Auchan ouvrira sa première usine de transformation de viande en Russie

Sergey Fadeichev / TASS
Le distributeur français Auchan envisage également d’ouvrir une usine de transformation de légumes en Russie d’ici 2019.

Le distributeur français Auchan ouvrira une usine de transformation de viande baptisée Filye dans le village de Streltsy, région de Tambov, dès mai 2017, a annoncé Iouri Zoubev, responsable des relations avec les fermiers chez Filye, lors de la conférence internationale intitulée Secteur agricole: bilan 2016 et perspectives du partenariat franco-russe, qui s’est tenue à Moscou le 14 mars.

M. Zoubov précise qu’Auchan envisage également d’ouvrir une usine de transformation de légumes en Russie d’ici deux ans. Pour la construction de ce type d’usines, le distributeur français a lancé, il y a quelques années, un projet spécial baptisé Filyery en Russie.

Les produits de l’usine de Tambov seront vendus sous la marque du même nom dans tout le réseau de magasins Auchan dans la partie européenne de la Russie. La capacité de l’usine s’élèvera à 40 000 à 60 000 tonnes de viande par an, pour un investissement de près de 2,5 milliards de roubles (un peu moins de 40 millions d’euros).

L’ouverture du site permettra de créer 300 emplois. La capacité de production de l’entreprise devrait atteindre 70 000 tonnes d’ici 2020. L’accord de construction de l’usine a été signé en 2015 par le gouverneur de la région de Tambov Oleg Betin et le président d’Auchan Russie Jean-Pierre Germain.

L’usine devrait acheter la viande à de petites exploitations locales. « En Russie, Auchan s’intéresse particulièrement aux marchés des bovins et du petit bétail, notamment de la viande ovine », précise Zoubov qui explique que ces marchés sont si rares en Russie que l’apparition d’un nouvel acteur comme Auchan motive les fermiers et les producteurs à intensifier leur travail et à développer de nouvelles capacités.

« Les besoins de l’usine s’élèvent à 395 000 têtes de bétail par an. Si on « traduit » ce volume en nombre de producteurs, sachant qu’une ferme élève en moyenne 300 à 400 têtes, on aura besoin de près de 400 fermes avec un budget global de plus de 2 milliards de roubles par an », explique Zoubov. Il précise que ce processus permettra d’employer 7 000 personnes, sans compter la logistique, la transformation et la production de fourrage.

La France renforce ses positions en Russie

Outre la présentation de l’usine d’Auchan, plusieurs déclarations intéressantes sur la coopération agraire franco-russe ont été faites à la conférence Agro-industrie : résultats de 2016 et perspectives de la coopération franco-russe.

Ainsi, Lidia Soutormina, directrice adjointe chargée de l’organisation des évènements à la Chambre de commerce et d'industrie France Russie, a annoncé la création d’un comité agroalimentaire par la CCIFR. Soutormina a précisé qu’il s’agissait du quatorzième comité professionnel de la chambre et qu'il se réunirait régulièrement, trois à quatre fois par an. « Nous discuterons des questions pressantes, nous voyons à quel point elles sont techniques et étroites, mais également vitales », a-t-elle souligné.

Le ministère russe de l’Agriculture travaille sur la préparation d'un projet de programme d’élevage d’animaux de race, a annoncé Kharon Amerkhanov, directeur du département de l’élevage au ministère russe de l’Agriculture. Amerkhanov précise que la base d’animaux de race a été sensiblement améliorée grâce à l’importation de bétail de race des pays européens, notamment de France.

Otrada, producteur de produits de race pour l’élevage porcin installé à Lipetsk dirigé par l’entrepreneur français Patrick Hoffmann, envisage d’accroître ses capacités de 50% à l’horizon 2018. Récemment, la compagnie a lancé une chaîne de magasins de détail et la transformation sous la marque Moyalino.

Actuellement, la compagnie compte six points de vente, alors que pour écouler tous les volumes de viande produits, elle aurait besoin de 60 boutiques. « Le développement de notre propre réseau de vente est l’un de nos principaux axes en 2017 et 2018 », explique Hoffmann.

Pendant cette période, Otrada envisage d’accroître ses capacités de production de 50% (en 2016, les volumes ont déjà doublé) et augmentera proportionnellement la culture des plantes et la production de fourrage. La compagnie compte également se lancer sur les marchés extérieurs, a précisé Hoffmann. 

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