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L'écrivain et dramaturge français était l'un des plus grands amis de l'URSS, si bien qu'après son voyage en 1936, il ne laissa que des éloges pour les actions des autorités. Et si Travers affirma que le labeur avait ici remplacé le reste de la vie, Gide nota la paresse naturelle des Russes et admira comment le gouvernement soviétique avait forcé les gens à se mettre au travail.
« Je reviens au peuple de Moscou. Ce qui frappe d'abord c'est son extraordinaire indolence. Paresse serait sans doute trop dire... Mais le «stakhanovisme» a été merveilleusement inventé pour secouer le non-chaloir (on avait le knout autrefois). Le stakhanovisme serait inutile dans un pays où tous les ouvriers travaillent. Mais là-bas, dès qu'on les abandonne à eux-mêmes, les gens, pour la plupart, se relâchent. Et c'est merveille que malgré cela tout se fasse. Au prix de quel effort des dirigeants, c'est ce que l'on ne saurait trop dire. Pour bien se rendre compte de l'énormité de cet effort, il faut avoir pu d'abord apprécier le peu de «rendement» naturel du peuple russe », peut-on ainsi lire dans cette œuvre.
Dreiser fut invité à visiter l'URSS lors de la célébration du 10e anniversaire de la Révolution d'octobre, en 1927. Durant son voyage de deux mois, il nota tout ce qu’il voyait, et à son retour en Amérique fit de son journal un livre.
L’auteur livre de nombreuses remarques amusantes :
« Lénine. Je suppose que c'est le nouveau héros mondial. Si le monde passera à une dictature du prolétariat, et je pense qu'il y passera, alors sa grandeur n’aura pas de limite. Un autre Washington. Un autre Cromwell. La Russie n'est déjà plus capable de faire face à la gloire de cet homme. Ses statues et peintures sont si nombreuses qu'elles créent une atmosphère particulière. Rien qu'à Moscou il y a tant de ses bustes et de ses statues qu'ils semblent être un ajout notable à la population. Environ comme suit : la population de Moscou sans les statues de Lénine est de 2 000 000, et de 3 000 000 avec les statues de Lénine ».
Il confia également que certaines habitudes des Russes étaient à son goût :
« Il me semble que les Russes ne font que manger, et j'ai adopté cette coutume ».
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Steinbeck visita brièvement l'URSS en 1937, et effectua un plus long voyage en 1947, après quoi il écrivit son Journal russe. Au cours de cette expédition, il fut accompagné par le photographe Robert Capa, dont les travaux furent inclus dans le livre.
Steinbeck constata que tout le monde en Russie ne parlait que de l'avenir, mais que peu de choses étaient faites dans le présent :
« En Russie, ils pensent toujours à l'avenir. De la récolte de l'année prochaine, des commodités dont l’on disposera dans dix ans, des vêtements qui seront cousus très bientôt. Si une nation peut extraire de l'énergie de l'espoir, c'est précisément le peuple russe... ».
En outre, Steinbeck évalua l'efficacité de la propagande soviétique :
« Les Russes éduqués et encouragés à croire que leur gouvernement est bon, que toutes ses actions sont irréprochables et qu'il incombe au peuple d'aider le gouvernement à aller de l'avant et de le soutenir dans toutes ses entreprises. En revanche, les Américains et les Britanniques estiment avec acuité que tout gouvernement est dangereux dans une certaine mesure, qu'il devrait être le moins présent possible, que tout renforcement du pouvoir gouvernemental est mauvais signe... ».
Le socialiste américain John Reed fut témoin d'un tournant dans l'histoire russe – la Révolution d'octobre 1917. Qui plus est, il y participa même d’une certaine manière, officiant en tant que traducteur du ministère des Affaires étrangères du nouveau gouvernement. Son livre était si populaire auprès des bolcheviks que Lénine en personne recommanda à tous les ouvriers du pays de le lire, et John Reed fut enterré près du mur du Kremlin (rares sont les étrangers à avoir reçu un tel honneur).
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L'une des principales caractéristiques des Russes était selon lui l’attrait pour la lecture.
« Nous sommes arrivés au front à la XIIe Armée derrière Riga, où des gens pieds nus et épuisés mourraient de faim et de maladie dans les tranchées. Quand ils nous ont vus, ils sont montés à notre rencontre. Leurs visages étaient épuisés ; à travers les trous de leurs vêtements, un corps nu devenait bleu. Et la première question était : "Vous avez apporté quelque chose à lire ?" ».
L'écrivain italien voyagea à travers l'URSS en 1929 et fut étonné de la vie luxueuse menée par la direction du Parti face à la pauvreté générale. Son livre sur « la plus haute aristocratie marxiste de Moscou » n'était pas terminé et sortit après sa mort. Le slaviste italien Stefano Garzonio estime que le roman-impression « pourrait être une contribution opportune aux discussions politiques de la période de la déstalinisation ».
« Le peuple russe pensait que la classe dirigeante l'avait trahi. La décadence de cette classe révolutionnaire était évidente. Quand la femme de Lounatcharski, portant des manteaux de fourrure et des bijoux de luxe, est sortie de la voiture devant le Théâtre du Bolchoï, les gens ont senti et vu, derrière la brillance des bijoux, l'éclat de la trahison. Je sentais que toute cette classe pourrie et corrompue, cette collection de putains, de p*dérastes, d'acteurs, d'actrices, de jouisseurs, de spéculateurs, d’hommes de la NEP, de koulaks, de marchands au noir, de fonctionnaires soviétiques, qui se déguisaient à Londres et à Paris et imitaient les manières de New York et de Berlin (les gros cigares étaient à la mode - les mêmes que ceux qui étaient conservés dans les bouches gonflées des capitalistes à Hambourg, à Wall Street, sur les caricatures de Gross), était condamnée ».
L'auteur d’Alice au pays des merveilles se rendit en Russie sur invitation d'un ami en 1867. Il visita ainsi Moscou, Saint-Pétersbourg et Nijni Novgorod et, visiblement, fut pleinement admiratif dès les premiers instants de son séjour.
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« Une énorme largeur de rues (les rues secondaires semblent plus larges que tout ce qui s’en rapproche à Londres), de petites charrettes passant incessamment, apparemment complètement indifférentes au fait qu'elles peuvent écraser quelqu'un, d'immenses enseignes lumineuses au-dessus des magasins et des églises gigantesques avec leurs dômes bleus aux étoiles dorées et le charabia confus des habitants – tout cela a contribué au miracle de notre première promenade à Saint-Pétersbourg ».
L’écrivain séjourna à trois reprises. D'abord, avant la Révolution, en 1914, puis en 1920, lorsqu’il rencontra Vladimir Lénine, et plus tard, en 1934, quand fut organisée pour lui une soirée avec Joseph Staline. Il rédigea son livre La Russie dans l’ombre après sa deuxième visite.
« Notre principale impression de la situation en Russie est l'image d'un effondrement colossal et irréparable. Une immense monarchie, que j'ai vue en 1914, avec ses systèmes administratifs, sociaux, financiers et économiques, s'est effondrée et brisée sous le lourd fardeau de six années de guerre continue. L'histoire n'a pas encore connu une catastrophe aussi grandiose [...] La paysannerie, qui était à l'origine de l'ancienne pyramide de l'État, est restée sur ses terres et vit presque comme elle l'a toujours fait. Tout le reste s'est effondré ou s'effondre ».
L'écrivain colombien participa au Festival de la jeunesse et des étudiants de Moscou en 1957.
L'une des citations les plus brillantes a déjà été incluse dans le titre de l'essai qu'il publia après sa visite. Mais il exprima également un certain nombre d’idées très vivantes :
« Pour quiconque a vu les modestes vitrines des magasins de Moscou, il est difficile de croire que les Russes possèdent l’arme nucléaire ».
« La disparition des classes est d'une évidence impressionnante : tout le monde semblable, tous portent des vêtements vieux et mal cousus et de mauvaises chaussures ».
« Les radios sont très bon marché en Union soviétique, mais la liberté d’utilisation est limitée : vous pouvez soit écouter Moscou, soit éteindre la radio ».
« Au cours des 40 années qui se sont écoulées depuis la révolution, l'Union soviétique a orienté ses efforts vers le développement de l'industrie lourde, sans donner aucune influence aux biens de consommation. Dans ce cas, il est possible de comprendre pourquoi ils ont été les premiers à proposer le plus gros avion du monde sur le marché aérien international tout en manquant de chaussures pour la population ».
L'auteur de Mary Poppins eut la chance de visiter l'URSS en tant que touriste indépendante en 1932, tandis que les autres écrivains y venaient généralement en étant invités comme membres de délégations officielles.
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« Pour vraiment voir la Russie, il ne faut pas y aller en touriste. Il est nécessaire d'apprendre la langue et de voyager seul, sans la tutelle douteuse des guides de l'État. Dans le cas inverse, le voyageur qui n'a que peu ou pas de connaissance de l'histoire est déconcerté : la plupart des événements historiques ont été modifiés dans des interprétations méconnaissables, tellement ils sont corrigés par le marxisme et l'opportunisme ».
Elle conseillait à tous de visiter.... le théâtre ! « Tous les touristes, pour qu'ils comprennent la Russie, doivent être conduits au théâtre dès leur arrivée. La vie du pays est ici ! Assis dans un théâtre russe, vous commencez à comprendre comment l'État soviétique a réussi à amener le pays à l'extrême : ajoutez à la tendance naturelle au jeu d’acteur la propagande continue et les affiches sans fin, et vous serez en mesure de dompter un homme pour le régime actuel ».
Travers remarqua également quelque chose d'important sur la nature du communisme :
« Évidemment, les Soviétiques ne se préoccupent pas tant de l'athéisme que de renverser un Dieu et d’en glorifier un autre, l'Homme, et d'établir le Paradis parfait ici et maintenant. Les cieux sur Terre, Lénine est comme une icône, et le chœur des anges du Parti communiste. Il n'y a pas de peuple plus nativement religieux que les Russes – à l'heure actuelle, ils ont simplement tourné leur foi dans une nouvelle direction ».
De manière générale, les impressions de Feuchtwanger étaient très complémentaires, et il avait une grande sympathie pour Staline et l'Union soviétique (ce qui devint plus tard une préoccupation majeure pour le FBI durant son émigration aux États-Unis).
« Il n'est pas difficile de critiquer l'Union soviétique, d'autant plus que les blasphémateurs en tirent une reconnaissance favorable. Il y a des problèmes d'ordre extérieur et intérieur en Union soviétique ; ils sont faciles à détecter et ne sont pas cachés. Cependant, celui qui souligne les lacunes de l'Union et qui décrit dans une note de bas de page la grande chose que l’on peut voir là-bas, fait face à plus d’attaques à son encontre que l'Union ».
Néanmoins, il n’a pu s'empêcher d’évoquer le culte de Staline :
« Des images de Staline se trouvent à chaque pas, son nom sur toutes les lèvres, des louanges à son égard dans tous les discours. En particulier, en Géorgie, dans n'importe quelle demeure, même la plus misérable, la plus indigente, vous verrez certainement un portrait de Staline à l'endroit même où une icône était auparavant accrochée. Je ne sais pas ce que c'est : de l'adoration, de l'amour, de la peur, mais il est partout ».
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