Le Kamtchatka est un véritable « Etat des ours » au sein du pays. Selon différentes estimations, la péninsule accueille entre 15 000 et 30 000 ours. Une telle concentration n’existe nulle part ailleurs non seulement en Russie, mais également dans le monde. L’observation la plus impressionnante et protégée des ours du Kamtchatka est possible dans les environs du lac des Kouriles (à 200 km de Petropavlovsk-Kamtchatski).
Le photographe Sergueï Gorchkov est parvenu une fois à capturer 17 ours sur un seul cadre panoramique ! Le lac fait partie de la réserve naturelle de Kronotski, tous les déplacements s’y font uniquement en compagnie d’inspecteurs armés.
Quand les locaux qualifient de « domestiques » les volcans Koriakski, Avatchinski et Kozielski, clairement visibles par temps dégagé depuis tous les coins de la capitale du Kamtchatka, les visiteurs éprouvent un léger choc : deux de ces trois géants sont en activité, et il leur arrive parfois d’« éternuer » (dans ces cas, de petits tremblements se ressentent dans la ville) ou de « fumotter » à leurs sommets.
La « vie au-dessous d’un volcan » a habitué les locaux à ces phénomènes et les a rendus particulièrement sensibles aux moindres changements de comportement de leurs menaçants voisins. Pour les plus belles vues des volcans « domestiques » de Petropavlovsk-Kamtchatski, rendez-vous à Michennaïa sopka.
Pour rejoindre les autres volcans du Kamtchatka, notamment la caldeira du volcan Ouzon, la vallée des Geysers et la vallée de la Mort, le voyage se fait uniquement en hélicoptère depuis l’aéroport local Elizovo. Les volcans du Kamtchatka, environs trois cent sur la péninsule, sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le Kamtchatka est la destination idéale pour ceux qui ne peuvent pas se permettre de rester au calme : le vol depuis Moscou revient à 20 000 roubles soit 320 euros (jusque 60 000 roubles soit 960 euros en haute saison), une excursion en hélicoptère autour des geysers – jusque 90 000 roubles soit 1 440 euros, un litre d’essence – à partir de 45 roubles soit 0,72 euros, et la note moyenne d’un déjeuner dans un café local débute à partir de 1 000 roubles (16 euros).
Les touristes seront ébahis non seulement par les volcans et les ours, mais également par les prix. Par exemple, dans le supermarché local Vega, le prix d’un kilo de concombres peut atteindre 700 roubles (11 euros), celui des poivrons – 800 roubles (12,75 euros), alors que le yaourt à boire Danone coûte 200 roubles (3,20 euros).
Le coût des vacances au Kamtchatka est comparable à celui d’un safari en Tanzanie ou d’une croisière autour de l’Australie. Toutefois, avec la dépréciation du rouble, cette région onéreuse est devenue un peu plus accessible pour les voyageurs étrangers.
Crédit : Ioulia Chandourenko
Il n’y a pas si longtemps, les habitants du Kamtchatka ne pouvaient passer une nuit paisible à cause des bruits produits par les saumons pendant la ponte, tant il y avait de poisson ici. Les faibles densité et population du Kamtchatka ont leurs avantages : l’environnement et l’eau y sont propres.
Les variétés de saumon du Pacifique, telles que le nerka, le saumon bossu, le saumon argenté et le saumon royal, ainsi que les Saint-Jacques, le célèbre crabe du Kamtchatka et les calmars, constituent la base de la cuisine locale. Alors que les œufs de saumon « piatiminoutka », disponibles uniquement pendant la pêche d’été, sont un luxe que l’on ne trouvera qu’au Kamtchatka.
Ils peuvent être préparés directement sur les bords de la rivière avec du poisson fraîchement pêché et dégustés sur place. Aux marchés au poisson locaux, un kilo de ce souvenir comestible du Kamtchatka vous coûtera à partir de 2 000 roubles soit 32 euros (mais la dégustation de quelques cuillères est gratuite).
Bien que la ville de Petropavlovsk-Kamtchatski ait été fondée il y a 275, on a le sentiment que la péninsule est habitée depuis très peu de temps : son territoire ne compte que 350 000 habitants, dont 170 000 pour la capitale. Vous n’y trouverez pas d’éclairages de nuit, ni de « vie nocturne » dans le sens familier aux habitants des grandes villes.
Jusqu’en 1990, les étrangers étaient interdits sur le sol du Kamtchatka, et même les Russes avaient besoin d’une autorisation spéciale. Désormais, la péninsule est ouverte à tous. Tout cela, ainsi que les rivières et vallées de geysers et les caldeiras de volcans, fait du Kamtchatka l’un des rares lieux au monde où l’on peut se sentir pionnier.
Cette terre a été découverte il y a plus de 300 ans, mais même aujourd’hui, elle reste méconnue.
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.