Pourquoi lire Le Malheur d’avoir trop d’esprit, la meilleure comédie russe en vers

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La comédie du diplomate et écrivain russe Alexandre Griboïedov, dont le talent rivalisait avec celui d’Alexandre Pouchkine, Le Malheur d’avoir trop d’esprit, est incluse dans le programme scolaire russe, et tous les écoliers du pays la lisent. Nous sommes sûrs que si vous vous y plongez aussi, vous apprécierez certainement sa magnificence.

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Elle a révolutionné le drame russe

Le Malheur d’avoir trop d’esprit emmène les lecteurs dans le Moscou du début du XIXe siècle, juste après la fin de la guerre avec la France napoléonienne. De jeunes nobles ont commencé à étudier à l’étranger, et l’auteur nous montre l’un de ces « nouveaux » hommes, Alexandre Tchatski, qui avait déjà adopté les valeurs européennes au lieu des valeurs traditionnelles des Russes plus âgés.

Il a le sens du devoir et de l’honneur, mais il ne veut pas servir son pays en esclave ; il veut que sa liberté et son sens de la dignité soient respectés. Avec un tel caractère, le romantisme apparaît pour la première fois dans la littérature russe et le sujet de la confrontation entre l’homme avancé et les masses devient pertinent. Plus tard, ce type de personnage a été développé par Alexandre Pouchkine dans Eugène Onéguine, par Mikhaïl Lermontov dans Un héros de notre temps, et même dans Crime et Châtiment de Fiodor Dostoïevski.

Des hommes comme Tchatski ont ensuite créé des sociétés secrètes et ont organisé la célèbre insurrection des décembristes de 1825, lorsque les nobles ont appelé le gouvernement tsariste à une constitution et à des limites à l’autocratie en Russie.

La pièce russe la plus citée

Près d’une douzaine de phrases de la pièce sont encore largement utilisées par les Russes aujourd’hui dans la conversation, et beaucoup ne réalisent pas que les racines de ces aphorismes se trouvent dans cette comédie du XIXe siècle.

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Voici quelques-uns des plus populaires :

« Mais ces juges, qui sont-ils ? » 

Une question rhétorique extrêmement pertinente, signifiant qu’avant de juger qui que ce soit, un homme devrait se regarder lui-même ! Les « juges » de la pièce représentent l’ancienne génération avec ses opinions dépassées. Doit-on suivre leurs conseils ou ne pas tenir compte de leur avis ? Un jeune homme progressiste est sûr de la réponse – Non, ne faites pas attention à eux.

« Les gens heureux ne regardent pas à l’horloge »

Une jeune femme noble a passé la nuit avec son bien-aimé et a perdu la notion du temps. Son père la cherchait, alors la servante a dû trouver des excuses pour qu’il ne découvre pas la vérité. Lorsque la jeune femme a finalement quitté sa chambre, la domestique était en colère, mais sa jeune maîtresse a seulement dit : « Les gens heureux ne regardent pas à l’horloge ». Nous savons tous que c’est vrai. Avez-vous déjà remarqué que le temps passé avec votre moitié passe extrêmement vite ?

« Ma voiture ! Ma voiture ! »

Le personnage principal, Tchatski, était extrêmement en colère contre tout le monde, et finalement il retrouve sa bien-aimée, Sofia, avec un nouveau petit ami ! Il est las des gens qui mentent et se déçoivent mutuellement, et du fait qu’ils se jugent durement (rappelez-vous, « Mais ces juges, qui sont-ils ? »). Alors, il décide de fuir le plus tôt possible – et pas seulement de chez lui, mais de Moscou et également du pays. Par conséquent, si vous voulez montrer que vous en avez assez d’une situation et que vous voulez vous évader, vous pouvez dire : « Ma voiture ! Ma voiture ! » (ou en russe « Karetou mnié, karetou ! »).

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