1. Il savait que cela pouvait être une mission suicide
On a souvent demandé à Gagarine s’il avait vu Dieu dans l’espace. « Juste un peu plus », répondait-il alors, Et je l’ai peut-être rencontré ». Le cosmonaute avait en effet conscience des risques qu’il encourrait en allant dans le cosmos.
Avant son vol, à quatre reprises des mannequins ont été envoyés en orbite et l’un d’eux a brûlé. Cette information a été gardée secrète, mais tout le monde savait qu’il y avait un risque que Gagarine ne revienne jamais de son expédition.
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Jusqu’au 12 avril 1961, il n’y avait en effet aucune preuve quant au fait qu’un homme pouvait survivre à un tel voyage. Mais Gagarine était issu de la génération des enfants de la guerre, qui rêvaient d’actes de bravoure et de grands sacrifices. L’opportunité de se rendre dans l’espace était donc l’occasion idéale de concrétiser cette aspiration.
Son vol à bord de la navette Vostok 1 a duré 108 minutes, et l’a immédiatement propulsé au rang de star internationale.
Gagarine a ultérieurement mentionné qu’il y avait eu deux situations en vol qui avaient failli lui coûter la vie ; l’une en orbite, l’autre lors de l’atterrissage. « J’ai décidé de ne pas le communiquer à la Terre, afin de ne pas soulever la panique … », a-t-il alors expliqué.
2. Son caractère était plus important que ses capacités physiques
Gagarine et neuf autres cosmonautes potentiels s’entrainaient au complexe de la Cité des étoiles, au nord-est de Moscou. On leur apprenait à endurer la solitude, la fatigue physique et la douleur. Une excellente santé était l’un des prérequis pour être apte à voler dans l’espace. « Les docteurs vérifiaient chaque os avec un marteau à réflexes, contrôlaient le fonctionnement de tous les organes, du cœur au système vestibulaire », a évoqué plus tard Iouri.
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Venait ensuite une série de tests durant lesquels une voix suggérait au candidat par le biais d’un casque des réponses clairement fausses. Le but était d’enseigner au potentiel cosmonaute que dans une situation extrême, il ne pouvait se fier qu’à lui-même et à son entrainement.
Gagarine ne se démarquait des autres candidats par aucun talent particulier. Il était sportif, pas très grand, mais très agile et bien coordonné. Cependant, les tests ne se limitaient pas à un entrainement physique. Les futurs cosmonautes ont passé un temps considérable avec le général Nikolaï Kamanine, un aviateur militaire soviétique. Il a si assidûment travaillé leur profil moral et politique, que l’on aurait pu croire que ses élèves allaient avoir pour mission de convertir les extraterrestres au socialisme.
3. Khrouchtchev appréciait son profil
Le leader soviétique Nikita Khrouchtchev savait que la personne choisie pour être le premier cosmonaute deviendrait automatiquement une personnalité de notoriété publique, « le visage de la nation ».
Apparemment, Gagarine correspondait à l’idée que se faisait le dirigeant d’une telle personne ; quelqu’un d’ouvert, de confiant dans sa propre force, d’un peu sot, un gars ordinaire de la campagne et non pas un officier policé de la ville.
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Bien entendu, cela a également aidé que Gagarine soit un bon pilote et un homme brave, qui s’entrainait de manière sérieuse. Il passait des heures à la gym et s’adonnait au cross-country tous les matins de manière acharnée.
Il respectait une rigoureuse éthique de travail et donnait toujours le meilleur de lui-même, des traits importants pour représenter le pays.
4. Il était une véritable vedette planétaire
Après son vol, le major Gagarine a voyagé dans le monde entier sans faire de pause, afin de glorifier le mode de vie soviétique. Durant ses déplacements on attendait de lui deux compétences : une capacité à boire une quantité illimitée d’alcool et celle de porter des toasts.
Le cosmonaute maîtrisait ces arts à la perfection. De célèbres acteurs, écrivains, chefs d’État, et même la Reine d’Angleterre ont ainsi été ses compagnons de boisson.
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Après la fin de ses visites officielles, Gagarine était quelque peu au bout du rouleau. Il souffrait de dépression, de confusion et avait l’impression d’être inutile. La voiture, l’appartement et les autres présents qu’il avait reçus de la part de l’État ne pouvaient compenser le fait qu’il n’était plus au centre de l’attention mondiale.
5. Il est mort en faisant ce qu’il aimait
Dans les cieux, Gagarine se sentait mieux qu’au sol. Il était un pilote professionnel et l’aviation lui procurait le sentiment d’être utile.
Au cours des dernières années de sa vie, il volait tout le temps. Presque chaque jour il se rendait à l’aérodrome de Chkalovsky et montait à bord du cockpit d’un MiG. C’est d’ailleurs ainsi qu’a commencé la journée du drame. Durant un vol d’entrainement, son avion s’est écrasé.
La mort du premier cosmonaute de l’histoire a engendré toute une série de rumeurs, incluant des allégations de meurtre et de suicide.
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Le tabloïde hebdomadaire Top Secret a alors avancé que Gagarine n’était pas mort, mais était confiné dans un hôpital psychiatrique pour s’être rebellé contre la politique du leader soviétique Léonid Brejnev. La prophétesse bulgare Vanga a quant à elle affirmé que Gagarine était toujours vivant mais avait été « emporté vers le ciel ».
Ces rumeurs ont contribué à construire l’histoire de Gagarine au-delà de la réalité. Mais cette figure légendaire est malheureusement simplement décédée dans un accident, comme beaucoup d’autres pilotes de test avant et après lui.
Le vol de Gagarine est indubitablement l’une des plus grandes fiertés du peuple russe. Nous revenons ainsi dans cet autre article sur la façon dont cette expédition a marqué la conscience collective en URSS.
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