Les écoles supérieures russes ont touché pour leurs services en 2014/2015 quelque 200 millions d’euros.
Artyom Geodakyan / TASSFait nouveau, les services éducatifs ont intégré la liste des secteurs russes à fort potentiel d’exportation. Une tendance qui s’explique simultanément par une série de facteurs.
Désireuses d’attirer des étudiants étrangers, les grandes écoles supérieures de Russie ont organisé en novembre dernier une Journée unique du diplômé visant à réunir les détenteurs de diplômes russes du monde entier. L’initiative a rassemblé notamment l’Université de l’amitié entre les peuples, la Haute école d’économie et l’Université Lomonossov et a été lancée par le ministère de l’Éducation et de la Science dans le cadre du programme national Langue russe.
Objectif ? Maintenir le contact entre les diplômés d’écoles supérieures et la Russie. Selon le ministère, il s’agit a total d’un million de diplômés dans 160 pays. La chute du cours du rouble a elle aussi impulsé l’afflux d’étudiants de pays étrangers, y compris de pays issus de la chute de l’URSS.Cette année, les spécialistes de l’Académie présidentielle russe de l’économie nationale et de l’administration publique ont analysé, sur demande du gouvernement, la situation dans le domaine des exportations de services éducatifs. D’après leurs conclusions, ces exportations ont presque triplé au cours des dix dernières années, d’après le nombre d’étudiants étrangers de tous niveaux et formes d’éducation pour passer de 100 900 pendant l’année 2004/2005 à 282 900 en 2014/2015. Le montant des ressources drainées a pour sa part quadruplé pour passer de 330 millions à 1,3 milliard d’euros.
En 2014/2015, le nombre d’étudiants étrangers dans les formations en mode présentiel a augmenté de 17,2% par rapport à l’année précédente et la formation à distance a connu hausse de 6,1%, a indiqué à RBTH Goulnara Krasnova, professeure du Centre d’économie de la formation en continu. Selon elle, la croissance du nombre d’étudiants étrangers dans les formations en présentiel est d’environ 9% par an depuis 2003.
Les établissements les mieux notés par les étudiants étrangers sont l’Université de l’amitié entre les peuples, l’Université d’État de Saint-Pétersbourg, l’Université polytechnique Pierre le Grand de Saint-Pétersbourg, l’Université Vernadski de Crimée et l’Université Lomonossov de Moscou. La majorité des étudiants étrangers, 53%, sont des jeunes originaires de pays ayant fait partie de l’Union soviétique, mais la situation a commencé à changer dernièrement, a fait remarquer Goulnara Krasnova.
D’après Vladimir Zamolodtchikov, recteur de l’Institut énergétique de Moscou, le ministère de l’Éducation et de la science a décidé en 2012 de préciser le degré d’internationalisation des écoles supérieures en Russie, en s’appuyant avant tout sur le nombre d’étudiants étrangers. « En 1946, Moscou ne comptait que deux écoles supérieures qui recrutaient énergiquement des étudiants étrangers : l’Université Lomonossov et l’Institut énergétique », a-t-il rappelé.
Pour la grande majorité des établissements d’études supérieures, proposer leurs services à des étrangers est une activité nouvelle. « Au moment de la chute de l’URSS, le pays ne possédait pratiquement aucune expérience dans le domaine de l’invitation d’étudiants étrangers. Et seules une poignée d’écoles supérieures possédaient une certaine expérience dans le domaine des études et de la coopération avec les étrangers », explique Goulnara Krasnova. Parce qu’en Union soviétique, le recrutement et l’inscription des jeunes étrangers étaient confiés d’abord au ministère de l’Instruction supérieure et secondaire et un peu plus tard au Comité de l’Éducation nationale. Les établissements eux-mêmes étaient tenus à l’écart de cette activité : ils ne devaient s’occuper que de la formation des étudiants étrangers et du maintien de contacts avec les diplômés.
Toujours d’après Goulnara Krasnova, environ 113 000 jeunes étrangers, soit 61,6%, ont des contrats d’études. Les écoles supérieures russes ont touché pour leurs services en 2014/2015 quelque 200 millions d’euros, ce qui ne constitue pas une somme importante dans le budget des établissements russes, a-t-elle souligné.
Ce n’est pas par hasard que sur sa liste du prix des études pour les étrangers, le site de consultations dans le domaine des finances personnelles ValuePenguin.com a classé la Russie 15e parmi les 24 pays proposant les cursus d’étude les moins chers. « À l’heure actuelle, le pays accorde environ 15 000 places à la formation des étrangers aux frais du budget fédéral. Le chiffre a triplé ces derniers temps », a précisé Vladimir Zamolodtchikov.
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