En images: les grands habits de cour féminins dans le style russe portés à Saint-Pétersbourg 

Culture
ANNA SOROKINA
Les impératrices, les princesses et leurs dames de compagnie portaient des kokochniks sertis de pierres précieuses et des robes chasubles rehaussées de dentelles de prix. Elles respectaient ainsi l’étiquette imposée à la cour de Saint-Pétersbourg à partir du deuxième quart du XIXe siècle.

Suivez Russia Beyond sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr

L’empereur Nicolas Ier exigea des membres de la cour qu’ils se soumettent aux règles d’habillement qu’il avait établies. Au palais et lors des réceptions, tous étaient obligés de porter des vêtements confectionnés dans le style russe.

Le style russe devint à la mode sous Alexandre Ier, dont le règne fut marqué par la victoire sur la Grande Armée de Napoléon Ier. Nicolas Ier imposa ce style à la cour. Jusque-là, les grands habits de cour féminins copiaient ceux des cours européennes : ils étaient en velours noir avec une traîne.

Les femmes qui assistèrent au couronnement de Nicolas Ier eurent l’obligation de s’y présenter en costume national. Chacune d’elles pouvaient rehausser sa robe chasuble, (сарафан – sarafan), par des bijoux à son goût.

Les kokochniks étaient tendus de soie brodée aux fils d’or. Des saphirs et des émeraudes étaient cousus sur les robes. Les chaussures étaient richement brodées.

Le règlement officiel des habits de cour fut promulgué en 1834 : la robe devait être en velours, avec des manches longues et une traîne. 

Les robes devaient avoir une fente laissant entrevoir un jupon blanc (habituellement en satin ou en soie). Le bas de la robe et du jupon devait être brodé d’or. Les femmes pouvaient porter un povoïnik ou un kokochnik de la couleur qu’elles souhaitaient avec un voile blanc.

Les jeunes femmes ne pouvaient porter ni décolleté, ni bijoux voyants. Leurs robes et leurs couvre-chefs devaient être beaucoup plus modestes que ceux de leurs aînées.

Les dames présentes à la cour avaient chacune un rang que permettait de déterminer la couleur de leurs robes. Ainsi, les habits bleus (ni clair, ni foncé) étaient portés par les dames de compagnie des filles du couple impérial ; les robes écarlates brodées aux fils d’argent étaient celles des dames de compagnie des belles-filles du couple impérial ; les vêtements écarlates brodés aux fils d’or étaient portés par les dames de compagnie des impératrices.

Les femmes qui n’avaient pas de fonction à la cour mais qui étaient invitées à une cérémonie devaient elles aussi paraître vêtues d’un habit dans le style russe en évitant les couleurs et les motifs réservés aux dames de compagnie.

Le style russe s’appliqua aussi aux bijoux. Les tiares les plus luxueuses des impératrices et des autres membres de la famille régnante étaient en forme de kokochniks. Cette mode ne laissa pas indifférentes les reines des cours européennes qui se firent faire des kokochniks comme ceux qu’avaient les impératrices russes.

Les grands habits étaient loin de ressembler aux costumes traditionnels que portaient les femmes dans les campagnes. Toutefois, le style vestimentaire russe devint connu dans le monde entier, notamment grâce aux nombreux portraits des membres de la cour impériale qui nous sont parvenus. Les impératrices et les dames de compagnie y sont représentées dans des robes de prix.

L’étiquette de 1834 resta en vigueur jusqu’à la chute de la monarchie en 1917. Certaines des robes de cour sont conservées aujourd’hui dans les collections de musées russes.

Dans cette autre publication, découvrez comment Pierre le Grand a ouvert le bal et créé un phénomène culturel.

Chers lecteurs,

Notre site web et nos comptes sur les réseaux sociaux sont menacés de restriction ou d'interdiction, en raison des circonstances actuelles. Par conséquent, afin de rester informés de nos derniers contenus, il vous est possible de :