Picasso et Olga Khokhlova se sont rencontrés grâce à l’imprésario Serge Diaghilev. La jeune femme a dansé dans les Ballets russes et l’artiste a participé à la préparation du spectacle révolutionnaire Parade. Picasso travaillait avec Diaghilev en tant que scénographe et responsable des décors et des costumes.
Le fougueux Espagnol a été captivé par la beauté et les bonnes manières de la Russe. Picasso a suivi la troupe lors de leur tournée en Espagne, où il a réalisé l'un des portraits les plus célèbres de Khokhlova - dans une mantille de dentelle espagnole traditionnelle (pour l'imiter, Picasso a utilisé une nappe ordinaire).
Diaghilev a laissé entendre à Picasso que les femmes russes étaient de bonnes épouses et l’Espagnol amoureux a décidé de se marier. Dans l’intérêt d’Olga, l’artiste s’éloigne du cubisme, cette période de son travail étant souvent appelée « néoclassique ». Ceci est notamment lié au fait que sa femme voulait conserver son apparence dans ses toiles.
Les événements personnels ont toujours été reflétés dans les peintures de Picasso. L’image d’Olga est entrée dans l’atelier de l’artiste, et au cours de leurs 17 années de vie commune, elle a pris les aspects les plus différents.
Le plus souvent, Picasso représentait Olga assise sur une chaise. Pour son mari, elle a abandonné sa carrière de ballet et a refusé de partir en tournée en Amérique latine avec les Ballets russes de Diaghilev. En outre, elle s’est ensuite blessée à la jambe et a passé beaucoup de temps assise sur une chaise de la villa de Biarritz où ils ont passé leur lune de miel, puis plus tard dans leur appartement parisien.
Alors qu'Olga jouissait de sa nouvelle vie de famille, une révolution a eu lieu en Russie et la guerre civile a éclaté. La jeune femme s'inquiétait du sort de ses proches - le lien avec eux a été perdu pendant trois ans. Ce n’est que plus tard que des lettres inquiétantes ont commencé à arriver de son pays : son père avait disparu, un frère était décédé, l’autre avait fui le pays et sa mère et sa sœur vivaient dans l’indigence. Durant cette période, de nombreux portraits d’une Olga pensive et triste apparaissent.
En février 1921 naît le fils unique de Picasso et Olga, Paulo. L'artiste était aux anges et représentait sa femme avec son enfant sous les traits d’une Madone. Les portraits de la mère et de l’enfant sont remplis de tendresse. En outre, Picasso peindra beaucoup de portraits du petit Paulo, le représentant même en costume d'Arlequin, dans la « période rose » de sa créativité.
Au milieu des années 1920, les relations ont commencé à se détériorer. Olga était de plus en plus jalouse de Picasso (et non sans fondement), le tourmentait avec ses soupçons, et faisait des scandales. Elle a été particulièrement blessée à Monte-Carlo, lors d’une rencontre avec Diaghilev, quand Picasso a commencé à peindre avec enthousiasme de jeunes ballerines des Ballets russes. Et ce alors qu’Olga elle-même avait quitté sa carrière de danseuse pour l'amour de son mari.
Selon les critiques, dans le tableau Danse, Picasso représente précisément Olga. C'est le début de la période surréaliste de la créativité de Picasso, remplie de drame et de tensions.
Alors que la crise dans les relations entre Olga et Picasso s’aggrave, l’artiste s’éloigne de plus en plus de l’image réaliste de son épouse. Il commence en outre à rencontrer secrètement d'autres muses, et à les peindre dans des formes et des tons plus gais.
En 1935, Olga et Picasso se séparent et la jeune maîtresse de l’artiste, Marie-Thérèse, donne naissance à une fille. Malgré cela, sa femme Olga a longtemps occupé une place dans les peintures du maître. Auparavant belle, elle apparaît désormais sous les traits d’un monstre effrayant.
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