Dix brefs récits d’écrivains russes qui pourraient changer votre vie

La littérature russe, ce ne sont pas seulement les énormes tomes de Guerre et Paix et les interminables  descriptions de Crime et Châtiment. Voici une liste de textes courts, récits et nouvelles, qui pourraient tout autant impressionner le lecteur (et qu’on peut lire d’une traite lors d’un voyage en avion)!

Alexandre Pouchkine - Le Coup de pistolet, 1830

Temps de lecture : 40 minutes

Après avoir lu cette histoire, vous cesserez à jamais d'offenser les autres sans une très bonne raison. Après tout, vous devrez peut-être payer pour le reste de votre vie – qui sait, au moment où vous goûterez le plus grand bonheur et serez le moins préparé à cela.

Voici l'histoire de l'ancien officier Silvio - il vit dans une petite ville et garde visiblement un lourd secret. Et il tire très bien. Il s'avère que toute sa vie ces dernières années s’est déroulée dans l’attente d’un duel inachevé...

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Il s’agit d’une nouvelle de la série Récits de feu Ivan Pétrovitch Belkine, et nous vous conseillons de toutes les lire - elles sont magnifiques.

Nikolaï Gogol - Ménage d’autrefois, 1835

Temps de lecture - 45 minutes

Même si vous arriviez à trouver dans la vie un îlot que les problèmes du monde moderne n’atteignent pas et que vous vous y installiez avec votre moitié, la mort viendrait vous chercher, même là-bas. Après avoir lu cette œuvre, vous vous en souviendrez.

Afanassi Ivanovitch et Poulcheria Ivanovna sont de bons petits vieillards sans enfants, très doux l'un envers l'autre. Ils vivent seuls dans leur maisonnette d’un petit village. Mais que se passera-t-il si l'un d'eux meurt, laissant l'autre complètement seul ?

Cette histoire fait partie du cycle de Mirgorod, qui est très curieux pour d'autres raisons : on y trouve des histoires d’horreur avec des morts-vivants, une nouvelle sur un père qui tue son fils, et un récit sur des amis qui se sont disputés à propos de bagatelles et ce qui en est résulté.

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Ivan Tourgueniev - Moumou, 1852

Temps de lecture - 55 minutes

Bien que l'esclavage ait été aboli aux États-Unis en 1863 et en Russie en 1861, il existe des esclaves même dans le monde actuel. Et si vous étiez un esclave, à la merci d’un propriétaire stupide et borné qui a tous les droits sur votre destin, a donné votre bien-aimée à un autre homme et fait noyer votre chien adoré ?

C’est ce que raconte cette histoire où figure une dame moscovite qui avait coutume d’humilier ses serfs pour tuer l’ennui, et qui fait venir du village un concierge muet, Guerassim.

Les écoliers russes versent depuis plus d’un demi-siècle de chaudes larmes sur le destin de Guerassim.

Fiodor Dostoïevski - Le Petit Garçon à l'arbre de Noël du Christ, 1876

Temps de lecture - 11 minutes

Après avoir lu cette histoire, vous ne pourrez plus passer devant des enfants qui demandent l'aumône sans réagir. Cette nouvelle offre un Dostoïevski reconnaissable avec ses problèmes de pauvres et d'orphelins – le tout dans le froid et l'indifférence de Saint-Pétersbourg.

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La nouvelle narre l'histoire d'un garçon qui est contraint de faire la manche, même par le gel le plus terrible. Et s’il ne gagne rien, il sera probablement battu. Ce garçon ne peut même pas tenir la pièce qu'on lui a donnée tant ses doigts sont engourdis par le froid. Un jour, il trouve un endroit isolé pour se réchauffer et il lui semble que le Christ en personne l’appelle à un festin, et que des enfants bons et chaleureux l’embrassent...

Nous ne révèlerons pas la fin, mais la situation est sombre comme à l’accoutumée chez Dostoïevski.

Léon Tolstoï - La Mort d'Ivan Ilitch, 1886

Temps de lecture - 2 heures

Comme le dit un personnage d'une autre œuvre russe, le drame de l'homme réside dans le fait qu'il n'est pas seulement mortel, mais soudainement mortel. Jusqu'à ce que notre mort ne commence, personne ne se souvient de son caractère mortel. Cette histoire vous rappellera que la fin pourrait être beaucoup plus proche qu’on ne l’imagine généralement...

Toute l'histoire décrit la mort d'Ivan Ilitch. En fait, Ivan Ilitch est juste tombé et semblait auparavant en parfaite santé. Mais au fil du temps, la douleur s'est intensifiée et Ivan Ilitch est devenu irritable. Alité, il repense à sa vie et trouve même du réconfort chez un homme avec lequel il n’aurait jamais conversé auparavant...

Anton Tchekhov - La Salle, 1892

Temps de lecture - 2 heures

Êtes-vous sûr de ne pas être fou ? Entre vous et celui qui est assis derrière les barreaux de l'hôpital psychiatrique, la frontière est-elle si évidente ? Lisez cela et vous en douterez !

Raguine a été nommé médecin d’un département psychiatrique où règnent le délabrement et des conditions insalubres. Mais il n'est pas pressé de remédier à la situation : il lui semble que tout est périssable et que les conditions dans lesquelles les gens vont mourir ne font aucune différence. Et en réalité, il ne travaille plus que pour avoir des conversations intéressantes avec l'un de ses patients... jusqu'à ce que Raguine commence à être lui-même soupçonné de problèmes psychiques.

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Tchekhov a écrit beaucoup de nouvelles, et c’est peut-être de tous les écrivains russes celui qui a le plus développé ce genre. « La concision est sœur du talent » est une de ses phrases célèbres. Le grand auteur était capable d'exprimer ses idées de façon si laconique que tout le monde les comprenait. À propos, « Salle N°6 » a été mis à l’écran à plusieurs reprises dans différents pays.

Maxime Gorki - Tchelkach, 1895

Temps de lecture - 1 heure

Imaginez que vous tombez nez-à-nez sur un homme monstrueux : il semblerait que la seule chose rationnelle à faire soit de prendre la tangente. Mais tout à coup, il s'avère que la mesquinerie et la bassesse chez un citoyen ordinaire sont plus dangereuses que ce monstre. Voleur et bandit, il s’avère avoir beaucoup d’esprit, même si cet esprit est dans le même temps effrayant. Qu’il est dur de juger les gens…

Le voleur Tchelkach réfléchit au moyen d’atteindre ses fins. Son complice s’est retrouvé à l'hôpital et il a besoin d'un nouveau compère pour recevoir de la contrebande en pleine nuit. Par hasard, il rencontre un paysan naïf et rêveur qui a fortement besoin d’argent. Il l’entraine dans cette entreprise dangereuse, et un terrible drame éclate entre eux.

À propos, le chantre du prolétariat qu’était Gorki a été critiqué pour avoir dépeint de façon trop romantique l'image du voleur Tchelkach, présenté comme un esprit fort et épris de liberté.

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Alexandre Kouprine - Olessia, 1898

Temps de lecture - 2,5 heures

Pensez-vous qu'aimer quelqu'un, c’est l’amener au café ou à la mer ? Êtes-vous prêt à protéger votre bien-aimé face à une foule en colère ? Et comment vivrez-vous ensuite ?

Dans le cadre de son service militaire, le jeune Ivan se retrouve dans un village reculé. Comme dans un conte de fées, il se perd dans la forêt et tombe sur une hutte où vit une vieille femme considérée par tous comme une sorcière et sa superbe petite-fille, qui possède également des pouvoirs magiques.

Ivan essaie d'aider les femmes que les villageois honnissent et que ces derniers veulent chasser. Cependant, son intervention dans leur vie se transformera en catastrophe...

Mikhaïl Boulgakov -Morphine, 1927

Temps de lecture - 50 minutes

Ne faites pas confiance aux cristaux blancs, à la poudre et aux pilules euphorisantes ! Ils vous dévoreront sans que vous ne le remarquiez, et la mort vous semblera au final une récompense gratifiante… Suivez ces vicissitudes virtuellement avec Boulgakov, et vous n’aurez pas envie d’essayer.

Un jeune médecin trouve les notes d'un collègue qui s'est tiré une balle dans la tête. Il y décrit comment il a quitté sa femme bien-aimée et a commencé à se piquer avec de la morphine afin de mettre fin à une douleur à l'estomac. En Russie, une révolution a eu lieu, la guerre civile faisait rage - mais il ne pensait qu’à sa dose de morphine. Augmentant peu à peu les doses, il ne pouvait plus vivre sans. Mais c’est sa maîtresse qui en souffre le plus, car c’est elle qui, prise de pitié pour sa douleur, lui a apporté sa toute première dose…

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Ivan Bounine - Premier lundi du Carême, 1944

Temps de lecture - 25 minutes

Regardez de plus près votre bien-aimée. Celle que vous aimez le plus au monde semble froide et distante, et vous espérez l’« apprivoiser » de sitôt ? Grave erreur ! Demain, cela deviendra complètement hors de portée…

Toute l'histoire est imprégnée de clairs obscurs et d’un léger érotisme. La mystérieuse Dulcinée d'un jeune homme refuse obstinément de faire des projets d’avenir. Elle aime les plaisirs simples : délicieux dîners, beaux vêtements, sorties au théâtre. Mais un jour, elle lui parle avec enthousiasme du service religieux auquel elle a assisté… Après s’être donnée à lui et lui avoir permis de rester pour la nuit, et lui demande de l'oublier à jamais…

Dans cet autre article, retrouvez la liste, établie par Tolstoï en personne, des 25 œuvres mondiales majeures à lire absolument en fonction de votre âge.

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