Les étoiles des Ballets russes brilleront en août à Deauville, après plus d’un siècle d’absence

Olga Smirnova

Olga Smirnova

Service de presse
Les 18 et 19 août prochains se tiendra en Normandie la première édition du Festival de l’Art Russe qui, au vu du programme culturel avancé, est promis à un avenir des plus radieux. Des danseurs des prestigieux théâtres russes feront en effet le déplacement, un événement historique, 106 ans après la venue de Serge Diaghilev.

Anastasia Stashkevich et Vyacheslav Lopatin

Cet été, la très huppée cité normande de Deauville se verra accorder un honneur inestimable, celui de la venue d’artistes des trois théâtres les plus réputés de Russie, le Bolchoï et le Stanislavski de Moscou, ainsi que le Mariinsky de Saint-Pétersbourg. En effet, aux côtés de sa Coupe internationale de polo ou encore de son Festival du cinéma américain, la ville a ajouté à son agenda une nouvelle date à ne pas manquer : le Festival de l’Art Russe, qui se tiendra pour la première fois cette année, les 18 et 19 août. C’est le théâtre Casino Barrière, situé à quelques pas des eaux de la Côte fleurie, qui accueillera cet événement exceptionnel porté par Veronika Bogatyreva, sa créatrice et productrice, et Sergueï Filine, créateur et directeur du programme artistique.

Hommage à Diaghilev

Portrait de Serge Diaghilev par Valentin Serov

Le choix de cette ville côtière bordée par la Manche n’est pas un hasard ; en 1912, c’est un Russe, Serge Diaghilev, illustre homme de spectacle ayant marqué l’art sous toutes ses formes au début du XXe siècle, qui a inauguré la scène de ce remarquable établissement, en y organisant une représentation de son incontournable compagnie des Ballets russes.

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« Quand les Ballets russes sont venus à Deauville ça a été un événement considérable, à la fois dans l’histoire du ballet en France, parce que c’est la première fois qu’ils venaient dans une ville française après Paris, mais aussi dans l’histoire de Deauville car c’était la saison inaugurale du théâtre du Casino et que la personne en charge de la programmation était Gabriel Astruc qui, quelques mois après, allait ouvrir le théâtre des Champs-Élysées et accueillir les Ballets Russes avec le Sacre du printemps », expose Philippe Normand, responsable du service culturel à la Mairie de Deauville, interrogé par Russia Beyond.

Philippe Normand et Veronika Bogatyreva

C’est par conséquent en référence à cet épisode historique que se déroulera la première édition du festival, qui rendra un brillant hommage aux œuvres désormais classiques ayant vu le jour grâce aux Ballets russes. Figureront ainsi au programme des ballets tels que Shéhérazade, L’Oiseau de feu, Le Spectre de la rose, Apollon musagète et Le Pavillon d'Armide.

À œuvres d’exception, danseurs d’exception, puisque monteront sur scène les plus talentueux solistes des établissements russes précédemment cités : Olga Smirnova, Denis Rodkine, Artem Ovtcharenko, Anna Tikhomirova, Vyacheslav Lopatin, ou encore Elena Solomyanko et Innokenty Yuldashev.

« Pour moi, c’est un grand honneur de pouvoir me produire au Festival de l’Art Russe, confie Anna Tikhomirova, première soliste du Bolchoï. Je me rendrai pour la première fois à Deauville, et je m’attends à beaucoup de magnifiques émotions et à de nouvelles rencontres avec les spectateurs. En tant qu’artiste du théâtre Bolchoï, c’est très émouvant de pouvoir danser sur cette célèbre scène plus de 100 ans après son inauguration par Serge Diaghilev ».

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Anna Tikhomirova et Artem Ovtcharenko

Le nouveau visage du ballet

Au cours de ce festival, Sergueï Filine, artiste émérite de la Fédération de Russie ayant endossé de 2011 à 2016 le rôle de directeur du Bolchoï et comptant à son actif de nombreuses distinctions, dont les prix des Benois de la danse et du Masque d’Or, ambitionne cependant d’offrir au public français, selon lui traditionnellement plus friand des œuvres classiques, une vision plus contemporaine du ballet. Le programme comportera donc également une réinterprétation actuelle de la Danse russe, ainsi qu’un numéro imaginé par Garrett Smith, chorégraphe américain évoluant au Mariinsky, en hommage au ballet Narcisse. Sera aussi réinterprété La fille du pharaon, du Français Pierre Lacotte.

Sergueï Filine et Philippe Normand

« Ce que Pierre Lacotte a réussi à faire renaître c’est de l’histoire, mais la façon dont est aujourd’hui interprétée cette chorégraphie, c’est de la modernité, assure Filine à Russia Beyond. Et j’aimerais beaucoup que le public français sente à quel point nous avons fait un pas en avant, à quel point cette dynamique, cette énergie, cette incroyable puissance dans la chorégraphie d’aujourd’hui est un bond en avant par rapport à l’époque ».

Et d’ajouter que la mission de ce festival est justement de prendre des risques, de ne pas avoir peur, à l’image de Diaghilev en son temps, lorsqu’il avait rassemblé des talents de différents horizons afin de bouleverser les codes du monde artistique.

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« Notre festival, que nous inaugurons cette année doit devenir un événement annuel, pas seulement pour Deauville, mais pour la France et pour les relations mutuelles entre la France et la Russie », conclut-il.

À noter qu’à l’issue de la première représentation, le 18 août, sera donné un Diner russe, supervisé par le talentueux chef Vladimir Moukhine, gérant du restaurant White Rabbit à Moscou, classé cette année 15ème meilleur établissement culinaire au monde.

Innokenty Yuldashev et Elena Solomyanko

Pour en apprendre plus sur l’illustre Serge Diaghilev, n’hésitez pas à vous diriger vers notre projet spécial lui étant consacré.

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