Des Moscovites jouent aux jeux de société au parc Gorki à Moscou.
Evgenia Novojenina / RIA Novosti« Comment ça, tu pensais être dans un sous-marin au lieu d’une station spatiale ? », s’étouffe de rire Dimitri, étudiant, attablé dans un café de Riga. Pavel, dépité, jette sa carte d’espion dans la boîte du jeu« Spyfall ».
Les cartes sont recouvertes d’inscriptions en russe, estonien, letton et lituanien. D’ailleurs, les jeux de plateau russes ne se vendent pas seulement ici, en Ex-URSS, mais aussi en Europe de l’Ouest et aux Etats-Unis.
Si vous utilisez une machine à remonter dans le temps pour visiter l’URSS, vous rencontrerez sans doute dans les parcs des retraités plongés dans une partie d’échecs. Les jeux classiques comme les dames, les échecs, et les dominos, y étaient très populaires.
Durant les dernières années de l’Union soviétique, à la fin des années 80, une version locale du Monopoly fit son apparition dans les magasins, Manager, dont le but du jeu était de racheter des entreprises soviétiques. Bien peu de joueurs pensaient alors que quelques années plus tard, ces usines qu’ils connaissaient depuis leur tendre enfance seraient effectivement privatisées.
Extrait de « La prisonnière du Caucase » :
Selon Discovery Research Group, le boom des jeux de société modernes en Russie date d’il y a moins de dix ans. Des jeux russes ont aussi fait leur apparition. Beaucoup d’entre eux font toutefois appel à des mécanismes de jeu et des univers déjà existants.
Par exemple, la société Mosigra commercialise avec succès le jeu traditionnel de devinettes Danetki. Et la société Hobby World a introduit sur le marché mondial une version de plateau du jeu de la Mafia, ainsi que des jeux basés sur le jeu vidéo à succès World of Tanks et le roman post-apocalyptique de Dmitri Gloukhovsky Metro-2033.
« En général, le marché russe évolue vers les jeux de société grand public, et pas vers des divertissements spécialisés pour les fous d’informatique », considère Sergueï Abdulmanov, directeur marketing chez Mosigra.
1. Spyfall
Un jeu psychologique avec un peu d’espionnage et beaucoup de bluff. Les joueurs reçoivent une carte indiquant leur emplacement et leur rôle. Par exemple, tous les joueurs sont à bord d’un sous-marin, l’un d’entre eux est le capitaine, l’autre le navigateur. Il est interdit de dévoiler son rôle et son emplacement, car il y a un espion dans l’équipe. L’espion ne sait pas où il se trouve, et son objectif est de le deviner en fonction des discussions. L’objectif de l’équipe est de démasquer l’espion. Le jeu est incroyablement amusant, même si les premières parties sont toujours difficiles pour les espions en herbe.
2. MindMaze
MindMaze est la version sur plateau du jeu oral Danetki. Le maître du jeu raconte une situation étrange. L’objectif des joueurs est de deviner l’histoire ayant mené à cette situation. On peut poser au maître du jeu des questions, auxquelles il ne répond que par « oui » ou par « non ».
Pour MindMaze, de nouveaux sujets ont été inventés, et un élément compétitif a été ajouté : différentes devinettes « valent » un différent nombre de points. La version destinée à l’exportation inclut des devinettes compréhensibles pour les étrangers : ceux qui souhaitent découvrir la mentalité russes devront donc apprendre la langue et se procurer la version russe.
« Dans la version originale, il y avait des sujets vraiment perchés : par exemple, comment un habitant de Novgorod a échappé à la police sur une patinoire », raconte Sergueï Abdoulmanov.
3. Nefarious
Un jeu léger et plaisant sur les savants fous. Des parties courtes (25–45 minutes), un jeu avec peu de conflits (presque sans mécanismes permettant de mettre des bâtons dans les roues de ses adversaires) et une esthétique très cartoonesque. Il vous faudra réfléchir stratégiquement et utiliser des méthodes bien peu scientifiques, comme l’espionnage. Sinon, quelqu’un d’entre inventera le générateur de tsunami et le volcanisateur, et ses adversaires ne s’en remettront pas.
Achtung, Panzer ! Ce jeu de cartes propose aux fans du jeu vidéo World of Tanks de s’essayer à un nouveau type de gameplay. Malgré son nom militaire, le jeu comprend beaucoup plus de deck-building (élaboration de son paquet de cartes) que de jeu de guerre proprement dit. Les jeux de deck-building ressemblent aux réussites.
Mais dans le cas de WoT: Rush, vous n’aurez pas à passer toute la partie plongé dans vos cartes (mais il faudra quand même passer du temps à réfléchir et à compter, le jeu n’étant pas le plus accessible qui soit). Pour être le seul vainqueur des cinq généraux, il faudra discuter, ruser et bluffer. Mieux vaut ne pas jouer de mauvaise humeur : une soirée entre amis peut facilement finir en bagarre générale !
Berserk est le Hearthstone russe, mais sans cartes à collectionner. C’est un autre deck-builder, cette fois-ci dans un univers fantastique. Son concepteur, la société Hobby World, a récolté plus de 50.000 euros sur Kickstarter au lieu des 15.000 attendus.
Le jeu est magnifiquement dessiné, et la victoire demande stratégie et chance. Alors, si l’esthétique des tanks ne vous enthousiasme pas et que vous n’en pouvez plus de voir les démons de Hearthstone par Blizzard, vous pouvez vous rabattre sur les démons russes de Hobby World.
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