch. Parmi ses dernières missions avant qu’il soit découvert puis abattu figurait l'enlèvement du major-général nazi Max IIgen. Contrairement au personnage du film, cependant, le véritable espion ne parvint pas à livrer le général nazi à Moscou et exécuta l'ennemi lui-même.

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2. Major Vortex (Major «Vyhkr»)

Quand Hitler ordonne personnellement d'anéantir la ville polonaise de Cracovie, la direction militaire soviétique envoie un groupe de saboteurs pour contrecarrer le plan diabolique des nazis. Le groupe est dirigé par un espion soviétique connu sous le nom de Major « Vortex ».

En réalité, la direction soviétique a envoyé deux groupes à Cracovie et, par conséquent, le personnage fictif a eu deux inspirations dans la vie réelle : le colonel Alexeï Botian et Evgueni Berezniak.

Berezniak, un professeur de langue discret d’une école quelconque, s’est retrouvé pris dans les jeux d'espionnage lorsque sa ville a été occupée par les forces nazies. Il a été formé à l'art de l'espionnage à Moscou et affecté à la direction d'un groupe de saboteurs dans la Cracovie occupée.

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L'atterrissage du groupe derrière les lignes ennemies n'a pas réussi et Berezniak a été arrêté. Son audacieuse évasion des mains de la police nazie aurait pu sauver toute la ville alors que Berezniak rejoignit ses compagnons saboteurs et kidnappa un major nazi qui travaillait dans l'exploitation des mines de la ville. Grâce aux informations obtenues, les plans nazis visant à détruire la ville lors de la retraite échouèrent.

Après la guerre, Berezniak est retourné à son travail comme instituteur et personne ne savait ce qu'il a fait pendant la guerre jusqu'à des années plus tard.

Le colonel Alexeï Botian, l'autre prototype réel du Major « Vortex », était un officier de renseignement de carrière. Sa contribution afin de sauver Cracovie des forces nazies consiste dans le fait qu'il a aidé à éliminer un entrepôt où les nazis conservaient les explosifs qu'ils prévoyaient d’utiliser pour faire exploser le centre-ville. En 2007, 62 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Botian a été décoré de la médaille Héros de Russie pour son rôle dans la sauvegarde de la ville polonaise.

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3. Dix-sept moments du printemps

Stierlitz est devenu une partie aussi importante dans la culture populaire soviétique que James Bond pour les Britanniques. Bien que ce personnage emblématique n'ait pas de prototype confirmé, certains fans de la série d’espionnage populaire estiment qu'il pourrait en avoir un.

Certains affirment qu'un capitaine de la police allemande, Willy Lehmann, a inspiré le célèbre personnage d'espionnage. Figure controversée, Willy Lehmann était sans doute l'agent soviétique le plus précieux au sein des forces nazies, d'autant plus qu'il était chargé des opérations de contre-espionnage visant les espions soviétiques. Il est devenu célèbre en rapportant la date exacte de l'invasion nazie à la direction soviétique, qui commit l’erreur de qualifier son rapport de désinformation.