Sextech: les start-ups russes à l’assaut du business de l’intime

Rencontres express, messageries pour fétichistes et palpage en ligne : tout est possible.

Rencontres express, messageries pour fétichistes et palpage en ligne : tout est possible.

Andreï Arkoucha / Global Look Press
Des start-ups russes proposent des rencontres rapides d’une nuit, des messageries pour fétichistes et la possibilité de toucher le partenaire en ligne.

Plusieurs nouvelles applications de rencontres développées en Russie devraient être lancées dès cette année sur le marché mondial. L’une d’elles, le service NEWPL (« new people ») s’adresse à ceux qui sont prêts à parler ouvertement de leurs fantasmes sexuels. Il s’agit de fétichistes, de couples à la recherche d’un troisième partenaire, d’amateurs de jeux de rôles, de sadomasochistes et d’adeptes de bien d’autres fantaisies.

Fin décembre 2016, l’application a été lancée à Moscou en mode pilote. En 2017, NEWPL envisage de se lancer à l’assaut du marché mondial depuis New York, a confié à RBTH le fondateur du service Andreï Iarochenko.

Les développeurs russes d’applications de rencontres et d’autres services sextech lorgnent depuis longtemps le public occidental. Ainsi, si aux États-Unis, le marché des rencontres en ligne représentait 2,35 milliards d’euros selon les estimations de Marketdata Enterprises, les experts n’évaluent le marché russe qu’à 47 millions d’euros.

Sextech : mais qu’est-ce que c’est ?

Les services de rencontres en ligne ne sont que l’une des nombreuses catégories de l’industrie sextech, qui comprend par ailleurs des sex toys, différents appareils, des cours d’éducation sexuelle, des divertissements, etc.  n

Pour les plus débridés

Les rencontres sur NEWPL se font par « kinks », c’est-à-dire des fétiches. Comme dans d’autres applications, l’utilisateur choisit les profils des usagers. Cependant, sur NEWPL le choix se fait selon les envies intimes, plutôt que sur photo.

NEWPL. Crédit : Photo de presseNEWPL. Crédit : Photo de presse

« Il y a 100 millions de personnes qui entretiennent des relations alternatives dans le monde, explique Iarochenko. Les projets poussent partout comme des champignons ».

NEWPL répartit les « kinks » selon plusieurs types. Par exemple, le fétichisme – vestes en cuir, collants, talons, sex toys, ainsi que les préférences corporelles – l’excitation provoquée par certaines parties du corps ou formes. De même que le sexe à plusieurs, les jeux de rôles, les déguisements et la « séduction longue durée ».

L’application permet de lire simplement des histoires candides liées aux fantasmes sexuels et de publier ses propres histoires. Les utilisateurs russes ont déjà commencé à partager leurs expériences. «  J’aime coucher avec des filles intelligentes. Une fille intelligente, pour moi, porte des lunettes. Je choisis donc toujours des positions qui me permettent de voir son visage et ses lunettes », écrit un utilisateur du service.

Ecran très tactile

La start-up ToTouchMe a développé une technologie de transmission du toucher en ligne. Elle est assez simple et est composée d’un écran tactile et d’un vibreur. Dès fin janvier, l’application sera lancée simultanément en Russie, aux États-Unis et en Europe, nous a annoncé son fondateur Dmitri Kovtoun.

Les concepteurs ont mis du temps à peaufiner la technologie. « C’est déjà la quatrième version de l’application ToTouchMe, précise-t-il. Actuellement, l’application compte près de 5 000 téléchargements ».

Kovtoun raconte qu’il a eu l’idée de l’application il y a quatre ans, quand Apple et Samsung ont commencé à développer les technologies tactiles : « Aujourd’hui, on connaît 3D Touch, Force Touch et Taptic Engine, un mécanisme de réponse tactile. L’iPhone7 est sorti, son interface tactile est très réussie ».

La principale difficulté pour Kovtoun a été de faire comprendre aux utilisateurs que la transmission du toucher existait déjà et qu’il était possible de créer un contact entre deux personnes au même endroit et au même moment : « Je voulais rendre la communication virtuelle plus vivante et plus dynamique, le toucher est essentiel à cet égard. Pour communiquer via ce format, les langues étrangères ne sont pas indispensables. On peut facilement étendre la technologie dans le monde entier. Les régions les plus intéressantes sont, bien sûr, les États-Unis, l’Europe de l’Ouest et la Chine ».

Que du sexe et rien de plus

L’application Pure a été lancée par des Russes en 2013. Ce service payant de rencontres spontanées s’est installé au Portugal, après avoir complété le programme d’accélération Lisbon Challenge.

L’application ne demande pas de numéro de téléphone, email ni inscription sur Facebook. Pour créer son profil, il faut prendre un selfie. Pure s’adresse à ceux qui préfèrent passer directement à l’action. Les utilisateurs ont une heure pour fixer l’heure et le lieu du rendez-vous. Ensuite, toutes les données, les photos et les échanges textuels sont automatiquement supprimés.

Les créateurs de Pure affirment que l’application est populaire à Moscou, New York, Londres, Los Angeles et Mexico. Pour le moment, il est difficile de prédire si les nouveaux services russes de rencontres non-normées rencontreront le même succès que Tinder. Toutefois, les concepteurs sont attirés par les opportunités offertes par le marché sextech des rencontres en ligne.

Pure. Crédit : Photo de pressePure. Crédit : Photo de presse

« Les jeunes entrepreneurs ont repensé le domaine du sextech, ce n’est pas une zone interdite pour eux. Aujourd’hui, ils transforment ce secteur ». Iarochenko pense que leurs efforts valent la peine : les bénéfices sont élevés. Pure, NEWPL et ToTouchMe fonctionnent sur abonnement.

Ainsi, pour ce dernier, l’abonnement coûtera entre 0,93–2,82 euros par mois aux utilisateurs. Pure coûtera 28,29 euros. Iarochenko ne précise pas le coût de NEWPL : il explique que tout dépendra du marché. 

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