Pourquoi les Russes ont-ils besoin de 3 prénoms? Et comment les utiliser?

Aliona Repkina
Chaque Russe est porteur d'au moins trois prénoms. Voici comment ne pas se tromper en cherchant la forme correcte à utiliser.

Russia Beyond désormais sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr

Les situations formelles imposent l'utilisation de la forme complète du prénom d'une personne, en plus de son patronyme. Par exemple, si le père d’une Elena s'appelle Dmitri, ses collègues (ceux qui lui sont inférieurs) devront utiliser la forme « Elena Dmitrievna » pour s'adresser à elle. Si le père d’un Nikolaï s'appelle Vladimir, la forme complète dans cette situation sera « Nikolaï Vladimirovitch ». La même règle s'applique par exemple dans le milieu universitaire, ce qui implique plusieurs semaines d'enfer pour les étudiants étrangers qui arrivent en Russie et découvrent qu'ils doivent mémoriser le prénom du père de leurs professeurs. Utiliser le prénom complet et le patronyme d'une personne indique le respect, ainsi que la distance qui existe entre les deux interlocuteurs – sociale ou personnelle.

Dans la plupart des cas, les patronymes se forment de la manière suivante : si le nom du père se termine par une consonne dure, on ajoute le suffixe -ович/-овна (-ovitch/-ovna ; le premier étant pour les hommes et le second pour les femmes) ; s'il se termine par une consonne douce, ou par les lettres ж, ш, ч, щ, ц (généralement des noms étrangers) – on ajoute le suffixe -евич/-евна (-evitch/-evna).

Laissons un bref instant de côté les murs de l'université, les bureaux et les lettres formelles pour nous concentrer sur la communication informelle, où l’on utilise déjà le tutoiement et la version courte des prénoms. Parfois, cette dernière est identique à la forme longue, mais il arrive que les deux n’aient rien à voir. « Elena » devient « Lena » pour ses amis, tandis que « Nikolaï » se transforme en « Kolia ». L'étape suivante de la transformation se fait à l'aide de suffixes, qui forment la troisième forme – diminutive : dans le cas de Nikolaï, sa mère peut l'appeler « Kolienka » lorsqu'elle le rappelle à l'intérieur pour le dîner, tandis que le mari de Lena peut appeler sa femme tendrement « Lenotchka ». Ces formes diminutives trahissent toujours une relation particulière avec le destinataire. Elles sont également souvent utilisées avec les enfants.

1- Elena Dmitrievna, vous êtes occupée ?
- Oui, passez plus tard.
2 - Lena, tu as une allure parfaite !
- Merci !
3 - Lenotchka, tu as déjà mangé ?
- Oui, mon chéri.

1 - Nikolaï Vladimirovitch, comment s’est passé votre rendez-vous ?
- Juste remarquablement, merci.
2 - Kolia, on ne savait pas, que tu es un danseur !
3 - Kolienka, enfile ton bonnet !
- Maman, j’ai 35 ans, je n’ai pas froid.

La forme du prénom change donc en fonction de la situation. L'important est de se rappeler que les formes courtes et diminutives sont simplement des versions différentes d’un prénom complet. Consultez les prénoms les plus populaires en Russie et leurs versions courtes dans le tableau ci-dessous.

Une autre chose à prendre en compte : la version courte des prénoms masculins se termine généralement par -А/-Я, terminaison normalement réservée aux mots féminins. Cela n'a pas pour but de rendre les noms masculins plus féminins, mais peut créer une confusion lors des conversations. Par exemple, si vous entendez à une fête que « Sacha arrive bientôt », ne soyez pas trop rapide à supposer le sexe de la personne, car cela peut tant être une Alexandra qu’un Alexandre.

- Sacha va bientôt arriver.

Dans cet autre article, nous vous expliquions comment vous adresser à un Russe si vous ne connaissez pas son nom.

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

À ne pas manquer

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies