Que faisaient des cosaques dans la garde personnelle de l’empereur chinois?

Getty Images; Domaine public
À la fin du XVIIe siècle, plusieurs dizaines de cosaques se sont retrouvés en Chine. Ils entreront dans l’histoire comme certains des meilleurs guerriers de l'Empire Qing et leurs descendants vivent toujours dans la Chine moderne. Voici leur histoire.

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En 1685, les troupes chinoises ont assiégé la forteresse d’Albazine, sur le fleuve Amour, qui servait de principal point d’appui en Extrême-Orient russe. Pékin considérait ce territoire comme le sien.

Siège de la forteresse d’Albazine. Dessin chinois de la fin du XVIIe siècle

La petite garnison russe s’est courageusement défendue contre l’ennemi, qui la dépassait considérablement en nombre. Toutefois, ne pouvant bénéficier d’aucune aide extérieure, les cosaques ont fini par capituler.

Les défenseurs de la forteresse, qui ont impressionné l’ennemi par leur courage, ont été autorisés à rejoindre les leurs. Ceux qui redoutaient la longue et pénible route du retour ont néanmoins reçu l’offre de rejoindre les troupes chinoise contre une importante récompense. 45 cosaques ont alors accepté.

Kangxi, quatrième empereur de la dynastie Qing

Attirer les Russes à ses côtés était l’idée de l’empereur Kangxi lui-même et les cosaques ont été enrôlés dans une unité d’élite des troupes Qing. Dans sa composition, ils avaient leur propre « compagnie russe » appelée Goudeï.

Les Albazins ont été couverts d’avantages : ils ont reçu un logement, des terres arables, une rémunération et des rations de riz. Ceux qui arrivaient sans famille (soit la plupart) se voyaient offrir des épouses chinoises ou mandchoues – des femmes de criminels exécutés.

Liturgie albazine à Pékin, par Ivan Tchmoutov

Les Chinois n’ont pas non plus tenté de changer la religion de leurs guerriers russes. Au contraire, ils ont confié un vieux temple bouddhiste aux cosaques, que ces derniers ont converti en église.

Les cosaques ont pris part à plusieurs campagnes des troupes Qing, notamment contre les Mongols de l’Ouest. En outre, ils ont servi les intérêts de la propagande : ils ont convaincu d’anciens camarades de se ranger du côté de l'empereur chinois.

Même aujourd'hui, dans la Chine moderne, vivent encore ceux qui se considèrent comme les descendants des cosaques d’Albazine. Ils ne connaissent pas la langue russe et ne peuvent être distingués des Chinois, cependant, ils gardent toujours le souvenir de leurs origines.

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