Signifiant mot à mot « par le cul », cette expression est utilisée pour désigner quelque chose fait de manière laborieuse et alambiquée, qu’il aurait été plus aisé d’effectuer de façon habituelle, et probablement avec moins d’efforts. On pourrait la traduire par la locution française « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? ».
Vous pouvez utiliser cette phrase dans de nombreuses situations. Par exemple lorsqu’il y a trois caissiers et que seul l’un d’eux fait passer les clients, ou quand vous êtes au 6e étage et que l’ascenseur descend du 9e au 1er pour seulement ensuite revenir vous chercher.
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Elle peut également servir en des occasions plus complexes, comme pour évoquer le Brexit et la tentative de changement de régime en Syrie. En effet, n’oubliez alors pas de remuer votre tête de manière pensive, de rouler vos yeux dans une expression d’incrédulité tout en disant : « Oni vsio diélaïout tcheriez jopou » (Ils font tout par le cul).
Il s’agit d’une exclamation relativement inoffensive qui est aussi universelle qu’applicable à n’importe quelle situation afin d’appuyer ses propos. « Eï-Bogou » signifie littéralement « à la gloire de Dieu », mais est en réalité utilisé pour dire « je te jure », « ma parole ».
N’hésitez donc pas à combiner cela avec l’expression précédente : « Eï-Bogou, oni vsio diélaïout tcheriez jopou ! » (Ma parole, ils font tout à travers le cul !)
« Dieu, fais grâce ! », est une expression lourde de sens utilisée par tout le monde en Russie : les croyants, lorsqu’ils aperçoivent un signe du démon et qu’ils tentent de le repousser, et les gens ordinaires assistant à un événement terrible ou jugé surnaturel.
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Littéralement « Garde ta poche plus large », cette expression est l’équivalent russe de « Tu peux toujours te brosser ». Elle se base en effet sur le fait que tout le monde souhaite tirer le maximum des négociations et n’est prêt à aucune révision à la baisse de ses attentes, même si ces dernières sont ridiculement hautes.
Cette phrase universelle sert à répondre de manière sarcastique à une demande quelque peu exagérée et peut donc être rapprochée du « Trois balles et un Mars aussi ? » populaire en français. En l’employant, n’oubliez pas de fixer votre interlocuteur directement dans les yeux avec une expression de dédain et d’ironie.
Il existe au moins une dizaine de façons de retranscrire encore plus fidèlement cette expression, mais l’on pourrait alors nous reprocher d’utiliser un langage trop fleuri. Voici donc la version tout public de l’équivalent russe de « Qu’ils aillent tous se faire voir ».
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À utiliser sans modération en toutes circonstances : à propos du travail, du gouvernement…
Grossièrement traduites « Je m’en fous profondément », ces expressions peuvent être utilisées à différents niveaux d’emphase, en fonction de la personne à qui vous vous adressez. « napliévat’ » signifie « cracher », « nasrat’ » - « chier », tandis que « fiolétovo » n’est autre que la couleur violette, une manière originale d’exprimer votre manque d’intérêt, n’est-ce pas ? « Glouboko » de son côté veut dire « profondément ».
En réalité il existe bien d’autres variantes pour faire savoir à votre interlocuteur qu’il ne vous intéresse pas, telles que « Mnié glouboko po barabanam », « baraban » signifiant « tambour », que l’on pourrait ainsi comparer à notre chère locution « Je m’en tamponne le coquillard ».
« Vziat’ nogui v rouki » (Prendre ses jambes dans ses mains) est en réalité l’équivalent local de « Prendre ses jambes à son cou », seule l’anatomie russe et française semble ici différer. Toutefois, son sens est plus large que l’expression française puisqu’elle permet de désigner n’importe quelle action exécutée rapidement, et pas seulement le fait de fuir.
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« Slych » est la contraction familière de « slychich », c’est-à-dire de « tu entends ». Elle est utilisée pour souligner votre incrédulité ou pour attirer brusquement l’attention de votre interlocuteur.
Il serait amusant de traduire cela mot à mot : « Pas de bazar ». En réalité, « bazar » en russe est aussi un terme argotique désignant une discussion animée et bruyante. « Bez bazara » (Sans bazar) et « Bazara niet » (Il n’y a pas de bazar) sous-entendent ainsi qu’« il n’y a pas de problème », que vous êtes d’accord avec la requête de votre interlocuteur. On peut donc l’utiliser pour dire « Ça marche », ou plus spécifiquement « Ça va de soi ».
Il est toutefois préférable de réserver cette expression pour les cas où vous accepter quelque chose dépassant vos devoirs habituels, et non pas pour des tâches communes. Vous assurez de cette manière à la personne à qui vous vous adressez que cela ne vous pose pas de problème.
Il s’agit là de l’une des phrases favorites de l’auteur de ce texte. Il paraît, pour la moitié de la nation, obscur pourquoi cette phrase, signifiant littéralement « pas cher et avec colère », désigne en réalité une chose « bon marché et de bonne qualité ». Cela peut par exemple servir à qualifier un restaurant ou toute babiole.
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